« AU DIEU INCONNU »
Hubble’s colourful view of the Universe, ESA/Hubble & NASA
Qui a jamais dit que c’était une mauvaise chose de redevenir enfant ? Malheureusement les enfants de notre génération, fruit de l’éducation qu’ils reçoivent, sont une bien triste illustration de ce que cela voudrait dire. Néanmoins le fait demeure. N’avez-vous jamais souhaité être de nouveau comme un enfant, de nouveau respirer à pleins poumons la simplicité de la nature qui vous environne et en retirer de profondes leçons ? Il n’est pas trop tard.
Il est des questions qui sont inscrites sur le cœur de l’homme, des interrogations qui dans notre fort intérieur ne se satisfont jamais d’un « peut-être » ou d’un « j’en sais rien ». Elles se font sans cesse entendre, elles cherchent l’attention, elles crient dans les tréfonds de l’âme pour une réponse. Elles n’accepteront pas de trêve, elles n’entreront pas dans des pourparlers. Elles suivront l’homme jusqu’à sa tombe s’il le faut, elles seront son ombre s’il ne veut pas être leur lumière. Ce sont les questions existentielles.
Nous entendons beaucoup aujourd’hui les personnes d’un certain âge, et même les plus jeunes, en parler comme s’ils étaient passé outre ces interrogations, comme si leur maturité les avait libéré de la nécessité d’y répondre, comme s’ils méritaient désormais louanges et éloges pour avoir choisi de ne pas étancher leur soif spirituelle. Il n’en est rien. Nous ne pouvons ni les louer ni les approuver, nous ne pouvons que déplorer leur froideur. En effet, l’insensé a dit en son cœur : Il n’y a point de Dieu.
Mais que dit l’enfant à l’intérieur ? Quelles sont ses questions, quelle est sa soif ?
Vous êtes-vous déjà tenu sous le ciel étoilé et, essayant d’avaler la scène gigantesque qui se présentait à vos yeux, avez réalisé que c’était trop grand pour vous ? L’amplitude de la réalité qui s’offrait à vos sens était si énorme et si pleine de mystères que vous ne pouviez que rester là ébahi, stupéfait sous la voute céleste… Vos questions reprenaient toute leur vie, le vent soufflait sous leurs ailes.
« Qu’est-ce qu’il y a au bout ?! Et cette toute petite étoile-là, à quoi ressemblerait-elle de près ? … Je pourrais rester longtemps ici. … Qui es-Tu ? … Quel est le sens de cette vie ici ? … Pourquoi ? »
Selon les plus petites estimations scientifiques, notre univers serait composé d’au moins 200 milliards de galaxies ; d’autres affirment que, prenant en compte les parties de l’univers que l’on ne peut observer même avec nos meilleurs télescopes, le chiffre serait plus proche des 10 billions. Notre voie lactée renferme à elle-seule quelques 100 milliards d’étoiles. Nous laisserons le lecteur faire le calcul. Il suffit d’une seule étoile pour former un système solaire.
L’entendement humain ne sait que faire de ces chiffres. Ils dépassent toute intelligence. C’est, pour reprendre les paroles d’un autre, « une science trop merveilleuse » pour nous. Les arbres, les fleurs, les feuilles, le papillon, la fourmi et la coccinelle – toutes ces choses-là suffisent à elles-seules à interpeller notre conscience. Arrêtez-vous un instant pour observer le chemin de la sève sur les nerfs de la feuille, combien son tracé est symétrique ! si bien que l’artiste passe des heures à vouloir imiter son dessin. Observez aussi l’arbre qui, sans prétention, érige sa cime dans les hauteurs et étend ses branchages et son feuillage spontanément d’une part et d’autre. Qui a ordonné sa direction ? Pourquoi le ciel est-il bleu, la couleur si souvent employée pour inspirer confiance ? Comment la buse discerne-t-elle les courants chauds et perçoit-elle ses proies au loin ? Comment le dauphin communique-t-il à ses pairs, et la baleine à sa famille ? D’où vient leur langage ? Qui leur a appris ? Toutes ces merveilles indicibles de la nature appellent à notre réflexion.
Dans l’antiquité, ces choses avaient une forte influence sur les esprits, et à travers l’ensemble du monde païen c’était un fait généralement accepté que le monde était l’œuvre d’un Créateur. Cicéron lui-même, un orateur renommé de la Rome antique, disait :
« Nous, les Romains, nous surpassons tous les peuples et toutes les nations par notre piété, notre sens des scrupules religieux et notre conscience que tout est contrôlé par le pouvoir des dieux. »
Telles étaient les convictions de ce peuple. Et quoique pour bon nombre, les « dieux » n’étaient vraiment qu’un mot-voile-et-excuse pour occulter la nature scandaleuse d’un culte et de cérémonies hautement sensuelles et voluptueuses, d’autres, quoique le plus souvent polythéistes, étaient aussi adonnés en parallèle à la philosophie–une perpétuelle recherche de questions et de réponses. Cicéron avait à ce sujet le mérite d’avouer que :
« Il subsiste dans la philosophie … beaucoup de problèmes non encore résolus, mais s’il est une recherche particulièrement difficile, c’est celle qui a trait à la nature des dieux, tout enveloppée d’obscurité1. »
Et à l’exclusion de son postulat polythéiste, il ajoutait une pensée dont nous ne saurions trop souligner l’importance :
« Mais la grande affaire dans ce débat est de savoir si les dieux sont complètement inactifs, ne se mêlent de rien, n’ont aucun souci du monde et ne le gouvernent pas ou si, au contraire, ils sont les architectes et les ordonnateurs de toutes choses, si c’est leur volonté qui les meut et les dirige. Nulle question n’est plus controversée et cependant, à moins qu’on n’arrive à une décision sur ce point, les hommes seront nécessairement dans la pire incertitude et dans l’ignorance des plus hautes vérités2. »
En effet, quelle question serait plus importante que de savoir si Celui qui est à l’origine de toutes choses n’est pas aussi actif dans les affaires de notre monde, un architecte et ordonnateur de toutes choses, qui meut et dirige le déroulement des évènements de notre vie ? C’est là le développement des premières questions ranimées sous le ciel étoilé.
Malheureusement, le ciel n’étant pas toujours découvert, et l’occasion ne se présentant pas assez souvent de se placer sous ce spectacle nocturne, on en oublie vite les profondes impressions, et puis le monde, ses soucis, ses angoisses et ses plaisirs reprennent imperceptiblement le dessus et la première place. Nos réelles questions sont étouffées. Mais pourtant, elles sont toujours sans réponses.
« Au Dieu inconnu »
Alors qu’il marchait dans les rues d’Athènes, au milieu d’un spectacle de personnes qui, quoique religieuses, n’avaient, elles non plus, pas de réponses à leurs questions, Paul, un apôtre de l’Église chrétienne, avait le cœur lourd ; plus encore,
« … il avait le cœur outré, en voyant cette ville toute remplie d’idoles. »
Et alors qu’ils s’entretenaient tous les jours sur la place publique avec ceux qui s’y rencontraient,
« … quelques philosophes épicuriens et stoïciens se mirent à parler avec lui. »
Ils se léchaient les babines ; cela semblait être pour eux encore une belle occasion de se livrer à des suppositions et à des altercations philosophiques. C’était une merveilleuse opportunité de satisfaire leur curiosité. Mais au fur et à mesure qu’ils l’écoutèrent parler, ils réalisèrent qu’il y avait là quelque chose de différent.
« Et les uns disaient : Que veut dire ce discoureur ? Et les autres : Il semble qu’il annonce des divinités étrangères ; parce qu’il leur annonçait Jésus et la résurrection. Et l’ayant pris, ils le menèrent à l’Aréopage, en disant : Pourrions-nous savoir quelle est cette nouvelle doctrine dont tu parles ? Car tu nous fais entendre certaines choses étranges ; nous voudrions donc savoir ce que cela peut être. (Or, tous les Athéniens et les étrangers qui demeuraient à Athènes ne passaient leur temps qu’à dire ou à écouter quelque nouvelle).3 »
Quelle ressemblance frappante avec notre temps ! Ils aimaient bien se passer le mot des petites histoires et anecdotes, peut-être même s’asseoir autour d’un verre et exprimer tout ce qui leur passait par la tête. Écouter quelque nouvelle, c’était cela leur passe-temps. Pour eux, une vie sans un apport constant de nouvelles histoires, de nouvelles fantaisies ou de nouvelles théories philosophiques, sans de petites blagues ou de petites commères, c’était une vie amère et fade. Ils ne connaissaient rien d’autre… Mais ils avaient malgré tout un désir de savoir ce que Paul racontait ; ces choses étranges, cette nouvelle doctrine avait réveillé peut-être une soif ancienne.
« Alors Paul, se tenant debout au milieu de l’aéropage, dit : Hommes athéniens, je remarque qu’en toutes choses vous êtes singulièrement religieux. Car en passant, et en contemplant les objets de votre culte, j’ai trouvé même un autel sur lequel il y a cette inscription : AU DIEU INCONNU. Celui donc que vous honorez, sans le connaître, c’est celui que je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n’habite point dans les temples bâtis de mains d’hommes ; et il n’est point servi par les mains des hommes, comme s’il avait besoin de quelque chose, vu que c’est lui qui donne à tous la vie, la respiration et toutes choses. Et il a fait d’un seul sang toutes les races des hommes, pour habiter sur toute la face de la terre, ayant déterminé les temps précis et les bornes de leur habitation ; afin qu’ils cherchent le Seigneur, pour voir si en le cherchant à tâtons, ils le trouveraient, quoiqu’il ne soit pas loin de chacun de nous. Car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être ; comme l’ont dit aussi quelques-uns de vos poètes : Car de Lui nous sommes aussi la race.4 »
Paul exposait ici aux gens d’Athènes le Dieu vivant, Celui qui seul était digne de leur adoration, Celui qui a fait le monde et toutes les choses qui y sont, et qui a créé d’un seul homme toutes les races des hommes, Celui qui leur a donné une place sur la terre afin qu’ils le cherchent et le trouvent. Mais vraiment, Il n’est pas si loin que ça. Tenez votre poignet, serrez-le entre votre index et votre pouce, et sentez la vie de Dieu qui vous est communiquée et transmise au moins 50 fois par minute ! L’immensité de l’espace et tous ses mystères sont mis à votre disposition juste là, afin que, en le cherchant à tâtons, vous puissiez réellement le trouver – Celui qui vous donne la respiration à chaque instant, Celui qui donne l’impulsion électrique de chaque battement du cœur, Celui qui tient le cordeau de la vie. Pas un dieu impersonnel, comme une énergie ; pas un panthéon de dieux, comme les Romains en avaient ; pas une trinité hindoue ou une fantaisie bouddhiste ou une idée philosophique. Non, Paul leur présentait le seul vrai Dieu, auquel toute leur adoration aurait toujours dû être dirigée, le Dieu qu’ils honoraient sans le connaître.
Mais nous savons que face à des réalités si tranchantes, beaucoup se réfugient souvent dans leurs propres croyances et habitudes, et préfèrent, du moins pour un temps, ignorer les appels du Ciel. C’est l’attitude que manifestât le roi d’Égypte lorsque Moïse vint lui rapporter le message dont Il avait été chargé. Le peuple Hébreu était réduit à la servitude par les Égyptiens, mais Dieu avait pour dessein de les délivrer, et c’était Moïse qui allait être l’instrument de Ses merveilles.
« … Moïse et Aaron vinrent et dirent à Pharaon : Ainsi a dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Laisse aller mon peuple, afin qu’il me célèbre une fête au désert. Mais Pharaon dit : Qui est l’Éternel, pour que j’obéisse à sa voix en laissant aller Israël ? Je ne connais point l’Éternel, et je ne laisserai pas non plus aller Israël.5 »
Littéralement, la réponse de Pharaon était : « Qui est Jéhovah… ? Je ne connais point Jéhovah… » Pharaon connaissait bien Amon-Râ, le dieu de la fertilité et du soleil, Osiris, le dieu de l’au-delà, Isis, la déesse de la magie, Horus, le dieu protecteur du pharaon, ou encore Hapy, le dieu du Nil, etc., etc., mais il ne connaissait pas Jéhovah, le Dieu vivant. Tout son royaume était rempli d’idoles – les statues des dieux étaient partout dans le pays – mais le Dieu vivant lui était étranger et inconnu. Ainsi, malgré la requête solennelle qui lui était faite, les prétentions de ces pauvres Hébreux furent à ses yeux comme de la poussière quand comparées à la pompe de sa culture et de son culte. Il choisit de décliner leur demande et d’endurcir son cœur. Ce fût la perte de l’Égypte.
Toutefois, tous ne firent pas le même choix que Pharaon. À la sortie du pays d’Égypte, de nombreux Égyptiens se joignirent aux Hébreux et furent avec eux gardés de la destruction par le sacrifice et le sang de la Pâques.
Une échelle
Quelques centaines d’années plus tôt, Jacob, alors qu’il venait d’obtenir le droit d’ainesse par la fraude, fuyait son frère Ésaü et le foyer paternel. Et alors qu’il progressait vers Charan, le pays de son exil, dévasté par sa faute et opprimé par le sentiment de sa culpabilité, il s’arrêta pour dormir ;
« Et il arriva en un lieu où il passa la nuit, parce que le soleil était couché. Il prit donc une des pierres du lieu, en fit son chevet, et se coucha en ce lieu-là. Alors il eut un songe ; et voici, une échelle était dressée sur la terre, et son sommet touchait aux cieux ; et voici, les anges de Dieu montaient et descendaient par elle. Et voici, l’Éternel se tenait au-dessus d’elle, et il dit : Je suis l’Éternel [Jehovah], le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac ; la terre sur laquelle tu es couché, je la donnerai à toi et à ta postérité. … Et Jacob s’éveilla de son sommeil, et dit : Certainement, l’Éternel est en ce lieu-ci, et je n’en savais rien ! Et il eut peur, et dit : Que ce lieu est redoutable ! C’est ici la maison de Dieu, et c’est ici la porte des cieux !6 »
Profondes paroles. Jacob appela ce lieu-là Béthel (la maison de Dieu). Jacob avait ressenti combien il était vraiment misérable, et il s’était couché et endormi avec cette sensation abjecte. Pour lui, c’en était fini. Dieu l’avait quitté. Il avait fait le pire imaginable. Il avait menti à son père Isaac pour pouvoir obtenir le droit d’ainesse qui devait échoir à son frère, et puis il s’était enfui comme un voleur. Toute sa religion était passée à la trappe. Il ferma les yeux dans l’obscurité.
Mais dans la nuit Il vit une échelle descendre jusque dans son bas-fond, et des anges montaient et descendaient sur cette échelle, comme un lien de communication avec le Dieu en-haut. Se réveillant donc au milieu de la nuit, il s’exprima : « L’Éternel est en ce lieu-ci, et je n’en savais rien ! » Le Seigneur n’avait pas quitté le lieu de son désespoir, mais l’avait au contraire rempli de lumière et d’espérance. Toutefois Jacob n’avait pas compris toute la signification de sa vision.
Quand, bien plus tard, André, Simon et Philippe se réjouissaient de ce qu’ils avaient enfin trouvé le Messie longtemps attendu, et que Nathanaël aussi Lui confessait sa foi nouvelle,
« Jésus lui répondit : Parce que je t’ai dit que je t’avais vu sous le figuier, tu crois ? tu verras de plus grandes choses que celles-ci. Il lui dit aussi : En vérité, en vérité, je vous dis : Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme.7 »
La vision qui avait été donnée à Jacob était celle de Jésus, le Fils de l’homme. Il serait désormais l’échelle pour le pécheur. C’est le plan du salut.
Quelque grandiose que soit notre idée de notre propre condition, la réalité est que nous sommes déchus, séparés de Dieu par le péché. Nous ne pouvons de nous-mêmes gravir les hauteurs jusqu’à Lui. Mais Il a choisi de descendre dans nos profondeurs. En effet, nous entendons Celui en haut de l’échelle s’écrier en notre faveur :
« Rachète-le, qu’il ne descende pas dans la fosse ; j’ai trouvé une rançon !8 »
Et quelle rançon ! Qui ne voudrait être racheté et sauvé par un tel Dieu, qui est prêt à couvrir toutes les fautes du pécheur ?
« Car tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu ; et qu’ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est en Jésus-Christ, que Dieu avait destiné à être une victime propitiatoire, par la foi, en son sang, afin de manifester sa justice par le pardon des péchés commis auparavant, pendant les jours de la patience de Dieu ; afin, dis-je, de faire paraître sa justice dans ce temps-ci, afin qu’il soit trouvé juste, et comme justifiant celui qui a la foi en Jésus.9 »
L’homme désire souffler, être intérieurement soulagé des tourments, des angoisses et des vicissitudes de cette vie. Mais le seul jour où il peut vraiment souffler, c’est quand Dieu a, en réponse à sa supplication, accompli cette œuvre en son cœur – l’a pardonné et justifié par Sa grâce. Sans ce secours divin, il n’a aucun soulagement. Sa seule perspective est une vie où il ne peut qu’aspirer à des plaisirs de courte durée. Chaque jour qui passe, son futur est compromis. Le stress entre ses épaules, l’angoisse, la peur, le nœud dans l’estomac, les palpitations de son cœur – d’une manière ou d’une autre, le péché cause tout cela. Mais Dieu désire retirer le fardeau, Il languit pour notre guérison.
« Celui qui couvre une faute cherche l’amour.10 »
Par Jésus-Christ, Dieu a fait provision pour couvrir nos fautes à Ses propres frais. Il a donné Son Fils unique parce qu’Il n’envisageait pas vivre sans nous. Et Il l’a fait parce qu’Il cherche l’amour ; Il désire notre amour. Alors que nous étions encore ennemis et indifférents, Christ est mort pour nous. Voilà l’ardeur de Son amour. Dieu est amour.
« … Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.11 »
C’est le message que Paul proclamait aux Athéniens et qui résonne jusqu’à notre époque. Dieu ne fait pas acceptation de personnes. Ce qu’Il offre à l’un, Il offre aussi à l’autre. Il ne change pas. Chaque âme est à Ses yeux un trésor pour lequel Il a payé un prix incalculable. Quand bien même le monde entier serait plongé dans l’incrédulité et l’impiété, Il ne change pas. Il n’a pas d’autre bonne nouvelle pour le vingt-et-unième siècle. Mais elle sera véritablement bonne pour ceux qui veulent bien admettre qu’ils sont profondément mauvais.
« Selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, non pas même un seul. Il n’y a personne qui ait de l’intelligence, il n’y a personne qui recherche Dieu. Ils se sont tous égarés, ils se sont tous ensemble rendus inutiles ; il n’y en a aucun qui fasse le bien, non pas même un seul.12 »
Il arrive qu’une brebis s’égare, s’éloigne du troupeau et ne s’en rende même pas compte. Nous sommes tous comme cette brebis-là. C’est dans notre nature humaine d’agir ainsi. Nous ne ressentons pas de remords, pas d’inquiétude ; mais nous sommes en train de périr. Sans le Berger, notre vie approche de la mort.
« Nous étions tous errants comme des brebis, nous suivions chacun son propre chemin, et l’Éternel a fait venir sur lui [Jésus] l’iniquité de nous tous.13 »
Il a porté l’iniquité de nous tous. C’est cette expiation par laquelle nous sommes réconciliés – justifiés – si nous le voulons bien. Il a porté nos fautes, nos péchés, pour que nous n’ayons pas à les porter nous-mêmes et en subir le juste châtiment. Vos épaules ne suffisent pas à porter le fardeau. Ou alors il faudra que vous les portiez jusqu’à la mort. Mais « il est réservé aux hommes de mourir une fois, et après cela vient le jugement.14 » On ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme sème, il ne manquera pas de le moissonner, dans cette vie ou à la seconde résurrection. Toutefois Dieu a bien voulu que l’on se moque du Fils, pour que vous soyez exaltés et honorés :
« Cependant, il a porté nos langueurs, et s’est chargé de nos douleurs ; et nous, nous l’avons estimé comme frappé, battu de Dieu, et affligé. Mais il était meurtri pour nos péchés, et frappé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous apporte la paix est tombé sur lui, et par sa meurtrissure nous avons la guérison.15 »
Ainsi, quand Celui que nous honorions pour ainsi dire dans l’ignorance se présente à nous dans toute cette splendeur, quand nous le ressentons tirer sur les cordes de notre cœur et que celles-ci vibrent comme une harpe en pleine résonance, nous aussi, si notre cœur est sensible, ferons
L’expérience de Saul
« Et comme il était en chemin, et qu’il approchait de Damas, tout d’un coup, une lumière venant du ciel resplendit comme un éclair autour de lui. Et étant tombé à terre, il entendit une voix qui lui dit : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Et il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur lui dit : Je suis Jésus que tu persécutes ; il te serait dur de regimber contre les aiguillons.16 »
Voilà l’histoire de toute une vie, peut-être même de la vôtre. Saul était en chemin vers Damas pour persécuter l’Église de Christ. Il avait l’assurance qu’il était sur la bonne voie. Il était fidèle aux préceptes du Judaïsme, et il se sentait enivré d’un grand zèle pour une cause qu’il croyait être la bonne. Mails il se trompait. Comme un bœuf qui se révolte contre le long bâton pointu destiné à le faire avancer, l’homme rebelle mais consciencieux se livre souvent à une lutte vouée à l’échec. Il regimbe contre les aiguillons du Seigneur.
Ébloui par la vision, Saul avait entendu la voix : « Saul, pourquoi me persécutes-tu ? » Cela ne pouvait être que Dieu Lui-même ; il avait donc répondu : « Qui es-Tu, Seigneur ? » « Toi que mon âme aime ? te persécuter ? Mais qui es-Tu, Seigneur ? » – « Je suis Jésus que tu persécutes… » Le monde de Saul était renversé.
Entends-tu la voix ?
Dans un monde noyé dans la folie et le vice, votre âme s’est perdue. La voix qui aurait pu vous guider dès la naissance a été étouffée par une éducation où Dieu était absent. Le paradigme d’une société où Dieu n’était ni Maître ni Seigneur vous a appris à ignorer les appels de la grâce. Au loin, on entend la brebis bêler. Mais nul homme n’y prête attention. Petit à petit, la brebis ne fait plus un bruit. L’animal docile se change en chèvre, un ruminant téméraire et renégat. L’univers du ciel perdrait presque tout espoir.
Mais il en est Un qui lit le cœur. Il connait toutes les circonstances et toutes les souffrances dont l’âme est affligée. Il ne jugera pas comme les hommes jugent, selon la vue de ses yeux ou l’ouïe de ses oreilles. Il dit :
« Je suis le bon berger, et je connais mes brebis, et je suis connu d’elles, … J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; il faut aussi que je les amène ; et elles entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau et un seul berger.17 »
Au prétoire aussi le Berger s’exprime :
« Alors Pilate lui dit : Es-tu donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, que je suis roi. Je suis né pour cela, et c’est pour cela je suis venu dans le monde, afin que je rende témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité entend ma voix.18 »
Allongé sur la terre, Saul avait entendu la voix de son Berger. Jésus avait illuminé son ignorance. Le Dieu qu’il adorait sans le connaître s’était révélé à lui. Saul avait cessé de regimber contre les aguillons.
« Alors, tout tremblant et effrayé, il dit : Seigneur, que veux-tu que je fasse ? »
Dénué de toute sa suffisance, de toute son ambition mondaine, de tous ses plans chéris, de toutes ses espérances charnelles et de ses peurs intérieures, il était soumis. « D’accord, Seigneur. Ô mon Bien-aimé, que veux-Tu que je fasse ? »
« Et le Seigneur lui dit : Lève-toi, et entre dans la ville, et là on te dira ce que tu dois faire.19 »
Jésus l’envoya vers Son Église. Ce n’était pas une gigantesque confession religieuse. C’était une Église persécutée, une compagnie rejetée, mais des disciples consacrés. Ils étaient peu nombreux, mais ils étaient en communication directe avec le Ciel. Ananias posa les mains sur l’ancien persécuteur et lui dit : « Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t’est apparu dans le chemin par où tu venais, m’a envoyé, afin que tu recouvres la vue, et que tu sois rempli du Saint-Esprit. » Saul devenait un instrument entre les mains du Très-Haut.
Cette fois
Bien des années plus tard, alors que Saul devenu Paul annonçait à la foule athénienne ce Jésus qui lui était apparu en vision et qu’il connaissait lui-même intimement, il leur disait :
« Étant donc de la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l’or, ou à de l’argent, ou à de la pierre taillée par l’art et l’industrie des hommes. Mais Dieu, ayant laissé passer ces temps d’ignorance, commande maintenant à tous les hommes en tous lieux de se repentir ; parce qu’il a fixé un jour, où il doit juger le monde avec justice, par l’homme qu’il a établi, ce dont il a donné à tous une preuve certaine, en le ressuscitant des morts. Et quand ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent : Nous t’entendrons une autre fois sur ce sujet.20 »
À l’ouïe d’un tel appel, ces athéniens donnèrent à l’apôtre une réponse semblable à celle qui est souvent produite aujourd’hui, ouvertement ou implicitement. « Nous t’entendrons une autre fois sur ce sujet. » Demanderez-vous aussi une autre fois ? Comment être sûr que cette fois viendra ? Chaque jour qui s’écoule sans Lui est un jour de moins pour se préparer pour Lui. Il a promis de revenir. N’a-t-Il pas droit à Sa brebis ? Pourquoi bêler quand l’on peut paître ? Pourquoi errer lorsque que le Maître fait entendre Sa douce voix ?
Les temps fâcheux d’aujourd’hui placent les âmes dans des situations affreusement difficiles, nous le savons. Une femme, un compagnon, un mari, une famille, des amis – toutes ces relations, comme des tentacules, étreignent la victime qui, entendant la voix du Berger, n’oserait y répondre, de peur d’exciter la colère et l’animosité des pairs. C’est une fosse qui pousse parfois au désespoir, souvent même à l’endurcissement. « Mon âme languit après ce Dieu, mais… ». « Si seulement il n’y avait pas ces difficultés, ces obstacles… j’embrasserai bien ce Jésus pour lequel mon âme soupire. » À l’âme en difficulté, le Maître fait Son appel :
« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi, n’est pas digne de moi ; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi. Et celui qui ne prend pas sa croix, et ne vient après moi, n’est pas digne de moi. Celui qui aura conservé sa vie, la perdra ; mais celui qui aura perdu sa vie à cause de moi, la retrouvera.21 »
Retrouver sa vie dans le sein de Jésus, loin de toutes les frayeurs humaines. Être rempli d’une espérance éternelle et vivante, bercé par la consolation qu’offre le Maître, rien n’y serait comparable. Seulement toutes les bonnes choses ont un prix. Souvent, en réponse à la présentation de l’amour de Dieu, nous entendons les âmes répondre: « Ouais, c’est bien, c’est intéressant. » Ou alors elles gardent le silence. Ou bien encore, elles sourient, car c’est une bien belle fable à leurs oreilles. Et, en réalité, elles en riraient bien, si elles n’y discernaient au fond quelque solennité. Mais la vraie beauté du sacrifice est comprise quand on choisit de sacrifier pour Jésus. Alors, plus personne ne rigole. Mais plutôt, on pleure. Brisé sur le Roc, l’âme réalise sa faiblesse. Sous le poids de la croix, elle entrevoit Jésus, frappé et affligé, portant ses douleurs et ses transgressions.
Pécheur, que répondras-tu au Maître ? Entends-tu ou éteins-tu la voix ? Quelle excuse donneras-tu au Sauveur ? Entrerons-nous ensemble sous les linteaux de la Nouvelle Jérusalem ? Il se fait tard… ne tarde plus. Ses bras sont grand ouverts et sur Ses paumes tu discernes les plaies où les clous que tu mérites étaient enfoncés. Il s’offre à toi, t’offriras-tu à Lui ? Le sacrifice résonnera parmi les cœurs célestes.
Aujourd’hui tu m’appelles,
Tu veux laver mon cœur;
Et mes pensées rebelles,
Tu veux changer, Seigneur.
Loin de ta bergerie
J’errais dans le péché;
Pour me sauver la vie,
Jésus, tu m’as cherché.
Aujourd’hui ta grâce ouvre
La porte du salut
Tous ceux que ton sang couvre
Sont parmi tes élus.
Et le Père avec joie,
Pardonne au pauvre enfant,
Qui délaissant sa voie,
Vient à lui, repentant.
Oui, le Père m’appelle,
Le Saint-Esprit descend,
Le ciel aujourd’hui scelle
Le bonheur qui m’attend.
Au portail de la grâce,
Nul ne s’informera
Si j’ai droit à ma place :
Jésus me recevra.
La maison de mon Père,
Je ne puis m’en passer;
Il l’ouvre à ma prière,
Sans jamais se lasser.
Jésus, c’est lui la porte,
Me connaît par mon nom :
Si tout passe, qu’importe!
J’ai place en sa maison.
V.B.
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- Cicéron, De la nature de dieux, II, 1.
- Ibid.
- Actes 17:16-21.
- Actes 17:22-28.
- Exode 5:1-2.
- Genèse 28:11-13, 16, 17.
- Jean 1:50, 51.
- Job 33:24.
- Romains 3:23-26.
- Proverbes 17:9.
- Jean 3:16.
- Romains 3:10-12.
- Ésaïe 53:6.
- Hébreux 9:27.
- Ésaïe 53:4, 5.
- Actes 9:3-5.
- Jean 10:14, 16.
- Jean 18:37.
- Actes 9:6.
- Actes 17:29-32.
- Matthieu 10:37-39.
Publié le 12/06/2018, dans -Articles, et tagué Égypte, Épicure, Bouddhisme, Hindouisme, Jacob, New Age, pardon, Pharaon, philosophie, religions, salut. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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