Étude sur la tempérance (1ère partie)
Étude sur la tempérance (1ère partie)
Dans cette première partie, du moins, je vous invite à considérer une base de compréhension biblique de ce sujet essentiel qu’est la tempérance chrétienne.
Pour commencer, nous pouvons nous tourner vers le passage de 2 Timothée :
2 Timothée 2:3-5 Toi donc, endure les souffrances comme un bon soldat de Jésus-Christ. Aucun homme faisant la guerre, ne s’embarrasse des affaires de la vie, afin de plaire à celui qui l’a enrôlé. Et si quelqu’un combat dans la lice, il n’est couronné que s’il a combattu suivant les règles.
L’apôtre Paul, dans ses fameuses paroles adressées à Timothée, donne ces informations et instructions suivantes, mettant en avant que, dans le combat chrétien, afin d’obtenir la victoire, il nous faut combattre « suivant les règles ».
C’est ce que nous allons explorer en plus de détails.
Il y a de nombreuses « règles » que le parole de Dieu nous explicite et nous donne à suivre pour avoir l’assurance que nous combattons correctement. L’une d’entre elle est la tempérance. Voyons-le.
2 Timothée 2:15 Efforce-toi de te montrer éprouvé devant Dieu, comme un ouvrier irréprochable, dispensant avec droiture la parole de la vérité.
Ce passage permet de donner une direction sur mesure à cette étude, à savoir celle d’une étude adressé notamment à un ouvrier biblique.
La question de tempérance est essentielle pour que celui qui travaille pour Dieu en tant que représentant de Sa vérité sur la terre, soit trouvé devant Dieu comme « éprouvé », « comme un ouvrier irréprochable ».
L’apôtre continue plus loin :
2 Timothée 4:5 Mais toi, sois vigilant en toutes choses, endure les afflictions, fais l’œuvre d’un évangéliste; remplis complètement ton ministère.
La vigilance est une des qualités que la parole de Dieu enjoint aux serviteurs qui souhaitent faire l’œuvre « d’un évangéliste », et remplir complètement leur ministère et vocation.
S’adressant toujours à la même personne, dans la même épitre, l’apôtre dit :
2 Timothée 1:6-7 C’est pourquoi je te rappelle de rallumer le don de Dieu qui t’a été communiqué par l’imposition de mes mains. Car Dieu ne nous a point donné un esprit de timidité, mais de force, de charité et de prudence.
L’esprit que Dieu nous donne, et par lequel nous pouvons seul le servir, n’est pas un esprit de timidité, comme les apôtres en rendirent témoignage, mais plutôt un esprit « de force, de charité [d’amour divin], et de prudence ».
Ici, il est intéressant, à titre d’information, de noter le langage qu’emploie la Bible Vigouroux pour ce verset 7, à savoir : « un esprit de force, d’amour et de sagesse (modération) ». Le mot entre parenthèses se trouve dans cette version de la Bible.
Ainsi, nous voyons que, au cœur de cette description du don dont Dieu remplit chaque croyant, se trouve « un esprit de modération ». La sagesse dont Dieu anime (ou cherche à animer) chaque croyant en, et disciple de Jésus-Christ est un esprit de prudence, de modération…. de tempérance.
Nous apprendre à nous modérer nous-mêmes est donc une des missions centrales de l’évangile de Christ, ainsi qu’un des grands sujets de la Bible toute entière. De nombreuses leçons bibliques, en effet, gravitent autour de ce grand principe de la tempérance chrétienne. D’ailleurs, nous retrouvons précisément le mot à l’étude dans le passage que nous étudions à travers notre école du Sabbat au sujet de la formation du caractère.
2 Pierre 1:5-6 Ainsi, y apportant tout votre zèle, ajoutez à votre foi la vertu, et à la vertu la science; et à la science la tempérance; et à la tempérance la patience; et à la patience la piété;
Dans cette progression des vertus chrétiennes dans notre marche avec Dieu, nous trouvons, dans l’ordre, après la foi (la justification), la vertu (la mise en pratique de la parole de Dieu), et la science/la connaissance (l’éducation et l’édification par la doctrine), la tempérance… Sur cette échelle qui nous élève de barreaux en barreaux jusqu’à la perfection de Dieu, l’une des étapes qu’il nous faut passer et dans laquelle nous avons besoin de former des traits de caractère solides, est celle de la tempérance.
D’ailleurs, la liste des fruits de l’Esprit le mentionne aussi :
Galates 5:22-23 Mais le fruit de l’Esprit est la charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, l’amour du bien, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n’est point contre ces choses.
La tempérance est parmi ces vertus qui nous permettent de ne pas transgresser tout l’esprit de la loi par un manque de maitrise de soi. Et ici, il est vraiment important de prendre un peu de recul en s’interrogeant sur le bien-fondé d’une telle concentration de rigueur en comparaison avec le message de l’amour de Dieu qui nous a été communiqué par l’évangile.
Est-ce que ce grand Dieu d’amour, qui nous a tant aimé jusqu’à donner le ciel tout entier en Jésus pour nous sauver du péché, est-ce qu’Il est vraiment focalisé sur tant de rigueur de notre part ? Est-ce vraiment là Son caractère aimant ?
La question lancinante qui peut se poser à nous est celle-ci : La grâce de Dieu est-elle bien en harmonie avec un sujet apparemment si austère ? Comment la grâce de Dieu se révèle-t-elle à nous en lien avec ce sujet de la tempérance ?
Tite 2:11-14 Car la grâce de Dieu, pour le salut de tous les hommes, a été manifestée; et elle nous enseigne à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre, en ce présent siècle, dans la tempérance, dans la justice, et dans la piété; en attendant la bienheureuse espérance, et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, qui s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de nous purifier, et de se former un peuple particulier, zélé pour les bonnes œuvres.
Que fait pour nous la grâce de Dieu, dans ce grand plan du salut ? La grâce de Dieu, qui a été révélée en Jésus Christ (Jean 1:17), « nous enseigne ». La grâce de Dieu, loin de nous délivrer de toute responsabilité en vertu du don de Dieu, nous enseigne notre devoir et le moyen pour nous de nous garantir une espérance ferme de la vie éternelle. Elle nous enseigne, donc, « à renoncer à l’impiété et aux convoitises mondaines, et à vivre, en ce présent siècle, dans la tempérance, dans la justice, et dans la piété ».
Dieu, dans ce message de la grâce de Dieu dans la Bible, nous enseigne, d’une part, « à renoncer », et d’autre part, « à vivre » d’une certaine manière. Et en contraste avec ce présent siècle de ténèbres, dans lequel Dieu nous appelle à « vivre dans la tempérance », nous lisons l’exhortation suivante :
Romains 13:8, 11-14 Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime les autres, a accompli la loi. …Et vous devez faire cela, vu le temps où nous sommes; car c’est ici l’heure de nous réveiller enfin du sommeil, puisque le salut est maintenant plus près de nous, que lorsque nous avons cru. La nuit est avancée, et le jour approche; dépouillons-nous donc des œuvres de ténèbres, et revêtons-nous des armes de lumière. Marchons honnêtement comme de jour, et non dans les débauches et dans l’ivrognerie, dans la luxure et dans les impudicités, dans les querelles et dans l’envie; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne flattez point la chair dans ses convoitises.
Ainsi nous voyons que cet appel à la tempérance est avant tout un appel à « nous revêtir du Seigneur Jésus-Christ » et à ne pas « flatter la chair dans ses convoitises ».
Maintenant, j’aimerai que l’on observe quelques instants l’application plus concrète de ces vérités. Le passage suivant de Proverbes nous aide dans ce sens :
Proverbes 16:32 Celui qui est lent à la colère vaut mieux que l’homme vaillant; et celui qui est maître de son cœur, que celui qui prend des villes.
Le langage de la Bible Segond est aussi intéressant ; elle dit : « celui qui est maître de lui-même ». Être maitre de soi-même c’est véritablement être tempérant. Cela signifie ne pas être esclave de ses propres passions, de ses propres désirs naturels ou charnels. Être lent à la colère, c’est, aux yeux de Dieu, la seule véritable vaillance. Être lent à la colère c’est faire le choix de laisser régner Jésus-Christ en nos cœurs plutôt que de nous livrer à nos passions charnelles de vengeance propre. On voit donc que, à la racine du principe, la tempérance/la maitrise de soi comprend aussi bien notre excès de nourriture et notre consommation de stimulants (tels que l’alcool, le tabac, le café, le thé, les épices, etc.) que nos émotions.
C’est ici que l’étude prend tout son intérêt, pourrait-on dire. Comment la tempérance, ou le manque de tempérance, se révèle dans nos réponses et nos réactions ?
Proverbes 12:16 Le dépit de l’insensé se connaît le jour même; mais celui qui est bien avisé, dissimule l’injure.
J’aime bien aussi ici, en complément, la version Segond, qui dit : « L’insensé laisse voir à l’instant sa colère, mais celui qui cache un outrage est un homme prudent. » Comment l’insensé laisse-t-il voir « à l’instant » sa colère ? Parce qu’il lui donne vent, pour ainsi dire. Il la laisse sortir, soit par son regard, soit par ses paroles, soit par ses actes, soit par tous ceux-ci en même temps. Si donc nous laissons sortir notre colère, ou, comme le dit la Bible Ostervald, notre dépit, nous manifestons par cela la folie de la chair active en nous et à travers nous, et par conséquent notre manque de tempérance, de maitrise de soi.
MAIS… Mais l’homme « prudent » (ou bien avisé), celui en qui la sagesse de Dieu est activement à l’œuvre à travers ses décisions, « cache un outrage », « dissimule l’injure ». Comment ? En se maitrisant lui-même, en réprimant la colère en lui, les passions de la chair.
L’apôtre Paul parle en effet de cette question du contrôle que nous devrions, en tant que chrétiens et disciples de Christ, exercer sur notre nature humaine :
1 Corinthiens 9:24-27 Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans la lice, courent tous, mais un seul remporte le prix? Courez de telle sorte que vous le remportiez. Tout homme qui combat, s’abstient de tout; et ces gens-là le font pour avoir une couronne corruptible, mais nous pour une incorruptible. Je cours donc, non à l’aventure; je frappe, mais non pas en l’air; mais je traite durement mon corps, et je le tiens assujetti, de peur qu’après avoir prêché aux autres, je ne sois moi-même réprouvé.
On voit bien ici donc que l’apôtre Paul lui-même connaissait combien grand est le danger pour un homme connaissant toute la vérité, de se retrouver réprouvé à cause de son manque de maitrise de soi, plutôt qu’éprouvé, tel un ouvrier irréprochable, comme nous l’avions vu.
Nous avions lu précédemment que dans notre combat, pour remporter la victoire, encore nous faut-il combattre « suivant les règles ». Et ces règles sont ici exprimées plus explicitement. L’apôtre disait : « Je traite durement mon corps, et je le tiens assujetti. »
La question de la tempérance est une question directement liée à la relation que nous entretenons à notre nature humaine déchue. L’apôtre, sous l’inspiration du Saint-Esprit, nous donnait la seule marche à suivre possible pour le croyant, à savoir celle consistant à toujours garder l’ascendance sur notre corps et ses passions et convoitises, de sorte que celles-ci ne l’emportent pas sur « l’homme intérieur », cet esprit renouvelé qui aime la loi de Dieu.
C’est donc bien ici l’expression essentielle de la tempérance : Je traite durement mon corps.
Et comment la tempérance se traduit dans la pratique concrète, vis-à-vis de nos habitudes de vie ? Ici nous abordons le sujet de la nourriture, mais les principes qui s’y appliquent sont d’une étendue si large qu’ils peuvent être appliqués à tous les autres domaines de la vie où une quantité correcte est bonne mais une quantité excessive s’avère mauvaise :
Proverbes 25:16, 27 Quand tu auras trouvé du miel, manges-en, mais pas plus qu’il ne t’en faut; de peur qu’en en prenant avec excès, tu ne le rejettes. … Il n’est pas bon de manger trop de miel, et sonder les choses profondes est un fardeau.
Nous voyons ici un principe qui touche non seulement à la tempérance mais également aux lois de la nature. À savoir : les choses qui sont bonnes en quantité appropriée, deviennent dangereuses à l’excès.
« Quand tu auras trouvé du miel, manges-en, mais pas plus qu’il ne t’en faut; de peur qu’en en prenant avec excès, tu ne le rejettes. » C’est le même message qu’on retrouve ici :
Ecclésiaste 10:17 Heureux es-tu, pays, dont le roi est de race illustre, et dont les princes mangent quand il est temps, pour réparer leurs forces, et non pour se livrer à la boisson!
On voit le principe de la tempérance : manger quand il est temps, pour réparer ses forces (pour obtenir l’énergie) et non pour se livrer à la boisson (non seulement pour le plaisir du goût et de l’excès).
Voilà comment l’Esprit de prophétie nous aide dans cette méditation :
Cette leçon vaut la peine d’être méditée. Le danger qui nous menace n’est pas la disette, mais l’abondance. Nous sommes constamment portés aux excès. Ceux qui désirent maintenir intactes leurs facultés pour le service de Dieu, doivent user sobrement des biens qu’il nous dispense, et s’abstenir complètement de tout ce qui est nuisible ou avilissant. CNA 32.2
Quel est le conseil que Jésus nous donne, en cette période où l’abondance est notre plus grand danger ? Nous devrions « user sobrement des biens qu’Il nous dispense », et nous « abstenir complètement de tout ce qui est nuisible ou avilissant ». La tempérance implique donc à la fois la « sobriété/modération » et « l’abstinence ». User avec sobriété des biens qui viennent de Dieu et qui sont en harmonie avec Sa parfaite volonté, et s’abstenir entièrement des choses qui sont nuisibles à notre santé.
Pour conclure pour aujourd’hui, je vous invite juste à la lecture suivante :
Puisque nos premiers parents ont dû quitter le jardin d’Eden pour avoir cédé indûment à leur appétit, notre seul espoir d’y rentrer est de résister fermement à la gourmandise et à la passion. La sobriété dans la nourriture et la maîtrise des passions préserveront l’intelligence, produiront la vigueur mentale et morale, et rendront l’homme capable de se soumettre entièrement au contrôle des plus hautes facultés et de discerner entre le bien et le mal, le sacré et le profane. Tous ceux qui ont réellement compris le sacrifice que Christ a consenti en quittant le ciel afin de montrer à l’homme comment résister à la tentation, tous ceux-là renonceront volontairement à eux-mêmes et se décideront à prendre leur part des souffrances du Sauveur.
La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse. Ceux qui ont vaincu à l’exemple du Christ devront se tenir constamment sur leurs gardes pour ne pas céder aux tentations de Satan. Il faut tenir en bride l’appétit et les passions grâce à une conscience éclairée, afin que l’intelligence soit lucide, discerne clairement les œuvres et les pièges de Satan, et ne les confonde pas avec les effets de la providence divine. Beaucoup de gens désirent la récompense finale et la victoire, mais ils ne sont pas disposés à endurer les fatigues et les privations, ainsi qu’à se renoncer comme l’a fait le Sauveur. C’est par l’obéissance seule et un effort continuel que nous pourrons vaincre comme le Christ a vaincu.
La puissance de l’appétit causera la perte de milliers d’hommes alors que, s’ils avaient eu la victoire à cet égard, ils auraient eu la force morale de triompher de toutes les autres tentations de Satan. Mais ceux qui sont esclaves de leur appétit ne pourront atteindre à la perfection du caractère. La transgression permanente de la loi de Dieu, depuis six mille ans, a produit la maladie, la souffrance et la mort. Alors que nous approchons de la fin des temps, la tentation de Satan à propos de l’appétit sera toujours plus forte et plus difficile à vaincre. CNA 69.1-3
Toute l’histoire de la chute de l’homme est étroitement liée à la question de l’intempérance. Et c’est pour cette raison que l’Esprit de prophétie relie la tempérance à notre seul espoir de revenir au jardin d’Éden jadis perdu.
C’est donc une pensée solennelle qui nous est donnée que « ceux qui sont esclaves de leur appétit ne pourront atteindre à la perfection du caractère. » Dans la formation de notre caractère, Dieu cherche à nous faire réaliser que nous avons besoin d’obtenir une maîtrise totale de nous-mêmes afin que le caractère de Christ puisse être parfaitement reflété en nous.
Et dans cet effort que la parole de Dieu nous appelle à déployer pour obtenir la vie éternelle, nous devons nous rappeler que la tempérance est le fruit de l’Esprit. Comme Jésus disait : « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire. » Ainsi, nous devons dépendre de Lui et regarder à Lui pour nous délivrer des chaines de l’intempérance. C’est là notre véritable espoir.
Voilà pour aujourd’hui. Nous irons davantage dans les détails lors de notre prochaine étude. Puisse Dieu nous aider à discerner, à travers notre vie quotidienne, toutes les fenêtres d’opportunités où Il nous rappelle le choix qui nous est donné de nous maitriser nous-mêmes par la grâce et la puissance de Christ. Que Dieu nous bénisse dans ce sens.
Amen.
V.B.
Publié le 28/09/2025, dans -Articles, et tagué Adventiste, chrétienne, esprit sain, modération, présent siècle, tempérance, Trois anges, vertu. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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