Le continuel et l’abomination de la désolation (2ème partie)
Le continuel et l’abomination de la désolation (2ème partie)
Nous allons sans tergiversations reprendre là où nous nous étions arrêtés lors de notre dernière étude. Nous étions encore au verset 11 de Daniel chapitre 8 :
Daniel 8:11 Elle s’éleva même jusqu’au chef de l’armée, lui enleva le sacrifice continuel et abattit la demeure de son sanctuaire.
Elle, à savoir : cette petite corne qui est Rome.
Nous avions donc vu que la signification de ce verset était la suivante : Rome s’est élevé contre Christ Lui-même, en le crucifiant à la croix. Et la deuxième partie de ce verset 11 devrait être dissociée de la première ainsi : « et par elle le [sacrifice] continuel fut enlevé… »
C’est tout particulièrement cet aspect qui nous intéresse et dont nous avons besoin d’avoir une compréhension bien claire, afin de pouvoir comprendre le sujet des 1290 et 1260 jours.
Qu’est-ce que cette deuxième partie du verset 11 veut dire ? Le sacrifice continuel fut enlevé ?
Sacrifice : un mot inexistant
Nous devons noter afin de bien comprendre ce verset et tous les autres qui parlent du [sacrifice] continuel, que le mot « sacrifice » est en italique, ce qui veut dire qu’il a été ajouté par les traducteurs (comme on le voit dans l’exemple ci-dessous tiré de la Bible Ostervald).
Cet ajout des traducteurs est sans doute dû au fait qu’ils ne voyaient pas ce que le « continuel », seul, pouvait bien dire. Or c’est bien le seul mot qui devrait être préservé. Nous le lisons en effet dans le commentaire du Frère Uriah Smith :
« Par la petite corne, le sacrifice continuel fut enlevé. Cette petite corne doit être comprise comme symbolisant Rome dans toute son histoire, comprenant ses deux phases, païenne et papale. Ces deux phases sont mentionnées ailleurs comme étant « le continuel » (sacrifice est un mot ajouté) et « la transgression de la désolation » ; le continuel (la désolation continuelle) signifiant la forme païenne, et la transgression de la désolation, la forme papale. (Voir le verset 13.) Dans les actions attribuées à ce pouvoir, on parle parfois d’une forme, parfois de l’autre. « Par lui » (la forme papale), « le continuel » (la forme païenne) « fut enlevé ». La Rome païenne fut remodelée en Rome papale. Et le lieu de son sanctuaire, ou de son culte, la ville de Rome, fut renversé. Le siège du gouvernement fut transféré par Constantin en 330 après J.-C. à Constantinople. Cette même transaction est évoquée dans Apocalypse 13:2, où il est dit que le dragon, la Rome païenne, donna à la bête, la Rome papale, son siège, la ville de Rome. » (Uriah Smith, Daniel and the Revelation, éd. 1897, p. 176.6)
Le point de blocage
Pour faire ici sens du verset 12, nous avons besoin de le lire dans la version anglaise :
Daniel 8:12 And an host was given him against the daily [sacrifice] by reason of transgression, and it cast down the truth to the ground; and it practised, and prospered.
Ce qui veut dire, littérallement : « Et une armée lui fut donnée contre le [sacrifice] continuel à cause de la transgression, et elle jeta la vérité à terre ; et elle agit et prospéra. »
C’est là que cela bloque généralement dans notre compréhension, et c’est une des raisons majeures pour lesquelles il existe tant d’interprétations différentes de ces versets-là, ce qui a conduit de nombreux adventistes du septième jour à dérailler dans leur compréhension des prophéties sur ce point-là.
Quelle est cette armée ?
Nous posons donc la question concrète : Quelle est cette « armée » qui fut donnée/livrée à la petite corne « contre le continuel » ? Tout fait sens lorsque nous nous familiarisons enfin avec l’histoire dans le contexte de l’évolution de cette prophétie de Daniel chapitre 8.
« Une armée lui fut donnée (à la petite corne) contre le continuel. Les barbares qui renversèrent l’Empire romain dans les changements, les attritions et les transformations de cette époque se convertirent à la foi catholique et devinrent les instruments du détrônement de leur ancienne religion. Bien qu’ils aient conquis Rome sur le plan politique, ils furent eux-mêmes vaincus sur le plan religieux par la théologie de Rome et devinrent les auteurs du même empire sous une autre forme. Et cela fut provoqué par la “transgression”, c’est-à-dire par l’œuvre du mystère de l’iniquité. La papauté est le système ecclésiastique faux le plus habilement conçu qui ait jamais été imaginé ; et on peut bien l’appeler un système d’iniquité, parce qu’il a commis ses abominations et pratiqué ses orgies de superstition sous le vêtement et sous le prétexte d’une religion pure et sans tache. » (Ibid., p. 177.1)
Voilà comment on nous explique plus clairement la distinction entre le « continuel » et la « transgression (ou abomination) de la désolation » :
« D’un point de vue religieux, le monde n’a présenté que ces deux phases d’opposition à l’œuvre du Seigneur sur la terre. Ainsi, bien que trois gouvernements terrestres soient présentés dans la prophétie comme oppresseurs de l’Église, ils sont ici classés sous deux catégories : « le continuel » et « la transgression de la désolation ». – La Médo-Perse était païenne ; la Grèce était païenne ; Rome, dans sa première phase, était païenne ; toutes ces nations étaient comprises dans « le continuel ». Vient ensuite la forme papale, « la transgression de la désolation », merveille d’astuce et de ruse, incarnation d’une soif de sang et d’une cruauté diaboliques. Pas étonnant que les martyrs souffrants aient crié, à travers les âges : « Jusqu’à quand, Seigneur, jusqu’à quand ? » Et il n’est pas étonnant que le Seigneur, afin que l’espoir ne s’éteigne pas complètement dans le cœur de son peuple opprimé et dans l’attente, ait levé devant eux le voile de l’avenir, leur montrant les événements futurs consécutifs de l’histoire du monde, jusqu’à ce que toutes ces puissances persécutrices rencontrent une destruction totale et éternelle, et leur donnant un aperçu de la gloire éternelle de leur héritage éternel. » (Ibid., p. 180.1)
Nous voyons donc que la prophétie annonce que le quatrième royaume (la petite corne dans Daniel 8) initierait le début d’une autre « rubrique » de persécutions du peuple de Dieu sur la terre, une autre forme de domination des nations, celle de la papauté : une union de l’Église et de l’État où un faux christianisme serait employé comme une justification pour imposer des règles et des lois en contradiction avec l’évangile de Christ.
Le temps de la transition
La question maintenant, afin de mieux cerner les détails de ce changement, c’est : Comment et quand une telle transition a-t-elle eu lieu ?
« Comment le continuel, ou paganisme, fut-il enlevé ? Comme cela est mentionné en relation avec la mise en place ou l’établissement de l’abomination de la désolation, ou papauté, cela doit désigner, non seulement le changement nominal de la religion de l’empire, du paganisme au christianisme, comme lors de la prétendue conversion de Constantin, mais une telle éradication du paganisme de tous les éléments de l’empire, que la voie serait toute ouverte pour que l’abomination papale surgisse et affirme ses prétentions arrogantes. Une telle révolution, clairement définie, se réalisa, mais pas avant près de deux cents ans après la mort de Constantin. » (Ibid., p. 283.1)
Un peu d’histoire pour élargir :
« À l’approche de l’an 508, nous assistons à une crise majeure entre le catholicisme et les influences païennes qui subsistaient encore dans l’empire. Jusqu’à la conversion de Clovis, roi de France, en 496, les Français et les autres nations de l’Empire romain d’Occident étaient païens ; mais après cet événement, les efforts visant à convertir les idolâtres au catholicisme romain furent couronnés de succès. La conversion de Clovis aurait été l’occasion de conférer au monarque français les titres de « Majesté très chrétienne » et de « Fils aîné de l’Église ». Entre cette date et 508 après J.-C., grâce à des alliances, des capitulations et des conquêtes, les Arborici, les garnisons romaines de l’Ouest, la Bretagne, les Burgondes et les Wisigoths furent tous mis sous le joug [de Rome].
« À partir du moment où ces succès furent pleinement accomplis, soit en l’an 508, la papauté triompha sur le paganisme ; car bien que ce dernier ait sans doute retardé la progression de la foi catholique, il n’avait pas le pouvoir, même s’il en avait la volonté, de supprimer la foi et d’entraver les avancées du pontife romain. Lorsque les principales puissances d’Europe renoncèrent à leur attachement au paganisme, ce fut uniquement pour perpétuer ses abominations sous une autre forme ; car le christianisme, tel qu’il est présenté dans l’Église catholique, n’était et n’est rien d’autre que le paganisme baptisé.
« En Angleterre, Arthur, le premier roi chrétien, fonda le culte chrétien sur les ruines du culte païen. Rapin (livre 2, p. 124), qui prétend être précis dans la chronologie des évènements, affirme que ce dernier fut élu monarque de Grande-Bretagne en 508. » (Ibid., pp. 283.2-284.1)
Les premières guerres religieuses et la fin du paganisme
Je poursuis car toute cette suite et accumulation d’évolutions historiques donne tout son sens aux paroles de Daniel 12, que nous relirons :
« La situation du siège de Rome était également particulière à cette époque. En 498, Symmachus, récemment converti au christianisme, accéda au trône pontifical. Il régna jusqu’en 514 après J.-C. Selon Du Pin, il parvint au siège papal en luttant contre son concurrent jusqu’au sang. Il fut adulé en tant que successeur de saint Pierre et donna le ton de l’assomption papale en osant excommunier l’empereur Anastase. Les flatteurs les plus serviles du pape commencèrent alors à affirmer qu’il était constitué juge à la place de Dieu et qu’il était le vice-régent du Très-Haut.
« Telle était la direction que prenaient les événements en Occident. Quelle tournure prenaient-ils en même temps en Orient ? Un puissant parti papal existait désormais dans toutes les parties de l’empire. Les partisans de cette cause à Constantinople, encouragés par le succès de leurs frères en Occident, jugèrent qu’il était sûr de déclencher ouvertement les hostilités au nom de leur maître à Rome. En 508, leur zèle partisan culmina dans un tourbillon de fanatisme et de guerre civile, qui balaya de feu et de sang les rues de la capitale orientale. Gibbon, sous les années 508-518, parlant des troubles à Constantinople, dit :
« « Les statues de l’empereur furent brisées, et celui-ci se cacha dans une banlieue jusqu’à ce qu’au bout de trois jours, il ose implorer la clémence de ses sujets. Sans sa couronne, dans une posture de suppliant, Anastase apparut sur le trône du cirque. Les catholiques, devant lui, répétèrent leur véritable Trisagion ; ils se réjouirent de l’offre qu’il proclama par la voix d’un héraut d’abdiquer la pourpre ; ils écoutèrent l’avertissement selon lequel, puisque tous ne pouvaient régner, ils devaient d’abord s’accorder sur le choix d’un souverain ; et ils acceptèrent le sang de deux ministres impopulaires, que leur maître, sans hésitation, condamna aux lions. Ces séditions furieuses mais passagères furent encouragées par le succès de Vitalien qui, avec une armée de Huns et de Bulgares, pour la plupart idolâtres, se déclara champion de la foi catholique. Au cours de cette pieuse rébellion, il dépeupla la Thrace, assiégea Constantinople, extermina soixante-cinq mille de ses coreligionnaires chrétiens, jusqu’à obtenir le rappel des évêques, la satisfaction du pape et la création du concile de Chalcédoine, un traité orthodoxe signé à contrecœur par Anastase mourant et exécuté plus fidèlement par l’oncle de Justinien. Tel fut l’événement de la première des guerres religieuses qui furent menées au nom de et par les disciples du Dieu de la paix. » – Decline and Fall, Vol. IV, p. 526. » (Ibid., pp. 283.2-284.2-4)
C’est ce que l’historien rapporte au sujet du soulèvement populaire catholique qui eut lieu en l’an 508 apr. J.-C.. C’est ainsi que l’histoire vient s’harmoniser avec la prophétie et lui donner tout son sens.
Nous avions lu au tout départ :
Daniel 12:11 Et, depuis le temps où cessera le [sacrifice] continuel et où l’on mettra l’abomination de la désolation, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours.
Selon ces annales de l’histoire de la fin du paganisme dans l’Occident ainsi que dans l’Orient, nous voyons que le « continuel », c’est-à-dire le paganisme au pouvoir, cessa, pour reprendre les paroles inspirées, en l’an 508. Et 1290 ans plus tard, ce serait la fin de cette nouvelle rubrique : celle du mystère de l’iniquité, de « l’abomination de la désolation », de la puissance suprême de la petite corne. 508+1290=1798.
Nous poursuivons le récit de l’histoire :
« Il convient de noter qu’en cette année 508, le paganisme avait tellement décliné et le catholicisme s’était tellement renforcé que l’Église catholique mena pour la première fois une guerre victorieuse contre l’autorité civile de l’empire et l’Église d’Orient, qui avait en grande partie adopté la doctrine monophysite. Cela aboutit à l’extermination de 65 000 hérétiques.
« La prophétie de Daniel 12:11 fournit une preuve supplémentaire concernant cette période, où il est dit que « depuis le temps où cessera le sacrifice continuel, […] il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. » Comme les versets 4, 6, 7, 8 et 9 de ce chapitre parlent du « temps de la fin », nous pouvons raisonnablement conclure que le verset 11 fait référence à la même période. En décomptant 1290 « jours », ou années, à partir du « temps de la fin », qui a commencé en 1798 après J.-C. (voir p. 290), nous arrivons à l’an 508 après J.-C.
« À partir de ces preuves, nous pensons qu’il est clair que le continuel, ou paganisme, fut enlevé en 508 après J.-C. Cela prépara la mise en place, ou établissement de la papauté, qui fut un événement distinct et ultérieur. C’est ce dont le récit prophétique nous amène maintenant à parler. » (Ibid., pp. 285.1-3)
Les périodes de 1290 et 1260 jours
Nous voulons maintenant distinguer cette période des 1290 jours, de l’autre des 1260 jours.
« « Et [ils] mettront l’abomination qui cause la désolation. » Après avoir montré de manière assez complète ce qui constituait la suppression du continuel, ou paganisme, nous nous demandons maintenant : quand l’abomination qui cause la désolation, ou papauté, fut-elle mise ? La petite corne qui avait des yeux comme ceux d’un homme n’a pas tardé à voir quand la voie était ouverte pour son avancement et son élévation. À partir de l’an 508, sa progression vers la suprématie universelle fut sans précédent. » (Ibid., p. 285.4)
L’établissement de l’abomination papale
Nous avons donc premièrement contemplé le temps où le continuel « cessa » (c’était l’an 508), et nous cherchons désormais à voir, historiquement parlant, quand l’abomination de la désolation fut mise en place.
« Lorsque Justinien s’apprêtait à déclencher la guerre contre les Vandales, en 533 après J.-C., une entreprise d’une ampleur et d’une difficulté considérables, il souhaitait s’assurer l’influence de l’évêque de Rome, qui avait alors atteint une position telle que son opinion avait un grand poids dans une grande partie de la chrétienté. Justinien se chargea donc de trancher le différend qui opposait depuis longtemps les sièges de Rome et de Constantinople quant à savoir lequel devait avoir la prééminence, en donnant la préférence à Rome et en déclarant, en termes clairs et sans équivoque, que l’évêque de cette ville devait être le chef de l’ensemble du corps ecclésiastique de l’empire. Un ouvrage sur l’Apocalypse, rédigé par le révérend George Croly, d’Angleterre, et publié en 1827, présente un compte rendu détaillé des événements qui permirent d’assurer la suprématie du pape de Rome. Il donne les termes suivants pour exprimer la lettre de Justinien :
« « Justinien, pieux, fortuné, renommé, triomphant, empereur, consul, etc., à Jean, très saint archevêque de notre ville de Rome et patriarche.
« « Rendant hommage au siège apostolique et à votre sainteté, comme cela a toujours été et est encore notre souhait, et honorant votre bénédiction en tant que père, nous nous sommes empressés de porter à la connaissance de votre sainteté toutes les questions relatives à l’état des églises ; car il a toujours été notre grand désir de préserver l’unité de votre siège apostolique et la constitution des saintes églises de Dieu, qui a prévalu jusqu’à présent et prévaut encore.
« « C’est pourquoi nous n’avons pas tardé à soumettre et à unir à votre sainteté tous les prêtres de tout l’Orient. . . . Nous ne pouvons tolérer que ce qui concerne l’état de l’Église, aussi manifeste et incontestable soit-il, soit modifié à l’insu de Votre Sainteté, qui est LE CHEF DE TOUTES LES SAINTES ÉGLISES ; car en toutes choses, comme nous l’avons déjà déclaré, nous sommes soucieux d’accroître l’honneur et l’autorité de votre siège apostolique. » – Croly, pp. 114, 115. » (Ibid., pp. 286.1-4)
Ainsi donc, en 533 apr. J.-C., l’empereur Justinien, qui s’apprêtait à lancer une campagne militaire pour vaincre les Vandales, voulant s’assurer le soutien du pape de Rome et de l’Eglise catholique (dont l’influence était devenue considérable dans tout l’empire) décida de trancher le différend entre les deux papes qui se disputaient la primauté dans l’Eglise à travers l’Empire romain, et déclara le pape de Rome comme étant « LE CHEF DE TOUTES LES SAINTES ÉGLISES ».
Une armée lui fut donnée
Smith poursuit le commentaire ainsi :
« Telles étaient les circonstances qui entourèrent le décret de Justinien. Mais les dispositions de ce décret ne purent être mises en œuvre immédiatement, car Rome et l’Italie étaient occupées par les Ostrogoths, qui étaient de confession arienne et s’opposaient farouchement à la religion de Justinien et du pape. Il était donc évident que les Ostrogoths devaient être chassés de Rome avant que le pape puisse exercer le pouvoir dont il avait été investi. Pour atteindre cet objectif, la guerre d’Italie fut lancée en 534. La direction de la campagne fut confiée à Bélisaire. À son approche de Rome, plusieurs villes abandonnèrent Vitigès, leur souverain gothique et hérétique, et se joignirent aux armées de l’empereur catholique. Les Goths, décidant de retarder les opérations offensives jusqu’au printemps, permirent à Bélisaire d’entrer dans Rome sans opposition. « Les représentants du pape et du clergé, du sénat et du peuple, invitèrent le lieutenant de Justinien à accepter leur allégeance volontaire. »
« Bélisaire entra dans Rome le 10 décembre 536. Mais cela ne marqua pas la fin des combats ; les Goths, ralliant leurs forces, décidèrent de contester sa possession de la ville par un siège régulier. Ils commencèrent en mars 537. Bélisaire craignait le désespoir et la trahison de la part du peuple. Plusieurs sénateurs, ainsi que le pape Sylverius, soupçonnés ou coupables de trahison, furent envoyés en exil. L’empereur ordonna au clergé d’élire un nouvel évêque. Après avoir solennellement invoqué le Saint-Esprit, dit Gibbon, ils élurent le diacre Vigilius, qui avait acheté cet honneur pour deux cents livres d’or.
« Toute la nation ostrogothique s’était rassemblée pour assiéger Rome, mais leurs efforts ne furent pas couronnés de succès. Leurs troupes se dispersèrent au cours de combats fréquents et sanglants sous les murs de la ville, et il fallut un an et neuf jours pour que le siège prenne fin, entraînant la disparition presque totale de la nation toute entière. Au mois de mars 538, alors que des dangers commençaient à les menacer d’autres côtés, ils levèrent le siège, brûlèrent leurs tentes et se retirèrent de la ville dans le tumulte et la confusion, avec un nombre à peine suffisant pour préserver leur existence en tant que nation ou leur identité en tant que peuple.
« Ainsi, la corne gothique, la dernière des trois, fut arrachée devant la petite corne de Daniel 7. Plus rien ne s’opposait désormais au pape pour l’empêcher d’exercer le pouvoir que Justinien lui avait conféré cinq ans auparavant. Les saints, les temps et les lois étaient désormais entre ses mains, non seulement en théorie, mais aussi dans les faits. Cette année doit donc être considérée comme celle où cette abomination a été mise en place et comme le point de départ à partir duquel on compte les 1260 ans de suprématie prédits. » (Ibid., pp. 288.1-289.1)
Trois cornes arrachées devant la petite corne
En effet, au sujet de cette même petite corne, la vision de Daniel 7 nous informait que trois autres cornes serait arrachées devant elle :
Daniel 7:8 Je considérais les cornes, et voici, une autre petite corne sortit du milieu d’elles, et trois des premières cornes furent arrachées devant elle. Et voici, cette corne avait des yeux comme des yeux d’homme, et une bouche qui proférait de grandes choses.
Le Frère Stephen Haskell commente à ce sujet en ces termes :
« Les trois divisions qui furent arrachées étaient les Hérules en 493, les Vandales en 534 et les Ostrogoths en 538 après J.-C.. L’empereur Justinien, dont le siège était à Constantinople, agissant par l’intermédiaire du général Bélisaire, fut la puissance qui renversa les trois royaumes représentés par les trois cornes, et la raison de leur renversement fut leur adhésion à l’arianisme, en opposition à la foi catholique orthodoxe. » (Stephen N. Haskell, The Story of Daniel the Prophet, p. 94.2)
Une suprématie désormais sans entrave
Ainsi donc, lorsque nous voyons la nation ostrogotique périr dans leurs efforts en vue de se ressaisir de Rome, nous voyons la voie entièrement ouverte, prophétiquement, à la papauté d’être « mise » en place. C’est à partir de cette date-là de 538 apr. J.-C. que commença la fameuse suprématie papale et cette période des 1260 jours durant laquelle les saints furent livrés entre ses mains, ainsi que les temps et la loi. C’est alors que prennent tout leur sens les paroles suivantes :
Daniel 12:11 Et, depuis le temps où cessera le sacrifice continuel et où l’on mettra l’abomination de la désolation, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours.
C’est durant cette période que s’appliquait les paroles d’Apocalypse 6:9-11, faisant écho aux cris des victimes de cette puissante persécutrice, tous les martyrs du Moyen-Âge :
Apocalypse 6:9 Et quand l’Agneau eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été mis à mort pour la parole de Dieu, et pour le témoignage qu’ils avaient maintenu. 10 Et elles criaient à grande voix, en disant: Jusqu’à quand, ô Souverain, le saint et le véritable, ne jugeras-tu point, et ne vengeras-tu point notre sang sur ceux qui habitent sur la terre? 11 Et on leur donna à chacun des robes blanches, et on leur dit d’attendre encore un peu de temps, jusqu’à ce que le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères, qui devaient être mis à mort comme eux, fût accompli.
Ensuite, la bénédiction prononcée dans le verset 12 de Daniel 12 s’adresse à ceux qui vivraient jusqu’au tournant d’un nouveau chapitre dans l’histoire du peuple de Dieu, un chapitre concernant non plus les persécutions de la papauté, mais la purification du sanctuaire céleste. C’est ainsi que le calcul de 1335 jours, ajoutés à l’an 508 que nous avions compris plus tôt, donne : l’an 1843, date à laquelle commença la proclamation du message du premier ange.
Un bonheur promis
Daniel 12:12 Heureux celui qui attendra, et qui atteindra jusqu’à mille trois cent trente-cinq jours!
Pussions-nous investir nos énergies et nos affections dans ce message des trois anges qui retentit désormais dans le monde, en ne laissant pas ces connaissances tomber dans l’oubli, mais en les utilisant, avec l’aide de Dieu et du Saint-Esprit, à bon escient, afin de faire briller dans nos vies la lumière de la gloire de Jésus Christ sur le chemin de ceux qui n’ont pas eu et qui n’ont encore que peu de lumière. C’est ainsi que nous recevrons et ferons l’expérience du bonheur promis par la parole à ceux qui vivraient cette nouvelle période de l’histoire et qui recevraient favorablement la lumière que Dieu enverrait à Son peuple.
Nous avons exploré l’histoire contenue dans ces périodes prophétiques afin de faire prendre à la parole de Dieu tout son sens. Au fur et à mesure que nous comprenons de mieux en mieux combien l’histoire se fond dans la prophétie et la prophétie dans l’histoire, nous apprenons à croire de manière profondément implicite à toute parole qui sort de la bouche de Dieu, et à respecter davantage la profonde intelligence et préscience du Dieu qui entrevoit tous les évènements du passé, du présent et du futur avec la même clairvoyance avec laquelle nous n’arrivons qu’à voir les choses qui se passent directement sous notre nez. Que cette assurance se transforme en une foi vivante par laquelle nous puissions marcher avec Dieu comme jadis Énoch.
Que Dieu nous bénisse à travers cette connaissance et fasse naître en nos cœurs une soif grandissante pour la connaissance de Dieu et de Jésus-Christ qui est le début de la vie éternelle.
Amen.
Publié le 05/12/2025, dans -Articles. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

Poster un commentaire
Comments 0