Trente pièces d’argent : le prix de la trahison

Trente pièces d’argent

En effet, nous sommes tous des êtres faibles, car naturellement nous avons la même nature humaine déchue et charnelle. Mais j’aimerai par la grâce de Dieu que nous considérions ensemble aujourd’hui un sujet qui, j’espère, contribuera à nous relever et nous fortifier pour notre marche chrétienne. J’intitule ce sujet, tout simplement : « Trente pièces d’argent ».

Commençons sans plus tarder notre méditation. Lisons Matthieu chapitre 24, à partir du verset 14.

Matt. 26:14-16 Alors l’un des douze, appelé Judas l’Iscariote, s’en alla vers les principaux sacrificateurs, et leur dit: Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai? Et ils lui comptèrent trente pièces d’argent. Et dès lors il cherchait une occasion favorable pour le livrer.

Il y a quelque chose de vraiment important qui est contenu dans l’histoire de Judas et de sa trahison… Souvent nous lisons les histoires de la Bible, et nous pensons que nous sommes au-dessus et au-delà de tout cela ; nous déplorons la folie des hommes dont nous lisons le récit, nous méprisons leurs péchés, nous nous pensons à l’abri de leurs chutes. Mais la réalité c’est que nous avons tort.

Nous ne sommes naturellement à l’abri d’aucun de leurs péchés, d’aucune de leurs chutes et d’aucune de leurs folies, fussent-elles petites ou grandes…

Nous lisons dans Apocalypse le language de cœur du Laodicéen ; il dit : « Je suis riche, je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien… » (Apoc. 3:17). Et Jésus dit : « et tu ne connais pas que tu es malheureux, et misérable, et pauvre, et aveugle, et nu. » Dans notre suffisance, notre danger augmente. Et c’est ce que nous voulons observer dans l’histoire de Judas.

Lorsque nous continuons le récit biblique des évènements réels de la fin de la vie de Jésus sur la terre, nous arrivons à Matthieu chap. 26, verset 47. Après l’expérience agonisante de Jésus dans le jardin de Gethsémané, dans ses prières au Père, et l’absence de vigilance de Ses disciples, nous retrouvons ici l’histoire de Judas :

Matt. 26:47-50 Et comme il parlait encore, voici Judas, l’un des douze, qui vint, et avec lui une grande troupe armée d’épées et de bâtons, de la part des principaux sacrificateurs et des anciens du peuple. Et celui qui le trahissait leur avait donné ce signal: Celui que je baiserai, c’est lui, saisissez-le. Et aussitôt, s’approchant de Jésus, il lui dit: Maître, je te salue; et il le baisa. Mais Jésus lui dit: Mon ami, pour quel sujet es-tu ici? Alors ils s’approchèrent, et jetèrent les mains sur Jésus, et le saisirent.

Le reste de la réponse de Jésus se trouve dans le passage suivant :

Luc 22:48 Mais Jésus lui dit: Judas, trahis-tu le Fils de l’homme par un baiser?

Avec la bouche Judas aimait Jésus, mais ses actions étaient d’une autre nature. Ceci est illustré à travers cette trahison par un baiser. Ces choses ne sont pas laissées au hasard. Elles ont un sens élargi. Nous lisons au sujet d’un tel problème dans Ézéchiel :

Ézéchiel 33:31 Et ils viennent vers toi comme vient un peuple, et ils s’asseyent devant toi comme étant mon peuple; et ils entendent tes paroles, mais ils ne les pratiquent pas; car de leur bouche ils disent des choses agréables, mais leur coeur va après leur gain déshonnête. (Darby)

C’est un problème qui ne se limite pas uniquement à cet homme qui se pendit. Il ne fit que manifester le résultat ultime de ce genre de profession de foi : l’autodestruction.

Nous explorons la leçon biblique qui ressort désormais de ce dilemme ; le début de cette leçon se trouve ici, dans Jacques :

Jacques 1:21-22 C’est pourquoi, rejetant toute saleté et tout débordement de malice, recevez avec douceur la parole implantée, qui a la puissance de sauver vos âmes. Mais mettez la parole en pratique, et ne l’écoutez pas seulement, vous séduisant vous-mêmes.

C’est-à-dire que : la parole est une puissance pour notre salut, mais si nous nous contentons de l’entendre, sans la mettre en pratique, nous nous séduisons (trompons) nous-mêmes. C’est un conseil irréductible. C’est-à-dire qu’on ne peut pas donner de meilleurs conseils à un homme ou une femme qui aime la parole de Dieu mais qui ne cesse de trébucher, que de mettre en pratique la parole de Dieu.

Que disait le psalmiste ? L’amour de Dieu pour nous est insondable ; Il a donné Son Fils unique afin que nous ne périssions pas ; Il est présent dans toutes nos détresses, dans tous nos deuils ; Il nous a délivré d’innombrables dangers, et pourtant, nous sommes si vacillants, et l’amour n’a rien changé à cela. C’est parce que nous n’avons pas répondu à l’amour.

Nous lisons ici :

Psaume 119:1-3 Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie, qui marchent selon la loi de l’Éternel! Heureux ceux qui gardent ses témoignages et qui le cherchent de tout leur cœur; qui ne commettent point d’iniquité, mais qui marchent dans ses voies!

Souvent, trop souvent, nous avons échangé le vrai bonheur pour un plaisir passager. Et à chaque fois notre marchandage s’est avéré être une véritable ruine. Nous sommes, êtres humains, quand bien même chrétiens par notre profession de foi, de véritables mauvais commerçants. Dans cette affaire du péché, nous n’avons cessé de faire des mauvaises affaires.

Mais la parole de Dieu nous assure que le bonheur est réservé à ceux « qui marchent selon la loi de l’Éternel », ceux qui « cherchent [Dieu] de tout leur cœur ». Et cette intégrité est liée à cette parole. Nous le voyons au verset 11 :

Psaume 119:11 J’ai serré ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi.

Revenons au sujet principal. Le contexte se trouve ici :

Matthieu 27:1-2 Dès que le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir. Et l’ayant lié, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Ponce-Pilate, le gouverneur.

Alors Judas :

Matthieu 27:3-5 Alors Judas, qui l’avait trahi, voyant qu’il était condamné, se repentit et reporta les trente pièces d’argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, en disant: J’ai péché; j’ai trahi le sang innocent. Mais ils dirent: Que nous importe, tu y aviseras. Alors, après avoir jeté les pièces d’argent dans le temple, il se retira, et s’en étant allé, il s’étrangla.

Ou, comme nous dit la Bible Segond, il « alla se pendre. » Judas finit par réaliser que dans son affaire il était terriblement perdant. Trente pièces d’argent ne valaient pas, ni d’ailleurs aucun prix imaginable, la vie de son Maître….

Quelle est la référence biblique à ce montant ?

Exode 21:32 Si le bœuf heurte de sa corne un esclave, soit homme, soit femme, le possesseur du bœuf donnera trente sicles d’argent à son maître, et le bœuf sera lapidé.

En bref, si un bœuf blessait ou tuait l’esclave d’un autre, le détenteur du bœuf devait payer 30 sicles d’argent, soit le prix d’un esclave, en guise de compensation. Et c’est précisément ce prix que les principaux sacrificateurs jugèrent bon de donner à Judas pour qu’il leur trahisse Jésus. Le prix d’un esclave. Lorsque nous péchons, nous échangeons Jésus pour un prix dérisoire ; c’est une trahison de notre Maître.

Cela concordait avec la prophétie de Zacharie.

Zacharie 11:12-13 Et je leur dis: Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire; sinon, ne le donnez pas. Et ils pesèrent pour mon salaire trente pièces d’argent. Et l’Éternel me dit: Jette-le au potier, ce prix magnifique auquel j’ai été estimé par eux! Et je pris les trente pièces d’argent, et les jetai dans la maison de l’Éternel, pour le potier.

C’était la prophétie qui se réalisa à travers la trahison de Judas. Et ici, cela devient intéressant, car, quoiqu’il n’y ait qu’un seul disciple qui ait trahi Jésus, Jésus a déclaré quelque chose de tout aussi tragique au sujet de Ses autres disciples :

Matthieu 26:30-35 Et après qu’ils eurent chanté le cantique, ils partirent pour la montagne des Oliviers. Alors Jésus leur dit: Je vous serai cette nuit à tous une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées. Mais, après que je serai ressuscité, je vous devancerai en Galilée. Et Pierre, prenant la parole, lui dit: Quand même tu serais une occasion de chute pour tous, tu n’en seras jamais une pour moi. Jésus lui dit: Je te dis en vérité que cette nuit même, avant que le coq ait chanté, tu m’auras renié trois fois. Pierre lui dit: Quand même il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierai point. Et tous les disciples dirent la même chose.

Nous voyons ici un parallèle important entre trahison et reniement. Quoiqu’aucun des onze autres disciples n’ait trahi Jésus comme Judas le fit, Jésus déclarait à leur sujet qu’Il serait « à [eux] tous » une occasion de chute. Et Il expliqua à Pierre que celui-ci irait même jusqu’à le renier trois fois.

Cela fait ressortir la leçon que nous sommes tous en danger de renier Jésus, comme les disciples l’étaient. Nous pouvons renier Jésus par nos pensées, nous pouvons renier Jésus par nos paroles, et bien entendu, nous pouvons le renier par nos actes.

Nous lisons la citation suivante de l’Esprit de prophétie :

« Lorsque nous nous trouvons en société ou en famille, dans un cercle limité ou étendu, nous pouvons de diverses manières confesser notre Seigneur ou le renier. Nous le renions en disant du mal d’autrui, en prononçant des paroles vaines, méchantes ou même insensées, en plaisantant, en tenant des propos équivoques ou franchement contraires à la vérité. Nous témoignons ainsi que Christ n’habite pas en nous. Mais nous pouvons aussi le renier par notre caractère, par l’amour des plaisirs coupables, en aimant nos aises, en fuyant nos devoirs et nos responsabilités, dont il faut bien alors que quelqu’un se charge à notre place. Nous pouvons encore renier Christ par notre manière de nous vêtir, par notre conformité au monde, par un comportement vulgaire, et en cherchant sans cesse à nous justifier nous-mêmes. Nous pouvons enfin le renier en nous abandonnant à un sentimentalisme morbide ou en ressassant constamment nos prétendues épreuves. » (Conseils à l’Église, p. 62.4)

La liste est donc longue de toutes les manières par lesquelles nous pouvons renier Jésus. Nous renions Jésus par notre caractère, si celui-ci est égoïste, mondain, perverti, méchant, cruel, inconstant, etc. Nous renions Jésus par notre amour des plaisirs coupables, lorsque nous aimons nos aises au point de négliger nos devoirs et nos responsabilités. Par toutes ces choses « nous témoignons ainsi que Christ n’habite pas en nous ».

Plus encore, par un comportement vulgaire, par notre manière de nous vêtir, par notre conformité au monde, et lorsque nous nous justifions nous-mêmes, nous montrons que nous ne sommes chrétiens que de nom. Nous renions Jésus.

Cela nous renvoie au passage de 1 Jean 2.

1 Jean 2:4-6 Celui qui dit: Je l’ai connu, et qui ne garde point ses commandements, est un menteur, et la vérité n’est point en lui. Mais pour celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu est véritablement parfait en lui, et à cela nous connaissons que nous sommes en lui. Celui qui dit qu’il demeure en lui, doit aussi marcher comme il a marché lui-même.

Plus encore :

1 Jean 3:18-19 Mes petits enfants, n’aimons pas de paroles ni de la langue, mais en action et en vérité. Car c’est en cela que nous connaissons que nous sommes de la vérité, et que nous assurerons nos cœurs devant lui;

Pour assurer nos cœurs devant Dieu, pour avoir en nos cœurs le vrai bonheur, nous sommes appelés à « marcher comme Il a marché Lui-même ». Cette intégrité qui n’est possible qu’à « celui qui garde Sa parole », démontre par là même que « l’amour de Dieu est véritablement parfait en lui ».

L’amour de Dieu, donc, est plus que simplement l’amour que Dieu a manifesté envers nous ; l’amour de Dieu est notre vocation à vivre une vie de sacrifice de nous-mêmes, afin d’être obéissants à la parole et aux commandements de Dieu. Cela nous rappelle le fameux passage :

Jean 14:15 Si vous m’aimez, gardez mes commandements.

Parmi toutes les choses que Dieu a accomplies et faites, et toutes les choses que Dieu peut encore faire, il y a une chose qu’Il ne peut pas faire, c’est obéir à notre place, décider à notre place, changer nos habitudes à notre place.

Jésus a promis d’envoyer le Saint-Esprit comme Consolateur et comme une puissance régénératrice et transformatrice pour nous assister dans cette tâche, mais notre décision doit se saisir de cette promesse, et nous devons choisir d’être obéissants, choisir d’être fidèles, choisir d’être véritablement heureux, de nous donner à Dieu, plutôt que de nous vendre au diable pour une misère. C’est l’appel que Dieu dans Sa sagesse et Son amour infinis nous fait aujourd’hui.

L’Esprit de prophétie nous dit également :

« Efforçons-nous, avec toute la force que Dieu nous a donnée, d’être parmi les cent quarante-quatre mille. » (S.D.A. Bible Commentary, vol. 7, p. 970.)

Que Dieu nous aide, en effet, et aidons-nous nous-mêmes à vivre une vie de victoire et d’épanouissement, une vie de confiance en Dieu et d’abandon, tant pour cette vie que pour la vie future.

Amen

Publié le 01/06/2025, dans -Articles, et tagué , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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