Étude sur la tempérance (2ème partie)

Étude sur la tempérance (2ème partie)

Lors de notre étude précédente, nous avons exploré le fondement biblique de ce sujet de la tempérance ; nous y avions considérés tous les passages qui sont liés à la tempérance.

Nous avions vu que ce terme comporte bien plus que simplement l’abstinence de boissons fortes et de stimulants. Il s’agit, à la racine, de la maîtrise de soi-même. C’est ce que l’on voyait notamment dans ce passage :

Proverbes 16:32 Celui qui est lent à la colère vaut mieux que l’homme vaillant; et celui qui est maître de son cœur, que celui qui prend des villes.

La valeur de l’homme est déterminée par sa capacité, et son choix et effort à se maitriser lui-même. Nous allons retrouver aujourd’hui encore ces principes élargis.

Pour commencer, nous regardons à la création de l’homme, et comment Dieu l’a fait au commencement :

Genèse 1:26-27 Puis Dieu dit: Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, … Et Dieu créa l’homme à son image; il le créa à l’image de Dieu;

Dieu créa l’homme à Son image, et ensuite Il exprima ce qu’il en était :

Genèse 1:31 Et Dieu vit tout ce qu’il avait fait, et voici, c’était très bon.

Dieu créa l’homme « très bon ».

Voici comment l’Esprit de prophétie le dit :

Le Créateur de l’homme a réglé le mécanisme de notre corps. Il a établi chaque fonction de façon merveilleuse et judicieuse et promis un parfait fonctionnement de la machine humaine, à condition que l’homme obéisse à Ses lois et coopère avec Lui. Te 9.6

Dieu a établi une machine humaine en parfait état de fonctionnement, laquelle demeurerait dans cet état « à condition que l’homme obéisse à Ses lois et coopère avec Lui ».

Voilà comment ce que l’homme a fait de cette machine est exprimé en quelques mots :

Ecclésiaste 7:29 Seulement voici ce que j’ai trouvé: c’est que Dieu a fait l’homme droit; mais ils ont cherché beaucoup de discours.

La Bible Segond dit : « Ils ont cherché beaucoup de détours. » Dieu a fait l’homme droit, intègre, et son corps fonctionnait bien, mais… Mais l’intempérance a laissé ses traces sur l’homme et sur toute sa longue postérité.

On voit comment l’Esprit de prophétie explique en détails l’impact de l’intempérance sur le corps humain si bien conçu à l’origine :

L’intempérance sous toutes ses formes émousse les perceptions et affaiblit la vigueur du cerveau à tel point qu’il n’apprécie plus les valeurs éternelles et les place au niveau des choses terrestres. Les facultés supérieures de l’esprit, destinées à des fins élevées, deviennent les esclaves des passions les plus viles. Si notre être physique est soumis à de mauvaises habitudes, nos facultés mentales et morales en seront affaiblies; car des liens étroits existent entre le corps et l’esprit. Te 10.3

Que fait l’intempérance ? « Sous toutes ses formes [elle] émousse les perceptions et affaiblit la vigueur du cerveau à tel point [que l’homme] n’apprécie plus les valeurs éternelles et les place au niveau des choses terrestres. »

L’intempérance fait perdre de vue à l’homme la valeur de l’éternité, et le rend ainsi insensible au plan du salut, ce plan établi précisément pour sauver l’homme des conséquences de l’intempérance et du péché. D’ailleurs, l’Esprit de prophétie va même plus loin pour nous aider à comprendre l’effet de la non-maîtrise de soi :

Les fibres nerveuses cérébrales, qui communiquent avec l’organisme tout entier, sont le seul moyen par lequel le ciel peut entrer en relation avec l’homme et agir sur sa vie intime. Tout ce qui trouble la circulation des courants électriques du système nerveux diminue l’intensité des forces vives et détruit la sensibilité de l’esprit. Te 10.4

Que lisons-nous ? Notre cerveau est « le seul moyen par lequel le ciel peut entrer en relation avec l’homme et agir sur sa vie intime. » Ainsi, c’est le plan de l’ennemi de conduire l’homme dans une telle condition d’intempérance qu’il se retrouve alors incapable de communier avec Dieu et d’être influencé par Son Esprit.

Et donc, dans ce grand plan du salut, voyons-nous Jésus se placer dans une situation et endurer une épreuve qui Lui permette de nous venir en aide sur cette question-là de la tempérance et de la préservation de notre système nerveux pour la sensibilité de notre esprit ? En effet, on le lit dans Matthieu chapitre 4.

Matthieu 4:1-2 Alors Jésus fut emmené par l’Esprit dans le désert pour être tenté par le diable. Et après qu’il eut jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim.

Et à l’issue de Son jeûne de quarante jours, nous lisons qu’Il fut tenté sur une question particulière :

Matthieu 4:3-4 Et s’étant approché de lui, le tentateur lui dit: Si tu es le Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des pains. Mais Jésus répondit: Il est écrit: L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

Nous voyons donc en Jésus l’exemple qu’Il nous a laissé vis-à-vis de notre maitrise de nous-mêmes en lien avec les choses nécessaires de la vie. Il subordonna toutes choses à la parole de Dieu, même la nourriture nécéssaire à la vie.

Beaucoup de ceux qui se disent chrétiens ne s’interrogent pas sur les raisons qui poussèrent Christ à cette longue période de jeûne et de souffrance dans le désert. S’il se sentait angoissé, c’est moins parce qu’il souffrait de la faim que parce qu’il entrevoyait les conséquences terribles qui frapperaient la race humaine si l’homme se livrait à son appétit et à ses passions. Il savait que l’homme ferait de son appétit une idole qui l’entraînerait loin de Dieu et mettrait obstacle à son salut. Te 16.3

Christ est allé dans le désert de la tentation pour subir les tentations les plus sévères. Il fut tenté en tout point comme Adam l’avait été, et Il passa par les mêmes épreuves que celles qui avaient fait trébucher et tomber Adam. Christ devait maintenant se tenir là où Adam s’était tenu, portant l’humanité et triomphant au nom de la race humaine là où Adam avait échoué. Et Christ résista à l’épreuve sur tous les points ; il résista sur le point de l’appétit… Il fut tenté sur le point de l’ambition et de la présomption, et il vainquit l’ennemi sur ces points… Le Sauveur du monde a vaincu et remporté la victoire sur tous les points. CTr 216.5

On voit donc que dans toute cette affaire de la tempérance, notre exemple se trouve en Jésus, et la victoire a été obtenue en Jésus. Ainsi, Dieu ne nous demande pas d’obtenir une victoire nouvelle, mais plutôt de nous approprier la glorieuse victoire déjà obtenue par Christ. Car « le Sauveur du monde a vaincu et remporté la victoire sur tous les points. »

On voit ici comment la victoire de Jésus a de la valeur pour nous et sous quelles conditions :

Pensant vaincre Christ par une tentation qui s’adresserait à son appétit, Satan vit ses plans déjoués. Dans le désert, le Sauveur remporta sur l’appétit une victoire en faveur de l’humanité. L’homme eut alors en Son nom la possibilité de remporter la même victoire. Te 16.4

Maintenant, comment la victoire de Christ peut devenir la nôtre, et la Bible comporte-t-elle des instructions et des éclairages particuliers par lesquels nous pouvons être formés à cette victoire et à cette tempérance de Christ ?

Nous avons pour cela l’exemple central sur ce sujet de Daniel et de ses trois compagnons : Dans le contexte de la captivité de certains enfants d’Israël qui furent amenés jusqu’à Babylone, nous retrouvons dans Daniel chapitre 1, le récit de Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria, lesquels, avec tous les autres enfants, se virent assigner par le roi lui-même « pour chaque jour, une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, afin de les élever ainsi pendant trois ans, au bout desquels ils se tiendraient devant le roi. » Après quoi nous lisons :

Daniel 1:8 Or Daniel résolut dans son cœur de ne pas se souiller par les mets du roi, ni par le :vin qu’il buvait; et il pria le chef des eunuques de ne pas l’obliger à se souiller.

Cette phrase fait écho encore une fois au principe de tempérance que nous avons déjà étudié, à savoir le fait de « ne pas se souiller », ce qui serait l’équivalent d’« émousse[r] les perceptions et affaibli[r] la vigueur du cerveau » de telle sorte que les choses spirituelles ne puissent plus être discernées.

On peut poursuivre la lecture de leur expérience :

Daniel 1:9-17 Et Dieu fit trouver à Daniel grâce et faveur auprès du chef des eunuques. Et le chef des eunuques dit à Daniel: Je crains le roi mon maître, qui a ordonné votre manger et votre boire. Pourquoi verrait-il vos visages plus défaits que ceux des jeunes gens de votre âge, et mettriez-vous ma tête en danger auprès du roi? Mais Daniel dit au maître d’hôtel, qui avait été établi par le chef des eunuques sur Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria: Éprouve, je te prie, tes serviteurs pendant dix jours, et qu’on nous donne des légumes à manger et de l’eau à boire; après cela, tu regarderas notre visage et le visage des jeunes gens qui mangent les mets du roi; puis tu feras avec tes serviteurs selon ce que tu auras vu. Alors il leur accorda cela, et les éprouva pendant dix jours. Et au bout de dix jours, on leur vit meilleur visage et plus d’embonpoint qu’à tous les jeunes gens qui mangeaient les mets du roi. C’est pourquoi le maître d’hôtel enlevait les mets qui leur étaient destinés et le vin qu’ils devaient boire, et il leur donnait des légumes. Or Dieu donna à ces quatre jeunes gens de la science, et de l’intelligence dans toutes les lettres, et de la sagesse; et Daniel comprenait toutes sortes de visions et de songes.

On voit donc mélangé dans ce récit, à la fois la détermination courageuse de Daniel et de ses amis, ainsi que le résultat de leur choix manifesté dans leur santé et leurs hautes capacités intellectuelles. Cela rejoint ce que nous lisions au sujet de la préservation du système nerveux pour pouvoir bénéficier de l’influence de Dieu sur notre vie.

Dans Prophètes et rois, p. 367.1 à p. 368.2, vous avez l’élargissement de ce passage. Je vais juste maintenant prendre un moment pour donner des détails importants sur le sens pratique de la tempérance telle qu’elle a été transmise au peuple adventiste en ces derniers jours. Premièrement :

Accordez une grande attention à votre alimentation. Allez de la cause à l’effet; maintenez l’appétit sous le sceptre de la raison. Ne malmenez pas votre estomac en mangeant trop, mais ne vous privez pas des aliments sains et nécessaires à la santé. CL 182.9

Voilà un résumé des principes importants que nous devons adopter si nous voulons pratiquer la tempérance dans nos vies :

– Ne pas malmener notre estomac (soit en mangeant trop, soit en mélangeant trop de nourritures différentes en mêmes temps),

– Ne pas nous priver des aliments sains et nécessaires à la santé.

Le deuxième point est important surtout pour ceux qui poussent leur pratique de la tempérance à l’excès et se privent des choses que Dieu a donné pour notre bien : comme par exemple le sel, ou le blé (pour ceux qui ne sont pas intolérants au gluten), etc. De nombreux autres exemples pourraient être donnés.

Le premier point : Le mélange de légumes avec les fruits nous a été proscrit par l’Esprit de prophétie. Ces aliments ne vont pas bien ensemble ; ils troublent la digestion (voir Conseils sur la nutrition et les aliments, p. 133).

Nous ajoutons le suivant :

Ceux qui ont vraiment compris les lois de la santé évitent les extrêmes. Ils choisissent leurs aliments non seulement pour satisfaire leur appétit mais pour fortifier leur corps. Ils cherchent à maintenir leurs énergies dans le meilleur état possible pour les mettre au service de Dieu et de leurs semblables. Leur appétit est contrôlé par la raison et la conscience, et il en résulte la santé du corps et de l’âme. Et s’ils ne font pas une grande propagande, leur exemple n’en rend pas moins témoignage en faveur de leurs principes. Ils exercent autour d’eux une heureuse influence. CL 183.1

La tempérance devrait être liée dans nos vies à « une heureuse influence ». Car si la tempérance nous rend austère, ce n’est pas encore la bonne que nous avons apprise.

Au début de cette citation, il est une phrase importante : « Ils choisissent leurs aliments non seulement pour satisfaire leur appétit mais pour fortifier leur corps. » Les aliments qui satisfont l’appétit ne sont pas forcément ceux qui fortifient le corps; aussi avons-nous besoin de connaissance et de discernement pour choisir les bons, en harmonie aussi avec ceux qui sont disponibles où nous vivons.

Notamment, je pense à la farine blanche, qui est particulièrement problématique en ce qu’elle cause systématiquement des problèmes de constipation. Il est donc important de favoriser un régime riche en fibres, afin de ne pas souffrir de ces maladies bénignes mais malgré tout très débilitantes.

Plus encore :

L’excès dans le boire, le manger et le sommeil est un péché. Un fonctionnement sain et harmonieux des diverses facultés du corps et de l’esprit apportent le bonheur; plus élevées et plus nobles sont ces facultés, plus pur est le bonheur qu’elles apportent. Te 107.1

C’est donc intéressant de constater, à la lumière du Témoignage de Jésus, que notre accès au véritable et doux bonheur est directement déterminé par notre tempérance dans le manger, le boire, le sommeil, le travail, etc. Je vous laisse réfléchir sur ce point dans le calme de votre réflexion personnelle.

Les principes de la tempérance ne s’appliquent pas seulement à l’usage des boissons fermentées. Ils vont bien plus loin. Une nourriture stimulante et indigeste fait souvent à la santé un tort aussi considérable que ces boissons et communique dans bien des cas les germes de l’intempérance. La vraie tempérance consiste à s’abstenir de tout ce qui est nuisible à la santé et à user avec modération de ce qui lui est favorable. Te 107.2

Toutes ces choses nous ramènent à et nous permettent de mieux comprendre le grand passage suivant :

1 Corinthiens 6:19-20 Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit, qui est en vous, et qui vous a été donné de Dieu, et que vous n’êtes point à vous-mêmes? Car vous avez été achetés à un grand prix; glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit, qui appartiennent à Dieu.

La Bible nous enjoint donc la tempérance à la lumière du merveilleux sacrifice qui a été fait pour nous sauver du péché, celui de Jésus le Fils de Dieu. Si Christ s’est ainsi offert, corps et âme, nous devrions aussi nous consacrer à Dieu corps et âmes, pour vivre à Sa gloire.

1 Corinthiens 10:31 Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu.

Glorifier Dieu prends alors beaucoup plus de sens, au fur et à mesure que nous élargissons, comme nous l’avons fait ici, notre connaissance de Sa volonté et de l’étendue de la tempérance.

Nous terminons par le suivant :

L’ignorance n’est pas, actuellement, une excuse à la transgression de la loi. La lumière brille avec clarté, et personne n’est obligé d’être ignorant, car Dieu lui-même instruit l’homme. Tous sont liés à Dieu par l’obligation la plus sacrée de prendre garde à la saine philosophie et à l’expérience authentique qu’il met à leur disposition quant à la réforme sanitaire. Il souhaite que le vaste sujet de la réforme sanitaire soit discuté, et que le public soit vivement stimulé à l’étudier; car il est impossible que des hommes et des femmes, rivés à toutes leurs habitudes déréglées, malsaines et énervantes pour le cerveau, puissent discerner la vérité sacrée par laquelle ils doivent être sanctifiés, affinés, ennoblis et préparés à figurer dans la société des anges célestes, dans le royaume de gloire. CNA 82.2

On voit donc, à la lumière de cette déclaration de Sœur White, combien est important le sujet de la tempérance et de la réforme sanitaire dans son ensemble. Il influe directement sur notre capacité à « discerner la vérité sacrée par laquelle » nous devons être sanctifiés et préparés pour le ciel et sa société.

Puisse Dieu nous permettre de cerner l’impact pratique et personnel de ces vérités que nous venons d’explorer ensemble, afin que nous offrions en toute réalité nos corps en sacrifices vivants à Dieu, sans tache, ce qui est notre service raisonnable.

Amen.

Publié le 12/10/2025, dans -Articles, réforme sanitaire, et tagué , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

  1. amen ! Amen amen 🙏🏽 que Dieu nous aident à appliquer ces précieux conseils

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