Les rois du nord et du sud – Exploration des évènements finaux de Daniel 11

Cette étude en forme de questions et réponses est une compilation rédigée issue d’échanges récents sur les questions des lois du dimanche, des rois du nord et du sud, et de l’évènement final de Daniel chapitre 11.

Les lois du dimanche et le Moyen-Orient

Question : Comment peut-on faire le lien entre la loi du dimanche et l’étude sur la Turquie qui envisagera d’assiéger Jérusalem ?

Réponse : Disons que bibliquement, il n’y a pas de lien apparent entre les deux, quoique, comme nous le verrons, ils sont tous deux liés à un développement important dans l’humanité et ses décisions. L’un est un évènement au Moyen-Orient impliquant la puissance turque ainsi que sans aucun doute d’autre puissantes voisines arabes. L’autre est un développement initialement propre à la politique interne des États-Unis d’Amérique mais qui aura une portée mondiale (un peu au même titre que les méthodes semblables de traitement et de contrôle qui furent adoptées pendant la crise Covid-19 par de nombreuses nations en coordination). C’est comme cela que l’on pourrait résumer en quelques mots la question. Mais s’il le faut, on peut explorer ensemble les passages qui traitent de cela. ‎

Question : Selon Daniel chap. 11, surtout les derniers versets, il est fait mention de Michaël qui se lève. Nous connaissons la signification du fait de se lever, qui marque la fin du temps de grâce. Mais dans les écrits de l’Esprit de prophétie, on nous dit que c’est lors de la promulgation de la loi du dimanche, peu de temps après, que le temps grâce s’achèvera. Devons-nous comprendre que la loi du dimanche sera l’événement qui sera suivi de l’assiègement de Jérusalem ?

« La substitution des lois humaines à la loi de Dieu, l’exaltation, par une autorité purement humaine, du dimanche à la place du Sabbat biblique, sera le dernier acte du drame. Lorsque cette substitution deviendra universelle, Dieu se révélera. Il se lèvera dans Sa majesté pour secouer terriblement la terre. Il sortira de Son lieu pour punir les habitants de la terre pour leur iniquité, et la terre dévoilera son sang et ne couvrira plus ses morts. » (Testimonies for the Church, vol. 7, p. 141.1)

Réponse : Il semble, selon cette citation, que lorsque la substitution de la loi de Dieu par les lois humaines aura lieu à l’échelle mondiale, Dieu se lèvera. Mais si vous réfléchissez bien, étant donné que les lois du dimanche sont la dernière occasion pour les disciples de Christ dans les autres confessions de rejoindre, pour ainsi dire, l’arche de vérité, et prendre leur place parmi ceux qui observent tous les commandements de Dieu, vous commencez à discerner que cette déclaration établit en réalité une période très large. C’est là que la compréhension de Daniel 11:45 est indispensable, car l’évènement qui y est décrit est on ne peut plus précis, ce qui n’est pas le cas de la mondialisation de la loi du dimanche. Cela fait beaucoup de nations impliquées ; pour suivre tout cela, il faudrait être omniscient, ce que nous ne sommes pas. De la même manière, c’était très compliqué de suivre et connaître la position de chaque pays en relation avec le Covid. ‎

Question : Donc quand on parle de la loi du dimanche, c’est plutôt une période de temps ? Et c’est dans cette période de temps qu’aura lieu Daniel 11, verset 45 ?

Réponse : Oui, c’est comme cela que nous le comprenons, car même au sein du temps de détresse les ramifications des lois du dimanche continueront. Parce que, comme vous le savez, les lois du dimanche sont orchestrées et permises par Dieu pour donner à chacun l’occasion de faire un choix. Et pour faire un choix intelligent, il faut un peu de temps. Encore une fois, la crise Covid a bien illustré les délais rencontrés pour mettre plusieurs nations complètement différentes au diapason. Et encore, il y avait de nombreuses exceptions. Mais cette fois-ci, il n’y aura aucune exception. C’est dire combien nous avons aujourd’hui besoin de marcher avec le Seigneur, car alors il sera trop tard pour tout cela. Beaucoup de personnes, à cette époque encore peu lointaine, ont signé leur propre arrêt de mort par leurs décisions. Et la crise des lois du dimanche sera cela décuplé au centuple peut-être. ‎Il nous faudra alors, si nous voulons demeurer fidèles à la parole de Dieu et à tous Ses commandements, dire au revoir à nos maisons, à tous nos biens durement acquis, ainsi qu’à de nombreux de nos proches et membres de famille. Ce sont là les douleurs de l’enfantement pour le peuple de Dieu. C’est pour cela que nous avons maintenant besoin de nous forger une expérience relationnelle avec le Seigneur, qui nous permettra alors de traverser et d’endurer tout cela sans abandonner. ‎

Question : Du coup, ne sommes-nous pas déjà dans cette période des lois du dimanche depuis la première tentative ? Donc les conseils de l’Esprit de prophétie à sortir des grandes villes sont d’autant plus valables. Beaucoup disent que c’est lorsque la loi sortira, mais si l’on comprend bien, ce que l’on est en train de dire, c’est que la période a déjà commencé. Ce n’est pas dans le futur mais dans notre présent.

L’image de la bête depuis 1888

Réponse : En effet, nous vivons dans cette période des lois du dimanche depuis 1888. Voici ce que disait Alonzo T. Jones, adventiste et historien connu et réputé du temps de Sœur White, au sujet de la première loi du dimanche à menacer les États-Unis :

« En 1888, à la demande de la N.W.C.T.U. et d’organisations alliées, le sénateur Blair présenta au Sénat des Etats-Unis « un projet de loi visant à assurer au peuple la jouissance du premier jour de la semaine, communément appelé jour du Seigneur, en tant que jour de repos, et à promouvoir son observation en tant que jour de culte religieux ». Le projet de loi a rencontré une opposition considérable dans tout le pays, dont faisaient partie « ceux qui observent le jour du sabbat ». » (A. T. Jones, The Review and Herald, 28 nov. 1899.) (ATJ, ARSH 772.3}

D’autres lois furent par la suite présentées au Sénat des États-Unis visant à entériner la première loi. Certaines exemptions furent adoptées pour protéger les droits de personnes d’autres convictions, mais après un certain temps les adventistes cessèrent de chercher à s’opposer aux lois, car de toute évidence, le courant était plus fort qu’eux et, surtout, il n’y aurait pas de retour en arrière. C’est un bref résumé de la situation, je vous épargne ici de longs détails. Mais cela permet toutefois de voir que les lois du dimanche sont déjà « opérantes » au sein de la loi américaine. C’est là l’essence de la réalité depuis 1888-1890. Voilà les paroles du Frère A. T. Jones lors d’une de ses études sur le message du troisième ange, dans lesquelles il explique que l’adoption de cette loi du dimanche et le refus ultérieur des membres du Congrès de l’abandonner par la suite, avait établi un précédent irréparable :

« En résumé, nous n’avons plus à nous rendre à Washington comme nous l’avons fait jusqu’à présent. Bien sûr, lorsque d’autres questions de ce type seront soulevées, ce sera le bon endroit pour présenter nos principes aux membres du Congrès, tout comme nous diffusons la vérité auprès de tous les citoyens. Mais nous ne nous rendrons plus à Washington avec des pétitions ou des protestations contre une législation relative à la religion. C’est fini. Eh bien, dans ce travail qui est maintenant terminé, contre quoi travaillions-nous ? Contre quelque chose qui avait été fait, ou contre l’accomplissement de quelque chose ? — Contre l’accomplissement de quelque chose. Pourquoi avons-nous protesté contre la réalisation de cette chose ? Que disions-nous que la réalisation de cette chose signifierait ? — La formation d’une union entre l’Église et l’État, la création d’une image de la bête.

« Aujourd’hui, cette chose est faite et il n’y a plus lieu de protester contre son accomplissement. […] Notre travail n’est pas arrêté. Nous avons un travail à faire, mais notre travail ne peut plus être fait de cette manière. Quel est alors notre travail ? Mettre en garde contre ce qui a déjà été fait. Mais ce qui a été fait, c’est la formation de l’image de la bête. Cela ne nous met-il pas en présence du message du troisième ange, tel que formulé dans le passage ? Cela ne nous amène-t-il pas, vous et moi, et cela ne nous enferme-t-il pas dans le message du troisième ange tel qu’il se lit ? Il n’y a pas d’autre issue que celle-là : prononcer le message du troisième ange, tel qu’il se lit en toutes lettres, contre ce qui a été fait. Le message du troisième ange dit : « Si quelqu’un adore la bête et son image, et reçoit sa marque sur son front ou sur sa main ». Cela ne montre-t-il pas, en soi, que l’image est là, et que la marque est prête à être reçue ? » {A. T. Jones, General Conference Daily Bulletin, 31 janv. 1893)

En 1893, l’image de la bête était déjà là, parce que la Constitution avait déjà été mise de côté, et ce au profit des demandes et revendications des églises.

Interprétations sur le roi du nord

Question : Mais alors, pour revenir à la question du Moyen-Orient, je sais que le roi du nord est la Turquie, mais d’où vient l’interprétation que c’est la papauté ? C’est la position la plus étendue de l’Église adventiste d’aujourd’hui sur l’identité du roi du nord

Réponse : Eh bien, pour ce qui est de l’origine de l’interprétation voulant que le roi du nord soit la papauté, la réponse succincte c’est que cette interprétation est à la fois le fruit d’un abandon de la plateforme de vérité autrefois épousée et promue par les pionniers de l’adventisme du septième jour, et aussi la conséquence de la chute de l’Empire ottoman à l’issue de la Première Guerre mondiale. En effet, après la guerre, lors de laquelle l’Empire ottoman avait contracté une alliance avec l’Allemagne, et suite aux gigantesque pertes à la fois humaines et territoriales qu’ils ont subies, les nationalistes turques ont décidé, en 1922, d’abolir le sultanat, ce qui mit fin à l’Empire ottoman et à ses six siècles d’existence. Ce revirement géopolitique mena de nombreux adventistes à conclure que leur première compréhension de Daniel chapitre 11, versets 40 à 45 était erronée. C’est à partir de ce moment-là, vraisemblablement, que la nouvelle interprétation symbolique vit le jour. Il s’agit là de l’effet avalanche de l’abandon progressif des doctrines jadis présentées et enseignées par les pionniers adventistes.

Qui est le roi du sud ?

Question : Mais alors, qui est le roi du sud actuellement ?

Réponse : L’Egypte, comme au début de Daniel chapitre 11. Cela n’a pas changé depuis l’époque.

Réaction : Franchement, l’interprétation la plus répandue est que le roi du sud représente l’athéisme.

Réponse : Cela n’était non seulement pas répandu du temps de Sœur White, mais dans le livre d’Uriah Smith, Daniel and The Revelation, qui est une compilation représentant le fruit de nombreuses années d’études conjointes entres les frères de l’Église adventiste, cette interprétation n’est mentionnée nulle part. D’ailleurs, cette interprétation ne fonctionne pas lorsque nous examinons attentivement la puissance présentée au verset 36 (Dan. 11), qui ne peut être autre que la France révolutionnaire. Et ensuite il faut bien suivre la séquence à partir du verset 40. Nous allons la reprendre maintenant.

Rois du nord et du sud : un examen biblique

Afin de bien comprendre ce sujet, nous avons besoin de nous familiariser avec le sens du début du chapitre 11 de Daniel. En voilà le language :

Daniel 11:3 Maintenant je t’annoncerai la vérité: Voici, il y aura encore trois rois en Perse; puis le quatrième possédera de plus grandes richesses que tous les autres; et quand il sera devenu fort par ses richesses, il soulèvera tout contre le royaume de Javan.

Qui furent ces trois rois qui régnèrent après Cyrus ?

« Il s’élèvera encore trois rois en Perse. S’élever signifie régner ; trois rois allaient régner en Perse, ce qui fait sans doute allusion aux successeurs immédiats de Cyrus : (1) Cambyse, fils de Cyrus ; (2) Smerdis, un imposteur ; (3) Darius Hystaspes. » (Uriah Smith, Daniel and The Revelation (édition 1897), p. 247.3)

Et quel serait le quatrième ?

« Le quatrième possédera de plus grandes richesses que tous les autres. Le quatrième roi depuis Cyrus fut Xerxès, plus célèbre pour ses richesses que pour ses talents en tant que général, et qui s’est distingué dans l’histoire par la formidable campagne qu’il organisa contre la Grèce, et par son échec total dans cette entreprise. Il devait soulever tout contre le royaume de Grèce. »  (Ibid., p. 248.1)

Après ces quatre rois de Perse et un intervalle passé sous silence par la prophétie, il viendrait un autre roi, différent :

Daniel 11:4 Mais il s’élèvera un roi vaillant, qui dominera avec une grande puissance, et fera ce qu’il voudra.

Et au sujet de ce roi-là, nous lisons le suivant :

« Les faits énoncés dans ces versets désignent clairement Alexandre et la division de son empire. Xerxès fut le dernier roi perse à envahir la Grèce ; la prophétie passe sous silence les neuf successeurs de Xerxès dans l’Empire perse et présente ensuite Alexandre le Grand. Après avoir renversé l’Empire perse, Alexandre « devint le seigneur absolu de cet empire, en étendant les limites plus loin qu’aucun des rois perses ne l’avaient jamais fait ». […] Son royaume était immense, comprenant « la plus grande partie du monde habité connu à l’époque », et il fit selon sa volonté. » (Uriah Smith, Ibid., p. 248.3)

Donc Daniel 11:3 parle de l’apparition sur la scène internationale d’Alexandre le Grand. ‎Ensuite, le verset 4 parle encore de lui et définit ses « successeurs » :

Daniel 11:4 Et dès qu’il se sera élevé, son royaume se brisera et sera divisé vers les quatre vents des cieux, mais il ne passera point à sa postérité, et n’aura pas la même puissance qu’il a exercée; car son royaume sera déchiré et donné à d’autres qu’à ceux-là.

Ce verset met en avant sa chute soudaine et précipitée, ainsi décrite par Smith:

« Sa volonté le conduisit, en l’an 323 avant J.-C., à une débauche d’ivresse, à la suite de laquelle il mourut comme meurt un insensé… » (Ibid.)

Le reste du paragraphe de Smith met en avant l’équivalent historique des paroles prophétiques du reste du verset 4 :

« Le royaume fut partagé, mais il ne passa pas à sa postérité ; il fut déchiré et donné à d’autres qu’à ceux-là. Dans les quelques années qui suivirent la mort d’Alexandre, toute sa postérité fut victime de la jalousie et de l’ambition de ses principaux généraux. […] Le royaume fut divisé en quatre parties et pris en charge par les quatre généraux les plus compétents d’Alexandre, ou peut-être les plus ambitieux et les plus dépourvus de principes : Cassandre, Lysimaque, Séleucos et Ptolémée. » (Ibid.)

Pourquoi le royaume d’Alexandre ne fut pas transmis à ses descendants ? Parce que ses généraux avaient attrapé le virus de l’ambition infatigable d’Alexandre, et ils ont tués tous les enfants d’Alexandre. Et c’est d’ailleurs pour cette raison, vérifiable dans l’histoire, que son royaume fut, après sa mort, et quelques années de tumultes, divisé « vers les quatre vents des cieux ».

La division du royaume d’Alexandre

La raison pour laquelle nous revisitons le début du chapitre, c’est parce que c’est ici que tout se joue, pour ainsi dire, dans le sens que c’est ici que Dieu nous donne le point de référence du sens des termes nord et sud, est et ouest. Cela est important parce que le royaume d’Alexandre fut « divisé vers les quatre vents des cieux ». Le language des quatre vents nous rappelle immédiatement la boussole et les quatre directions : Nord, ouest, sud, est. Nous vérifions d’ailleurs cela dans l’histoire et avec un peu de géographie :

« Les divisions du royaume d’Alexandre par rapport à la Palestine étaient les suivantes : Cassandre avait la Grèce et les pays limitrophes, qui se trouvaient à l’ouest ; Lysimaque possédait la Thrace, qui comprenait alors l’Asie mineure, ainsi que les pays situés sur l’Hellespont et le Bosphore, qui se trouvaient au nord de la Palestine ; Séleucos avait la Syrie et la Babylonie, qui se trouvaient principalement à l’est ; et Ptolémée avait l’Égypte et les pays voisins, qui se trouvaient au sud. » (Ibid., p. 249.2)

Pour situer ces répartitions, nous observons la carte suivante :

Nous retrouvons sur le visuel les quatre vents annoncés dans la prophétie. Cassandre avait la partie à gauche (ouest), en vert ; Lysimaque obtint le territoire en orange ; Séleucos avait la partie à l’est, en jaune ; et nous pouvons aussi discerner que le roi du sud, fut et était, dès cette division, Ptolémée, et donc le royaume d’Égypte, en bleu. C’est d’ailleurs ainsi que le récit biblique continue, en nous parlant du « roi du midi [sud] » :

Daniel 11:5 Et le roi du midi deviendra fort, mais l’un de ses chefs deviendra plus fort que lui et dominera, et sa domination sera une grande domination.

Voilà l’élargissement de ce passage :

« Le roi du sud, l’Égypte, deviendra fort. Ptolémée annexa à l’Égypte la Chypre, la Phénicie, la Carie, la Cyrène ainsi que de nombreuses îles et villes. C’est ainsi que son royaume devint fort. Mais un autre des chefs d’Alexandre est présenté dans l’expression « un de ses chefs ». La Septante traduit le verset comme suit : « Et le roi du sud sera fort, et l’un de ses chefs [d’Alexandre] sera plus fort que lui. » Il doit s’agir ici de Séleucos qui, comme nous l’avons déjà dit, ayant annexé la Macédoine et la Thrace à la Syrie, devint ainsi propriétaire de trois parties sur quatre de l’empire d’Alexandre et établit un royaume plus puissant que celui de l’Égypte. » (Ibid., p. 250.2)

C’est donc à partir de ce développement que la division en quatre devient un duel entre deux : le roi du nord et le roi du sud. Séleucos s’empara des territoires qui appartenaient précédemment à Cassandre et Lysimaque, et devint ainsi le roi du nord. Et le roi du sud, Ptolémée, occupait le même territoire, à savoir l’Égypte.

Derniers évènements de Daniel 11

Maintenant que nous avons fait ce rappel et survol du début du chapitre 11 de Daniel, et que nous avons établi l’identité à la fois du roi du nord et du roi du sud, nous sautons le reste du chapitre pour reprendre le récit au verset 40. Le verset 36, comme nous l’avons vu, c’est la France révolutionnaire. Ce ne peut être la papauté, car il ne pourrait pas être déclaré à son sujet qu’elle n’avait, ou même qu’elle a jamais eu, d’« égard à aucun dieu » (v. 37). Cela n’était vrai que de l’athéisme aguerri des révolutionnaires et de leurs grands partisans, comme Marat, Hébert, Momoro et Robespierre, sans mentionner une foule innombrable d’autres fanatiques.

Voici donc le récit au verset 40 :

Daniel 11:40 Et au temps de la fin, le roi du midi se heurtera contre lui; et le roi du nord fondra sur lui comme une tempête, avec des chars et des cavaliers et beaucoup de navires.

Avant donc d’explorer le sens historique de ce passage, nous avons juste besoin d’utiliser notre bon sens pour comprendre la séquence et les acteurs. Tout d’abord, d’ores et déjà, la période nous est donnée : « au temps de la fin ». Nous allons faire un raccourci et supposer que cela est déjà acquis pour le lecteur, en disant qu’il s’agit de 1798, une date qui devrait être familière à tout adventiste. Ensuite, nous lisons que « le roi du midi » se heurte contre « lui ». Qui est ce lui ? La puissance mentionnée juste avant : La France. Et qui est le roi du midi (sud), selon la première définition que nous avons obtenue ? Rappelez-vous, la Bible est son propre interprète. C’est l’Égypte

Réapparition des deux rois

L’élargissement suivant nous permet ici d’avoir pieds. Car autrement, il est facile de se noyer dans les profondeurs des suppositions humaines. Nous avons besoin de l’histoire pour donner un corps à ces os prophétiques.

« Après un long intervalle, le roi du sud et le roi du nord réapparaissent sur la scène des événements. Rien n’indique que nous devions chercher ces pouvoirs dans d’autres régions que celles qui, peu après la mort d’Alexandre, constituaient respectivement les divisions méridionale et septentrionale de son empire. Le roi du sud était alors l’Égypte, et le roi du nord était la Syrie, qui comprenait la Thrace et l’Asie mineure. L’Égypte est toujours, tous en conviennent, le roi du sud, tandis que le territoire qui constituait à l’origine le roi du nord est, depuis quatre cents ans, entièrement inclus dans l’empire du sultan turc. C’est donc vers l’Égypte et la Turquie, en lien avec la dernière puissance à l’étude, que nous devons nous tourner pour trouver l’accomplissement du verset en question [Dan. 11:40]. » (Ibid., p. 302.3)

Qui sont donc les acteurs impliqués dans ce verset 40, dans l’ordre d’apparition ? ‎L’Égypte, la France et la Turquie (à cette époque, l’Empire ottoman). Voilà ci-dessous l’élargissement des évènements compris dans ce verset ; les détails sont longs, mais nous les fournissons car, à ce jour, jamais ce livre n’a été fidèlement traduits dans l’intérêt des lecteurs et croyants français, ce qui est une véritable honte que nous déplorons mais dont l’Église adventiste est principalement responsable. Voilà l’histoire qui aurait véritablement vacciné le peuple adventiste moderne contre les idées et interprétations nauséabondes et incorrectes qui ont pris racine depuis plus d’un siècle parmi ceux qui jadis étaient connus comme ceux qui avaient la meilleure compréhension des prophéties et qu’on appelait le peuple du Livre :

Détails historiques indispensables

« Cette application de la prophétie prévoit un conflit entre l’Egypte et la France, et entre la Turquie et la France, en 1798, année qui, comme nous l’avons vu, a marqué le début du temps de la fin ; et si l’histoire atteste qu’une telle guerre triangulaire a effectivement éclaté cette année-là, ce sera une preuve concluante de la justesse de l’application.

« Nous demandons donc s’il est vrai qu’au temps de la fin, l’Égypte s’est « heurté“, ou a offert une résistance relativement faible, tandis que la Turquie est venue comme une ”tempête“ irrésistible, contre ”lui’, c’est-à-dire le gouvernement français. Nous avons déjà produit quelques preuves que le temps de la fin a commencé en 1798 ; et aucun lecteur de l’histoire n’a besoin d’être informé que cette année-là, un état d’hostilité ouverte entre la France et l’Égypte fut inauguré. »

« Au début de l’année 1798, la France se livrait à d’immenses projets contre les Anglais. Le Directoire souhaitait que Bonaparte entreprenne immédiatement une descente sur l’Angleterre ; mais il vit qu’aucune opération directe de ce genre ne pouvait être judicieusement entreprise avant l’automne, et il ne voulait pas risquer sa réputation grandissante en passant l’été dans l’oisiveté. « Mais, dit l’historien, il aperçut un pays lointain, où une gloire devait être conquise, qui acquerrait un charme nouveau aux yeux de ses compatriotes par le romantisme et le mystère qui planaient sur la scène. L’Égypte, la terre des Pharaons et des Ptolémées, serait un noble champ pour de nouveaux triomphes. » – White’s History of France, p. 469. »

« Mais tandis que des visions de gloire encore plus vastes s’ouvraient devant les yeux de Bonaparte dans ces terres historiques orientales, couvrant non seulement l’Égypte, mais la Syrie, la Perse, l’Hindoustan, jusqu’au Gange lui-même, il n’eut aucune difficulté à persuader le Directoire que l’Égypte était le point vulnérable par lequel il pouvait frapper l’Angleterre en interceptant ses échanges commerciaux avec l’Orient. C’est donc sous le prétexte susmentionné que la campagne d’Égypte fut entreprise. »

« La chute de la papauté, qui marque la fin des 1260 ans et, selon le verset 35, le commencement du temps de la fin, se produisit le 10 février 1798, lorsque Rome tomba entre les mains de Berthier, le général des Français. Le 5 mars suivant, Bonaparte reçoit le décret du Directoire relatif à l’expédition contre l’Egypte. Il quitte Paris le 3 mai et s’embarque à Toulon le 29, avec un important armement naval composé de 500 voiles, transportant 40 000 soldats et 10 000 marins. Le 5 juillet, Alexandrie est prise et immédiatement fortifiée. Le 23, la bataille décisive des pyramides est livrée, au cours de laquelle les Mamelouks disputent le terrain avec courage et désespoir, mais ne font pas le poids face aux légions disciplinées des Français. Mourad Bey perd tous ses canons, 400 chameaux et 3 000 hommes. Les pertes des Français sont relativement faibles. Le 24, Bonaparte entre au Caire, la capitale de l’Égypte, et n’attend que l’affaissement des crues du Nil pour poursuivre Mourad Bey jusqu’en Haute-Égypte, où il s’était retiré avec sa cavalerie en déroute, et faire ainsi la conquête de tout le pays. Le roi du sud put ainsi opposer une faible résistance. »

« À ce moment-là, cependant, la situation de Napoléon commence à devenir précaire. La flotte française, qui était sa seule voie de communication avec la France, fut détruite par les Anglais sous les ordres de Nelson à Aboukir ; et le 2 septembre de cette même année 1798, le sultan de Turquie, en proie à des sentiments de jalousie envers la France, savamment entretenus par les ambassadeurs anglais à Constantinople, et exaspéré que l’Égypte, si longtemps semi-dépendante de l’empire ottoman, soit transformée en province française, déclara la guerre à la France. Ainsi, le roi du nord (la Turquie) vint contre lui (la France) la même année que le roi du sud (l’Égypte) « se heurta », et tous deux « au temps de la fin », ce qui est une autre preuve concluante que l’année 1798 est l’année qui commence cette période ; et tout cela est une démonstration que cette application de la prophétie est correcte ; car tant d’événements répondant si exactement aux spécifications de la prophétie ne pourraient pas se produire ensemble et ne pas constituer un accomplissement de la prophétie. »

« La venue du roi du nord, ou Turquie, était-elle une tempête comparée au heurt de l’Égypte ? Napoléon avait écrasé les armées d’Égypte ; il comptait en faire autant avec les armées du sultan, qui menaçaient de l’attaquer du côté de l’Asie. Le 27 février 1799, avec 18 000 hommes, il entame sa marche du Caire vers la Syrie. Il s’empare d’abord du fort d’El-Arish, dans le désert, puis de Jaffa (la Joppé de la Bible), conquiert les habitants de Naplouse à Zeta, et est à nouveau victorieux à Jafet. Entre-temps, un important corps de Turcs s’était retranché à Saint-Jean d’Acre, tandis que des nuées de Musulmans se rassemblaient dans les montagnes de Samarie, prêts à fondre sur les Français lorsqu’ils assiégeraient Acre. Sir Sidney Smith apparut en même temps devant Saint-Jean d’Acre avec deux navires anglais, renforça la garnison turque de cette place et s’empara du matériel de siège que Napoléon avait envoyé d’Alexandrie par la mer. Une flotte turque apparut bientôt au large, qui, avec les navires russes et anglais qui coopéraient alors avec elle, constituait les « nombreux navires » du roi du Nord. »

« Le 18 mars, le siège commence. Napoléon est appelé à deux reprises pour éviter que des divisions françaises ne tombent entre les mains des hordes musulmanes qui peuplent le pays. Par deux fois également, une brèche est ouverte dans le mur de la ville, mais les assaillants sont accueillis avec une telle fureur par la garnison qu’elle est obligée, malgré tous ses efforts, d’abandonner la lutte. Après soixante jours, Napoléon leva le siège, sonna, pour la première fois de sa carrière, la retraite et, le 21 mai 1799, commença à revenir sur ses pas jusqu’en Égypte. » (Ibid., p. 302.4-305.2)

À travers toutes ces descriptions, les os prennent vie ; nous pouvons voir le cheminement prophétique. Et le verset 41 continue ainsi :

Une interprétation malheureuse

Daniel 11:41 Il entrera dans les terres, se répandra comme un torrent et passera. Il entrera dans le pays de gloire ; et plusieurs pays succomberont, mais ceux-ci échapperont de sa main : Édom et Moab et les principaux des enfants d’Ammon.

Il s’agit ici toujours du roi du nord. Lisez bien ce qui suit, car c’est assez ironique quand on pense que la majorité des adventistes aujourd’hui souscrivent à l’idée selon laquelle le roi du nord serait la papauté :

« Il « se répandra comme un torrent et passera. » Nous avons trouvé des événements qui fournissent un accomplissement très frappant de la poussée du roi du sud et de l’attaque en trombe du roi du nord contre la puissance française. Jusqu’à présent, l’application de la prophétie fait l’objet d’un accord assez général. Nous arrivons maintenant à un point où les opinions des commentateurs commencent à diverger. À qui les mots « se répandra et passera » font-ils référence ? – À la France ou au roi du nord ? L’application du reste de ce chapitre dépend de la réponse à cette question. À partir de là, deux lignes d’interprétation sont maintenues. Les uns appliquent les paroles à la France et s’efforcent d’en trouver l’accomplissement dans la carrière de Napoléon. D’autres les appliquent au roi du nord et cherchent leur accomplissement dans les événements de l’histoire de la Turquie. Nous ne parlons que de ces deux positions, car la tentative de certains d’introduire la papauté est si manifestement erronée qu’il n’est pas nécessaire de s’y attarder. Si aucune de ces positions n’est exempte de difficultés, et nous supposons que personne ne prétendra qu’elle l’est absolument, il ne nous reste plus qu’à prendre celle qui a le poids des preuves en sa faveur. Et nous en trouverons une en faveur de laquelle les preuves sont si largement prédominantes, à l’exclusion de toutes les autres, qu’il n’y a guère de place pour le doute en ce qui concerne le point de vue mentionné ici. » (Ibid., p. 305.3)

Imaginez un peu. Si Uriah Smith disait que cela ne valait même pas la peine d’aborder cette interprétation, cela en dit long sur la baisse du niveau de connaissances et de compréhension bibliques au sein des personnes qui aujourd’hui se réclament du nom d’« adventistes » tout en proposant l’idée que le roi du nord représenterait symboliquement la papauté.

« Le roi du nord, avec l’aide de ses alliés, remporta la victoire dans cette lutte, et les Français, déjoués dans leurs efforts, furent repoussés en Égypte. Il semble donc plus naturel de faire référence à l’épandement et au passage de la puissance qui sortit triomphante de cette lutte, et cette puissance était la Turquie. Nous ajouterons seulement que quelqu’un qui connaît bien l’hébreu nous assure que la construction de ce passage est telle qu’il est nécessaire de rapporter le débordement et le passage au roi du nord, ces mots exprimant le résultat de ce mouvement qui est comparé plus haut à la fureur d’une tempête. » (Ibid., p. 306.2)

Victoire et domination du roi du nord

Reprenons le verset 41 :

Daniel 11:41 Il entrera dans les terres, se répandra comme un torrent et passera. Il entrera dans le pays de gloire ; et plusieurs pays succomberont, mais ceux-ci échapperont de sa main : Édom et Moab et les principaux des enfants d’Ammon.

« Abandonnant une campagne au cours de laquelle un tiers de l’armée avait été victime de la guerre et de la peste, les Français se retirèrent de Saint-Jean d’Acre et, après une marche épuisante de vingt-six jours, rentrèrent au Caire, en Égypte. Ils abandonnèrent ainsi toutes les conquêtes qu’ils avaient faites en Judée, et la « terre glorieuse », la Palestine, avec toutes ses provinces, appelées ici « pays », retomba sous la domination oppressive du Turc. Édom, Moab et Ammon, situés en dehors des limites de la Palestine, au sud et à l’est de la mer Morte et du Jourdain, se trouvaient en dehors de la ligne de marche des Turcs de la Syrie à l’Égypte, et échappèrent ainsi aux ravages de cette campagne. Sur ce passage, Adam Clarke ajoute la note suivante : « Ils [les Turcs] n’ont jamais pu soumettre ces Arabes, ni d’autres, d’ailleurs. Ceux-ci occupent toujours les déserts et reçoivent une pension annuelle de quarante mille couronnes d’or de la part des empereurs ottomans pour permettre aux caravanes de pèlerins de La Mecque de passer librement. » » (Ibid., p. 307.3)‎

C’est donc bien la Turquie qui est concernée encore une fois par la description de ce verset. Ce sont les ottomans qui se répandirent comme un torrent et traversèrent la Palestine jusqu’en Égypte, poussant la France à battre en retraite.

Daniel 11:42 Il étendra sa main sur les pays, et le pays d’Égypte n’échappera point.

« Lors de la retraite des Français en Égypte, une flotte turque débarque 18 000 hommes à Aboukir. Napoléon attaque immédiatement la place, met les Turcs en déroute et rétablit son autorité en Égypte. Mais à ce moment-là, de graves revers subis par les armes françaises en Europe rappellent Napoléon à la maison pour qu’il s’occupe des intérêts de son propre pays. Le commandement des troupes en Égypte est laissé au général Kléber qui, après une période d’activité inlassable au profit de l’armée, est assassiné par un Turc au Caire, et le commandement est laissé à Abdallah Manou. Avec une armée qui ne pouvait plus être recrutée, chaque perte était grave.

« Entre-temps, le gouvernement anglais, allié des Turcs, avait résolu d’arracher l’Égypte aux Français. Le 13 mars 1800, une flotte anglaise débarque un corps de troupes à Aboukir. Les Français livrent bataille le lendemain, mais sont contraints à la retraite. Le 18, Aboukir se rend. Le 28, une flotte turque apporte des renforts et le grand vizir arrive de Syrie avec une grande armée. Le 19, Rosette se rend aux forces combinées des Anglais et des Turcs. À Ramanieh, un corps français de 4 000 hommes est battu par 8 000 Anglais et 6 000 Turcs. À Elmenayer, 5 000 Français sont contraints de battre en retraite, le 16 mai, par le vizir, qui avance vers Le Caire avec 20 000 hommes. Toute l’armée française est alors enfermée au Caire et à Alexandrie. Le Caire capitule le 27 juin et Alexandrie le 2 septembre. Quatre semaines plus tard, le 1er octobre 1801, les préliminaires de paix furent signés à Londres.

« « L’Égypte n’échappera pas », tels sont les mots de la prophétie. Ce langage semble impliquer que l’Égypte serait soumise à une puissance dont elle souhaiterait être libérée. Entre les Français et les Turcs, quelle était la position des Égyptiens sur cette question ? – Ils préféraient la domination française. Dans l’ouvrage de R.R. Madden intitulé Travels in Egypt, Nubia, Turkey, and Palestine in the years 1824 – 1827, publié à Londres en 1829, il est dit que les Français étaient très regrettés par les Égyptiens et loués comme des bienfaiteurs ; que « pendant la courte période où ils sont restés, ils ont laissé des traces d’amélioration » et que, s’ils avaient pu établir leur pouvoir, l’Égypte serait aujourd’hui relativement civilisée. Au vu de ce témoignage, le langage ne serait pas approprié s’il s’appliquait aux Français ; les Égyptiens ne désiraient pas échapper à leurs mains. Ils voulaient échapper aux mains des Turcs, mais ils ne le purent pas. » (Ibid., p. 308.2-4)

Ce développement est intéressant. Les Français, quoiqu’eux-mêmes des envahisseurs dans cette histoire, était mieux appréciés par les Égyptiens que les Turcs. Les Égyptiens auraient aimé se soustraire au joug ottoman, mais ils ne le purent. Ils n’échappèrent point à l’emprise du roi du nord. Nous continuons au verset 43 :

Daniel 11:43 Il se rendra maître des trésors d’or et d’argent et de toutes les choses précieuses de l’Égypte. Les Libyens et les Éthiopiens seront à sa suite.

« Pour illustrer ce verset, nous citons ce qui suit, tiré de Historic Echoes of the Voice of God, p. 49 : – « L’histoire rapporte les faits suivants : Lorsque les Français furent chassés d’Égypte et que les Turcs en prirent possession, le sultan permit aux Égyptiens de réorganiser leur gouvernement tel qu’il était avant l’invasion française. Il ne demanda aux Égyptiens ni soldats, ni canons, ni fortifications, mais les laissa gérer leurs propres affaires de manière indépendante, à l’exception importante de la soumission de la nation à son propre tribut. Dans les articles de l’accord entre le sultan et le pacha d’Égypte, il est stipulé que les Égyptiens devraient payer annuellement au gouvernement turc une certaine quantité d’or et d’argent, ainsi que ‘six cent mille mesures de maïs et quatre cent mille d’orge’. » »

« « Les Libyens et les Éthiopiens », « les Cushim », dit le Dr. Clarke, les Arabes invaincus, qui ont cherché l’amitié des Turcs et dont beaucoup leur sont tributaires à l’heure actuelle. » (Ibid., p. 309.2-4)

L’Égypte était, par ce geste « diplomatique », indépendant de l’Empire ottoman, mais lui demeurait tributaire.

Verset 44 : Un autre conflit

Nous arrivons au verset 44 :

Daniel 11:44 Mais des nouvelles de l’orient et du nord viendront le troubler; et il sortira avec une grande fureur pour détruire et exterminer beaucoup de gens.

Donc nous sommes toujours sur le sujet principal des phrases étant le roi du nord. Cela n’a pas changé. Ce verset semble indiquer un conflit important. Qu’en est-il ?

« Il est remarquable de constater qu’en 1825, vingt-huit ans avant que la guerre de Crimée n’éclate, le Dr. Adam Clarke, dans ses commentaires sur l’accomplissement de cette même prophétie, faisait le commentaire suivant : « Cette partie de la prophétie ne s’est pas encore réalisée. Si l’on entend la puissance turque, comme dans les versets précédents, cela peut signifier que les Perses à l’est et les Russes au nord viendront à un moment donné gêner considérablement le gouvernement ottoman ». Vingt-huit ans seulement après que le Dr. Clarke eut écrit cette suggestion, le monde fut stupéfait de voir la Turquie, un gouvernement qui avait longtemps été considéré comme « l’homme malade de l’Orient », déclarer la guerre à son puissant voisin, la Russie. La Turquie a ainsi rempli les conditions de cette partie de la prophétie, qui la décrit comme sortant « avec une grande fureur ». »  (École du Sabbat trimestrielle internationale, The Prophecies of Daniel, 1er trimestre 1904, leçon 11, note 4.)

Le language suivant va maintenant prendre de l’importance en lien avec le verset d’après :

« Entre cette conjecture du Dr. Clarke, écrite en 1825, et la guerre de Crimée de 1853-1856, il y a certainement une coïncidence frappante, dans la mesure où les puissances mêmes qu’il mentionne, les Perses à l’est et les Russes au nord, sont celles qui ont déclenché ce conflit. Les nouvelles de ces puissances le troublèrent (la Turquie). Leur attitude et leurs mouvements incitèrent le sultan à la colère et à la vengeance. La Russie, plus agressive, fut l’objet de l’attaque. La Turquie déclara la guerre à son puissant voisin du nord en 1853. Le monde était stupéfait de voir un gouvernement que l’on appelait depuis longtemps « l’homme malade de l’Orient », un gouvernement dont l’armée était découragée et démoralisée, dont les caisses étaient vides, dont les dirigeants étaient vils et imbéciles, et dont les sujets étaient rebelles et menaçaient de faire sécession, se précipiter avec tant d’impétuosité dans le conflit. La prophétie disait qu’ils devaient sortir avec « une grande fureur » ; et lorsqu’ils sortirent ainsi dans la guerre susmentionnée, ils furent décrits, dans la langue vernaculaire profane d’un écrivain américain, comme « se battant comme des diables ». L’Angleterre et la France, il est vrai, vinrent bientôt en aide à la Turquie, mais celle-ci partit de la manière décrite et, comme on le rapporte, remporta d’importantes victoires avant de recevoir l’assistance de ces puissances. » (Uriah Smith, Ibid., p. 310.1)

Vous noterez un dénominateur commun entre la Turquie de 1798, présentée aux versets 40 à 43, et la Turquie de 1853, ici présentée au verset 44. Déjà en 1798 les Ottomans recevaient l’aide de l’Angleterre dans leur résistance à la France. Et nous voyons ici que, une fois de plus, l’Angleterre et la France « vinrent en aide à la Turquie » lors de cette guerre de Crimée. Pouvez-vous cerner l’application de ce verset 44 ? Cela concerne la guerre contre la Russie, et cela renferme certains éléments caractéristiques de la puissance nommée le roi du nord.

Verset 45 : La fin du temps de grâce

Nous arrivons maintenant au passage qui intéresse tant de monde, et ce à juste titre :

Daniel 11:45 Il dressera les tentes de son palais entre les mers, vers la montagne glorieuse et sainte. Puis il viendra à sa fin, et personne ne lui donnera de secours.

« Nous avons maintenant retracé la prophétie du 11e chapitre de Daniel, étape par étape, et nous avons trouvé jusqu’à présent des événements qui ont accompli toutes ses prédictions. Tout a été accompli dans l’histoire, à l’exception de ce dernier verset. Les prédictions du verset précédent ayant été accomplies dans la mémoire de la génération actuellement vivante, nous sommes transportés par celui-ci au-delà de notre époque vers l’avenir ; car aucune puissance n’a encore accompli les actes décrits ici. Mais elle doit s’accomplir, et son accomplissement doit être réalisé par la puissance qui a été continuellement l’objet de la prophétie depuis le 40e verset jusqu’à ce 45e verset. Si l’application à laquelle nous avons donné la préférence en passant sur ces versets est correcte, nous devons attendre de la Turquie qu’elle accomplisse le mouvement indiqué ici.

« Et il convient de noter la facilité avec laquelle cela pourrait se faire. La Palestine, qui contient la « montagne glorieuse et sainte“, la montagne sur laquelle se dresse Jérusalem, ”entre les mers », la mer Morte et la mer Méditerranée, est une province turque ; et si le Turc était obligé de se retirer précipitamment d’Europe, il pourrait facilement se rendre en n’importe quel point de ses propres territoires pour y établir son quartier général temporaire, décrit ici de façon appropriée comme des tentes, des demeures mobiles, de son palais ; mais il ne pourrait pas aller plus loin. Le point le plus remarquable à l’intérieur des limites de la Turquie en Asie est Jérusalem. » (Ibid., p. 310.3-311.1)

La distinction importante entre notre temps présent et le temps où fut écrit ce livre, est que l’Empire ottoman n’est plus ; il est tombé après la Première Guerre mondiale. Ceci change la donne en ce que, pour que s’accomplisse désormais cette prédiction, cela nécessiterait plus qu’une simple délocalisation du quartier général au sein du même territoire de ce pays/cet empire.

« Remarquez aussi combien le langage s’applique à cette puissance : « Il viendra à sa fin, et personne ne lui donnera de secours ». Cette expression implique clairement que cette puissance a déjà reçu du secours. Et quels sont les faits ? – Dans la guerre contre la France en 1798-1801, l’Angleterre et la Russie ont aidé le sultan. Dans la guerre entre la Turquie et l’Égypte en 1838-1840, l’Angleterre, la Russie, l’Autriche et la Prusse sont intervenues en faveur de la Turquie. Lors de la guerre de Crimée en 1853-1856, l’Angleterre, la France et la Sardaigne ont soutenu les Turcs. Et lors de la dernière guerre russo-turque, les grandes puissances européennes sont intervenues pour arrêter les progrès de la Russie. Sans l’aide reçue dans tous ces cas, la Turquie n’aurait probablement pas réussi à maintenir sa position. Il est bien connu que depuis la chute de la suprématie ottomane en 1840, l’empire n’a existé que grâce à l’aide des grandes puissances européennes. Sans leur soutien, il ne serait pas longtemps en mesure de maintenir ne serait-ce qu’une existence nominale ; et lorsque ce soutien lui sera retiré, il ne pourra que s’effondrer. La prophétie dit donc que le roi vient à sa fin et que personne ne lui donne de secours ; et il vient à sa fin, comme nous pouvons naturellement le déduire, parce que personne ne lui vient en aide, parce que l’appui qu’il avait auparavant est retiré. » (Ibid., p. 311.2) ‎

Relié à tout cela bien sûr, est Daniel chap. 12, verset 1 :

Daniel 12:1 En ce temps-là, se lèvera Micaël, le grand chef, qui tient ferme pour les enfants de ton peuple; et ce sera un temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il existe des nations, jusqu’à ce temps-là. En ce temps-là, ton peuple échappera, savoir quiconque sera trouvé inscrit dans le livre.

« Un temps précis est présenté dans ce verset (Daniel 12:1), non pas un temps révélé par des noms ou des chiffres qui indiqueraient une année, un mois ou un jour particulier, mais un temps rendu précis par la réalisation d’un certain événement auquel il est lié. « En ce temps-là. » Quel temps ? – Le temps auquel nous a amenés le dernier verset du chapitre précédent, soit le temps où le roi du nord dressera les tentes de son palais sur la montagne glorieuse et sainte, ou, en d’autres termes, le temps où le Turc, chassé d’Europe, s’empressera de faire de Jérusalem le siège temporaire de son gouvernement. […] Et quand cet événement aura eu lieu, il viendra à sa fin ; […]. Ce mouvement de la part de la Turquie est le signal de la levée de Michaël, c’est-à-dire qu’il désigne cet événement comme le prochain dans l’ordre. » (Ibid., p. 319.2) ‎

Tous ces éléments aident mieux à cerner les circonstances requises pour l’accomplissement de la prophétie, et que l’invasion de Jérusalem par la Turquie signera également sa fin de vie, laquelle aura lieu à la sixième plaie, en préparation pour le rassemblement des nations pour Armageddon. ‎Cette invasion ne recevra certainement pas le soutien des nations européennes, ce qui précipitera la chute de la Turquie.

L’extrait suivant de Wikipédia montre quelque peu la situation entre deux des Turcs :

« Depuis 1945, elle n’a eu de cesse de se rapprocher de l’Occident en se joignant, par exemple, à des organisations de coopération : l’OTAN, l’OCDE, l’OSCE, le Conseil de l’Europe ou le G20. La Turquie est officiellement candidate depuis 1963 à l’entrée dans la Communauté économique européenne (CEE), l’actuelle Union européenne (UE), avec qui elle a conclu un accord d’union douanière en 1995, en vigueur depuis 1996. Les négociations pour l’entrée de la Turquie dans l’UE sont officiellement en cours depuis 2005. » (Wikipédia, Turquie)

La Turquie fait partie de l’OTAN, ce qui montre un peu l’envergure de la chose. ‎

Question : Est-ce lié aussi dans le livre de l’Apocalypse à l’assèchement du fleuve de l’Euphrate dans un certain sens ?

Réponse : Voilà, c’est exactement cela. Le fleuve de l’Euphrate symbolise la puissance turque. ‎Car le fleuve littéral a sa source en Asie mineure et vient arroser les nations arabes (la Syrie et l’Iraq). Ce symbole est utilisé pour montrer que lorsque la Turquie viendra à sa fin, les autres nations arabes aussi s’assècheront.

Réaction : Donc en étant chassé de l’Europe, tous ses accords seront caducs. La puissance turque se retrouvera sans secours. Aucune de ses adhésions ne lui servira.

Réponse : Oui, voilà. Il faut voir tout l’argent qui rentre en Turquie depuis l’Europe. En raison de ses alliances, c’est une puissance grandement dépendante des autres. La Turquie est quand même la deuxième plus grande puissance militaire de l’OTAN, mais c’est non moins une nation dépendante.

Le dernier jalon prophétique pour l’humanité

La Turquie était, du temps des pionniers adventistes, « l’homme malade de l’Orient », et ils parlaient également de « la question d’Orient ». À savoir, la question c’était : Qu’arrivera-t-il à l’équilibre international si la Turquie disparaissait ? Les nations européennes ne voulaient clairement pas obtenir la réponse et ont donc tout fait pour garder la puissance turque en vie. En fait, la réponse à cette question est claire, la Bible la donne : À ce moment-là, Armageddon aura lieu. La chute de la Turquie créerait une sorte de vortex qui viendrait aspirer toutes les autres nations dans la guerre. Après tout, l’Asie Mineure, c’est, quelque part, le centre du monde. Pour résumé, la Turquie empêche les deux blocs, est et ouest, de se rencontrer. Mais lorsqu’elle aura disparu, on peut imaginer les nations des BRICS intéressées par l’enjeu géopolitique de l’endroit, et contraintes par de nombreux autres facteurs à prendre part à un conflit général. Bien entendu, c’est plus compliqué que cela. Mais la prophétie est claire que ce sera cela l’élément déclencheur. ‎

Que Dieu nous aide donc, d’une part, à discerner les rôles que joueront chacun des acteurs dans ce grand drame international, et, d’autre part, à occuper nous-mêmes la place que le destin nous a allouée dans l’histoire, en décidant de vivre, par la grâce de Dieu, des vies chrétiennes de constance, d’intégrité et d’abandon de tout ce que nous sommes et de tout ce que nous possédons à Dieu. Alors, si nous avons persévéré dans le chemin étroit présenté par Jésus dans l’évangile, celui du renoncement et de la résistance aux tentations nombreuses qui nous assaillent et qui l’ont aussi assailli quand Il vivait dans la chair, nous pourrons finalement jouer un rôle crucial dans la fin de la grande controverse sur la terre, et nous trouver enfin parmi ceux qui recevront Jésus-Christ et survivront face à Son retour glorieux.

Publié le 22/01/2025, dans -Articles. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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