Études sur les sept trompettes : 4. Odoacre, un barbare sur le trône — Extinction de la Rome occidentale
Études sur les sept trompettes : Quatrième trompette
Nous nous étions arrêté la dernière fois à la troisième trompette, et que nous présentait-elle ? Cette étoile surnommée Absinthe, que symbolisait-elle ? Elle représentait l’œuvre cruelle d’Attila le Hun. C’était ce qu’on avait vu notamment à travers cette note historique :
Attila, l’étoile de la troisième trompette
« « Et le nom de l’étoile était Absinthe [dénotant les conséquences amères]. » Ces mots, qui se rattachent plus étroitement au verset précédent, comme l’indique même la ponctuation de notre version, nous rappellent un instant le caractère d’Attila, les malheurs dont il fut l’auteur ou l’instrument, et la terreur qu’inspirait son nom.
« ‘L’extirpation et la destruction totales’ sont les termes qui décrivent le mieux les calamités qu’il infligea. » Il se surnommait lui-même « le fléau de Dieu ». » (Uriah Smith, Daniel and The Revelation (édition 1897), p. 487.1-2)
Nous avions vu, pour finir, ces éléments-là :
« Attila, roi des Huns, mourut en 453. Sa lumière s’éteignit comme on éteint une bougie. Il était une lampe qui brûlait sur la terre. Mais Rome n’était pas délivrée de ses ennemis. Le roi vandale, Genséric, était au sommet de sa puissance et continua à ravager les côtes méridionales jusqu’au renversement final, environ douze ans plus tard.
« Le pouvoir romain était perdu, même si l’Empire d’Occident existait encore de nom. Un Romain, Attalus, fut placé sur le trône par Alaric, le Goth, et reconnu comme souverain par l’héritier légitime du trône. Les Vandales tourmentèrent le gouvernement jusqu’à ce que la vie devienne un fardeau. Pour achever le renversement, il ne restait plus qu’à asseoir un barbare sur le trône à la place de la famille royale. » (Stephen N. Haskell, The Story of the Seer of Patmos, p. 157.1-2)
Vous remarquez donc que cette dernière note marque en fait l’introduction de la quatrième trompette : « Pour achever le renversement, il ne restait plus qu’à asseoir un barbare sur le trône à la place de la famille royale. » Le renversement de l’Empire romain avait été presque totalement accompli à travers ces « fléaux » ou « trompettes », dénotant les guerres perpétrées par les barbares. Maintenant, il ne manquait plus que la dernière touche. Ce qui nous amène à notre étude biblique présente :
La quatrième trompette
Apoc. 8:12 Ensuite le quatrième ange sonna de la trompette; et la troisième partie du soleil fut frappée, ainsi que la troisième partie de la lune, et la troisième partie des étoiles, de sorte que la troisième partie en fut obscurcie, et que la troisième partie du jour perdit sa lumière, et la nuit de même.
Nous voyons ici que suite à cette quatrième trompette, « la troisième partie du soleil » serait frappée, au point que le jour « s’obscurcirait » dans « la troisième partie » de la terre, pour ainsi dire.
Vous rappelez-vous de cette expression « troisième partie » utilisée précédemment dans cette prophétie, et de la signification qu’on nous en avait donnée ? Indice : cela a un sens géographique dans la prophétie. C’était expliqué dans cette citation :
« L’Empire romain, après Constantin, fut divisé en trois parties ; d’où la remarque fréquente : « la troisième partie des hommes », etc., en allusion à la troisième partie de l’empire qui était frappée par le fléau. Ce partage du royaume romain eut lieu à la mort de Constantin entre ses trois fils, Constance II, Constantin II et Constant. Constance possédait l’Orient et fixa sa résidence à Constantinople, métropole de l’empire. Constantin II possédait la Grande-Bretagne, la Gaule et l’Espagne. Constant possédait l’Illyricum, l’Afrique et l’Italie. » (Uriah Smith, Ibid., p. 480.4)
Encore une fois, l’Illyricum (ou Illyrie), c’était ce qu’on connait aujourd’hui comme la Slovénie, l’Albanie, le Kosovo, etc. (voir Illyrie). Donc la troisième partie mentionnée dans ces prophéties n’était autre que la partie contenant l’Italie, et donc Rome ; car c’est Rome qui était la capitale de l’Empire romain occidental tant attaqué par les barbares à travers toutes ces guerres symbolisées par les quatre premières trompettes.
Détails et développements historiques
Nous nous tournons désormais vers les éclaircissements indispensables des pionniers adventistes à ce sujet :
« L’histoire prophétique donnée dans la quatrième trompette représente les ténèbres épaisses qui existeraient si le soleil, la lune et les étoiles refusaient tous d’émettre de leur lumière. Son accomplissement fut l’extinction de la lumière de la Rome occidentale.
« Au cours des vingt dernières années de l’existence de l’Empire d’Occident, neuf empereurs avaient successivement disparu. Le troisième avant-dernier fut assassiné et son successeur, [Julius] Népos, fut expulsé. Oreste, Pannonien de naissance, fut pendant des années le fidèle disciple d’Attila, le Hun. À la mort d’Attila, il entra au service des princes romains. Il gravit peu à peu les échelons de l’armée jusqu’à ce que Népos lui accorde le titre de patricien et le nomme maître général des troupes. Après l’expulsion de Népos, Oreste se vit offrir la pourpre, mais il la refusa, consentant toutefois à ce que son fils, Augustule, devienne empereur d’Occident. Augustule n’était qu’un instrument entre les mains des nombreux barbares qui se trouvaient alors en Italie et sur ses frontières. Les tribus confédérées réclamaient un tiers du territoire de l’Italie et, après avoir essuyé un refus, elles unirent leurs forces sous la direction d’Odoacre, fils d’un barbare, qui avait lui-même suivi le grand chef des Huns, avant d’accepter un poste dans l’armée romaine. Il était réputé parmi les barbares pour son courage et son habileté. Les tribus confédérées le saluèrent comme le roi d’Italie. Augustulus présenta sa démission, qui fut acceptée par le Sénat. Ce fut son dernier acte d’obéissance à son prince. Zénon, souverain de l’Orient, fut reconnu comme seul empereur, et il donna à Odoacre le titre de « patricien du diocèse d’Italie ».
« « Odoacre fut le premier barbare à régner en Italie sur un peuple qui avait jadis affirmé sa juste supériorité sur le reste de l’humanité ». Il régna quatorze ans, de 476 à 490 après J.-C., mais l’Empire romain d’Occident n’était plus qu’un souvenir. Le territoire autrefois détenu par le royaume qui avait dominé le monde fut partagé entre les barbares qui avaient contribué à son renversement. » (Stephen N. Haskell, Ibid., pp. 158.1-159.1)
Vous voyez donc l’enchainement : En 453, Attila meurt. Alors, Genséric le Vandale était encore actif (au sommet de sa puissance). Toutes ces puissances barbares se chevauchent, dans un effort même pas délibérément coordonné (mis à part par la Providence divine) pour renverser l’Empire jadis suprême de Rome (du moins dans sa « troisième partie »). Puis vient une succession brève de neuf empereurs pendant « les vingt dernières années de l’existence de l’Empire d’Occident », à l’issue de laquelle Augustule devient empereur, mais seulement pour dix mois, après quoi il pose sa « démission » du trône, et Zénon, empereur de l’Empire oriental romain est alors reconnu empereur, mais donne à Odoacre le « titre » de « patricien du diocèse d’Italie ». Bien sûr ce ne sont que des bonnes formes, car dans la réalité, il devient le souverain de Rome par droit de conquête.
« Rome était désormais fragmentée et les dix divisions présentées au prophète Daniel reçurent chacune leur pouvoir. Comme le fer et l’argile refusent de s’unir, les fragments de l’Empire romain d’Occident resteront séparés jusqu’à la fin des temps. L’année 476, qui marque la chute de Rome, marque le début de l’histoire du Moyen Âge. Dans les années qui suivirent, tous les obstacles furent écartés et la papauté disposa d’une voie libre pour accéder au trône. Odoacre était de foi arienne, et son royaume, celui des Hérules, fut la première des cornes, selon Daniel 7:8, à être arrachée par la petite corne, qui s’élevait et proférait de grandes paroles contre le Très-Haut. » (Stephen N. Haskell, Ibid., p. 159.2)
Nous allons revenir à cela, mais avant ça, nous voulons nous attarder quand même sur la signification du symbolisme employé dans notre verset central :
La réalité derrière les symboles
« Nous comprenons que cette trompette symbolise la carrière d’Odoacre, le monarque barbare qui fut si étroitement impliqué dans la chute de la Rome occidentale. Les symboles du soleil, de la lune et des étoiles — car il ne fait aucun doute qu’ils sont ici utilisés comme symboles — désignent évidemment les grands luminaires du gouvernement romain, ses empereurs, ses sénateurs et ses consuls. L’évêque Newton remarque que le dernier empereur de la Rome occidentale fut Romulus, que l’on appela par dérision Augustulus, soit le « diminutif d’Auguste ». La Rome occidentale tomba en l’an 476. Cependant, bien que le soleil romain soit éteint, ses luminaires subordonnés brillaient encore faiblement, tandis que le sénat et les consuls continuaient d’exister. Mais après de nombreux revers civils et changements de fortune politique, finalement, en l’an 566, toute la forme de l’ancien gouvernement fut renversée, et Rome elle-même, d’impératrice du monde, fut réduite à un pauvre duché tributaire de l’exarque de Ravenne. »
« « Mais dans l’ordre prophétique, le consulat et le sénat de Rome connurent le même sort, même s’ils ne tombèrent pas aux mains des Vandales ou des Goths. La révolution suivante en Italie se fit sous l’autorité de Bélisaire, le général de Justinien, empereur d’Orient. Il n’épargna pas ce que les barbares avaient sacralisé. Le titre du dernier paragraphe du quarantième chapitre de l’Histoire du déclin et de la chute de Rome par Gibbon est : « La succession des consuls romains interrompue par Justinien, en l’an 541 ». La succession des consuls cessa finalement dans la treizième année de Justinien, dont le tempérament despotique fut peut-être gratifié par l’extinction silencieuse d’un titre qui rappelait aux Romains leur ancienne liberté. La troisième partie du soleil fut frappée, ainsi que la troisième partie de la lune et la troisième partie des étoiles. Dans le firmament politique du monde antique, sous le règne de la Rome impériale, l’empereur, le consulat et le sénat brillaient comme le soleil, la lune et les étoiles. L’histoire de leur déclin et de leur chute se poursuit jusqu’à ce que les deux premiers soient « éteints », en référence à Rome et à l’Italie, qui avaient longtemps occupé la première place parmi les villes et les pays ; enfin, lorsque la quatrième trompette se termine, nous assistons à « l’extinction de cette illustre assemblée », le sénat romain. La ville qui avait dominé le monde, comme si elle se moquait de la grandeur humaine, fut conquise par l’eunuque Narsès, le successeur de Bélisaire. Il battit les Goths (552 ap. J.-C.), réalisa la « conquête de Rome » et le sort du sénat fut scellé ». » (Uriah Smith, Ibid., pp. 487.6, 489.3)
Cela nous aide parfaitement à saisir toute la subtilité du sens des termes symboliques employés par la parole de Dieu pour nous tracer en quelques lignes seulement les profondeurs de ces évènements très importants de l’histoire. Et vous remarquerez aussi que cette quatrième trompette, avec son renversement total de la Rome païenne, ouvre ainsi la voie à une autre partie de l’histoire, non moins tragique ; nous le lisons une fois de plus ici :
Montée en puissance de la petite corne
« L’année 476, qui marque la chute de Rome, marque le début de l’histoire du Moyen Âge. Dans les années qui suivirent, tous les obstacles furent écartés et la papauté disposa d’une voie libre pour accéder au trône. Odoacre était de foi arienne, et son royaume, celui des Hérules, fut la première des cornes, selon Daniel 7:8, à être arrachée par la petite corne, qui s’élevait et proférait de grandes paroles contre le Très-Haut. » (Stephen N. Haskell, Ibid., p. 159.2)
Qu’avait vu Daniel dans son songe sur les royaumes de la terre ? Jetons brièvement un regard sur cela :
Daniel 7:7-8 Après cela, je regardais dans mes visions de la nuit, et voici, une quatrième bête, terrible, épouvantable et extraordinairement forte. Elle avait de grandes dents de fer; elle mangeait, elle brisait et foulait aux pieds ce qui restait; elle était différente de toutes les bêtes qui l’avaient précédée, et elle avait dix cornes. Je considérais les cornes, et voici, une autre petite corne sortit du milieu d’elles, et trois des premières cornes furent arrachées devant elle. Et voici, cette corne avait des yeux comme des yeux d’homme, et une bouche qui proférait de grandes choses.
Cet arrachement de ces trois cornes fait donc partie des évènements qui eurent lieu peu après cette fin du chapitre 8 d’Apocalypse. Il est important donc, à la lumière de cette réalisation-là, de lire attentivement ces derniers commentaires du Frère Haskell :
« Dans la détresse causée par les nombreuses invasions des barbares, l’évêque du diocèse romain avait bien joué son rôle. Lorsque les nations s’effondraient et que les empereurs cessaient de les protéger, les hommes se mirent à chercher refuge à l’ombre de l’Église. Chaque jour, le pouvoir de l’évêque augmentait et, sur les ruines de l’ancienne Rome, la papauté vit le jour. L’Église avait un nom de vie, mais elle était morte. Pour celui qui suivait le Sauveur, Celui-ci apparaissait comme le Souverain Sacrificateur dans les parvis célestes, offrant Sa propre justice à tous ceux qui l’acceptaient, quelle que soit leur nationalité.
« La chute de Rome fut un bouleversement des nations, divinement symbolisé par les trompettes sonnées par les anges qui se tiennent en la présence de Dieu. Sa chute est un modèle du temps de détresse qui précédera la destruction finale du monde. Dieu aimait alors Son peuple et, à travers les ténèbres, Sa main le guidait. Il en sera de même au son de la septième trompette. L’histoire de la quatrième trompette couvre manifestement les événements d’un certain nombre d’années, car la prochaine fois que l’Empire romain est évoqué, il est présenté comme la puissance persécutrice qui a régné pendant mille deux cents et trois cents ans.
« Lorsque le quatrième ange eut sonné, Jean vit un autre « ange qui volait par le milieu du ciel, et qui disait d’une voix forte : Malheur, malheur, malheur aux habitants de la terre, à cause du son des trompettes des trois anges qui doivent encore sonner ! »
« Les guerres barbares sont terribles ; l’écrasement d’une nation mobilise l’arsenal du ciel, et les anges se voilent la face devant les scènes de cruauté et d’effusion de sang. Mais les fausses doctrines qui écrasent les fils de Dieu et les erreurs qui cachent la justice de Christ sont particulièrement désignées comme des malheurs. Ce sont ces malheurs qui sont par la suite présentés à l’étudiant des prophéties. » (Stephen N. Haskell, Ibid., pp. 159.3-160.3)
Réflexions personnelles sur les ravages historiques
Voilà, ces trompettes sont des révélations bien tristes, si nous ne regardions que cela, des évènements qui surviennent aux enfants des hommes lorsqu’ils sont séparés de leur Créateur et qu’ils doivent récolter ce qu’ils ont eux-mêmes semés, c’est-à-dire la vanité et la cruauté. Comme c’est écrit dans Proverbes 22:8 :
« Celui qui sème la perversité, moissonnera la vanité, et la verge de sa fureur prendra fin. »
Mais à travers les siècles, le peuple de Dieu était principalement autre part, quoique sans doute il ait souffert de ces catastrophes, le sort de ce qui craignaient Dieu, fut différent de ce qui ne le craignaient pas, comme il en est de même aujourd’hui, comme c’est d’ailleurs écrit :
Psaume 34:8-11 L’ange de l’Éternel campe autour de ceux qui le craignent, et il les délivre. Goûtez et voyez combien l’Éternel est bon! Heureux l’homme qui se retire vers lui! Craignez l’Éternel, vous ses saints, car rien ne manque à ceux qui le craignent! Les lionceaux ont disette et ont faim; mais ceux qui cherchent l’Éternel n’auront faute d’aucun bien.
Malachie 3:17-18 Ils seront à moi, a dit l’Éternel des armées, au jour que je prépare; ils seront ma propriété; et je les épargnerai, comme un homme épargne son fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau la différence qu’il y a entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas.
Puissions-nous retirer un enrichissement et un encouragement de cette étude, nous abreuvant aux sources des révélations prophétiques qui, jetant la lumière sur le passé, nous aident à mieux comprendre le présent, et surtout à nous préparer pour les évènements qui surviendront dans le futur. L’Empire romain avait connu sa gloire, mais ensuite vint le déshonneur. Car toute gloire qui n’est pas la gloire de Dieu est destinée à s’effacer et à laisser place à l’opprobre. Puissions-nous chercher et vivre pour la gloire de Dieu, car ce qui est vrai de cette terre face aux jugements qui s’abattront bientôt sur elle, est également vrai de tous les royaumes qui y ont vu le jour : « Ils périront, mais toi tu subsisteras. » (Ps. 102:27). « Oui, la lumière du méchant s’éteindra, et la flamme de son feu ne brillera pas. … Sa mémoire disparaîtra de la terre, et on ne prononcera plus son nom sur les places. » (Job 18:5, 17). Mais ceux qui sont fidèles et qui obtiendront la victoire, garderont leur nom dans le livre de vie, et Jésus le confessera devant le Père et devant Ses anges (Apoc. 3:5). Que Dieu nous aide à faire partie de ce peuple-là.
Amen.
Publié le 24/03/2025, dans les sept trompettes, et tagué Afrique, Attila, conquête, destructions, Empereur romain, Empire roman, fin de l'Empire romain d'Occident, invasions, Italie, Occident, Odoacre, Orient, prophéties, providence, Rome, royaume romain, sept trompettes, symboles, trois parties, Zénon. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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