La femme peut-elle enseigner dans l’Église ?

La femme peut-elle enseigner dans l’Église ?

La question que nous posons n’est pas si la femme peut occuper la place de l’ancien et donc du pasteur/ministre dans l’Église de Dieu. Car nous savons déjà que la réponse à cette question est négative. Nous ne trouvons dans la Bible aucun exemple d’une femme qui ait été consacré ancien. Cela n’existe pas. Nous sommes donc contre la notion de « femmes pasteurs ».

La question que nous posons c’est plutôt : la femme peut-elle enseigner dans l’Église ?

La priorité devrait être donnée à l’homme, car il est naturellement plus apte à cette tâche. Mais si une femme s’avère être la seule dans l’assemblée à avoir à la fois le don d’enseigner, la connaissance des Écritures et la maîtrise de soi, et que les membres reconnaissent son don, la réponse est oui : Elle peut enseigner dans l’Église. Tout dépend des dons que Dieu a distribué à chacun dans l’Église (voir Éphésiens 4:8, 11-13).

Prophétiser

Nous voyons que Philippe avait quatre filles qui prophétisaient :

Actes 21:8 Le lendemain, Paul et nous qui étions avec lui, étant partis, nous vînmes à Césarée; et étant entrés dans la maison de Philippe l’évangéliste, qui était l’un des sept diacres, nous logeâmes chez lui. 9 Il avait quatre filles vierges, qui prophétisaient.

Quel est le sens biblique de prophétiser ? Il n’est pas nécessairement question de prédire des évènements futurs. Regardez :

Exode 7:1 Et l’Éternel dit à Moïse: Vois, je t’ai établi Dieu pour Pharaon, et Aaron, ton frère, sera ton prophète. 2 Tu diras tout ce que je te commanderai, et Aaron ton frère parlera à Pharaon, pour qu’il laisse aller les enfants d’Israël hors de son pays. 

Moïse serait comme « Dieu pour Pharaon » et Aaron serait son « prophète ». Vous voyez donc que le sens premier de prophétiser c’est de parler au nom de quelqu’un d’autre. Et en guise de reproduction miniature de la relation que Dieu entretient avec Son peuple, nous avons Moïse et Aaron : Moïse en la position de Dieu et Aaron en la position du prophète. Dieu parle, et le prophète relaye le message. Telle est la signification principale de prophétiser. Et nous lisons que les filles de Philippe prophétisaient. C’est-à-dire ? Elles enseignaient dans l’église.

Mais pas qu’elles. Car la Bible nous donne plusieurs autres exemples de prophétesses (c’est-à-dire de femmes qui parlent et enseignent au nom de Dieu) :

Marie (Miryam)

Exode 15:20 Et Marie, la prophétesse, sœur d’Aaron, prit dans sa main le tambourin, et toutes les femmes sortirent après elle, avec des tambourins et en dansant. 21 Et Marie répondait à ceux qui chantaient: Chantez à l’Éternel, car il s’est hautement élevé; il a jeté dans la mer le cheval et son cavalier. 

Le language montre que Marie (Miryam) s’adressait ici, non pas seulement à des femmes, mais à des hommes, et les exhortait en sa qualité de prophétesse.

Son frère et sa sœur, Aaron et Marie, avaient occupé une très haute position en Israël. L’un comme l’autre étaient favorisés du don de prophétie et ils avaient, par la faveur de Dieu, collaboré avec Moïse lors de la délivrance du peuple. Un prophète le rappelle en ces termes : “Je t’ai racheté de la maison de servitude, et j’ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie.” (Michée 6:4.) La force de caractère de Marie s’était déployée très tôt. Toute jeune, elle avait surveillé auprès du Nil le coffret où était placé son frère, encore nourrisson. Dieu s’était servi de son sang-froid et de son tact pour conserver à son peuple un futur libérateur. Poétesse et musicienne de grand talent, elle avait dirigé, sur le rivage de la mer Rouge, le chœur et la danse des femmes d’Israël. Elle ne le cédait ainsi, dans les affections du peuple et dans les honneurs qu’elle avait reçus de Dieu, qu’à Moïse et à Aaron.  PP 359.3

Marie, comme Aaron, était doué du don de prophétie. Dieu lui avait réservé une place dans Son œuvre en raison de son sang-froid (maîtrise de soi), son tact et la force de son caractère. La position qu’elle avait occupée en tant que prophétesse était liée principalement à son caractère. Lorsqu’elle perdit toutefois de vue les qualités qui lui avaient valu cette position élevée dans l’Église de Dieu, et qu’elle se mit à nourrir la jalouse et l’ambition, Dieu ne manqua pas de faire d’elle un exemple.

Débora

Juges 4:4 En ce temps-là, Débora, prophétesse, femme de Lappidoth, jugeait Israël. 5 Et elle siégeait sous le palmier de Débora entre Rama et Béthel, dans la montagne d’Éphraïm, et les enfants d’Israël montaient vers elle pour être jugés. 

Débora était non seulement prophétesse mais juge. Nous lisons une raison importante pour cela :

Pendant vingt ans, les Israélites murmurèrent sous le joug de l’oppresseur. Puis ils se détournèrent de leurs voies idolâtres et, dans l’humilité et la repentance, crièrent vers Dieu pour être délivrés. Ils ne crièrent pas en vain. En Israël, vivait une femme dont la piété était renommée et c’est par elle que le Seigneur délivra son peuple. Elle s’appelait Débora. Elle était connue comme prophétesse et, en l’absence de juges habituels, le peuple allait la trouver pour lui demander conseil, notamment dans le domaine de la justice.

Le Seigneur avertit Débora qu’il avait l’intention de détruire les ennemis d’Israël et lui demanda de faire venir un homme appelé Baraq, de la tribu de Naphtali, pour lui communiquer ses instructions. Elle envoya donc chercher Baraq et lui dit de rassembler dix mille hommes de la tribu de Naphtali et de Zabulon, et de faire la guerre aux armées du roi Yabîn. […]

Débora célébra le triomphe d’Israël par un chant magnifique et passionné, attribuant à Dieu leur délivrance glorieuse et engageant le peuple à le louer pour ses œuvres merveilleuses.  VRP 259.3-5

Le peuple allait trouver Débora pour lui demander conseil, en raison de « l’absence de juges habituels ». Nous voyons ici le principe selon lequel c’est en particulier le manque d’autres possibilités qui justifie qu’une femme assume dans l’Église de Dieu des responsabilités et occupe des fonctions qui seraient autrement remplies par des hommes craignant Dieu et ayant les dons pour ces offices. Ce principe ne doit pas être perdu de vue.

Hulda

2 Rois 22:14 Et Hilkija, le sacrificateur, Achikam, Acbor, Shaphan et Asaja, s’en allèrent vers Hulda, la prophétesse, femme de Shallum, le gardien des vêtements, fils de Thikva, fils de Harhas, laquelle habitait à Jérusalem dans le second quartier; et ils lui parlèrent. 15 Et elle leur dit: Ainsi a dit l’Éternel, le Dieu d’Israël: Dites à l’homme qui vous a envoyés vers moi: 16 Ainsi parle l’Éternel: Voici, je vais faire venir du mal sur ce lieu et sur ses habitants, tout ce qui est dit dans le livre qu’a lu le roi de Juda. 

Nous lisons :

À ce moment-là vivait à Jérusalem, près du temple, la prophétesse Hulda. Josias, obsédé par de sombres présages, décida d’aller la trouver. Il voulait consulter l’Eternel par sa messagère, afin de savoir s’il lui était possible de trouver le moyen de sauver Juda qui courait à sa perte.

La gravité de la situation, le respect qu’il éprouvait pour la prophétesse firent qu’il lui envoya les principaux hommes du royaume. “Allez, consultez l’Éternel pour moi, pour le peuple et pour tout Juda, touchant les paroles de ce livre qui a été trouvé. Car la colère de l’Éternel, qui s’est allumée contre nous, est grande, parce que nos pères n’ont pas obéi aux paroles de ce livre, pour faire tout ce qui nous y est prescrit.” 2 Rois 22:13.

Dieu fit répondre à Josias par la prophétesse Hulda que la ruine de Jérusalem ne pouvait être évitée. Même si le peuple s’humiliait devant le Seigneur, il n’échapperait pas au châtiment. Il s’était endurci si longtemps dans le mal que, s’il évitait le châtiment, il retournerait bientôt à ses errements.  PR 305.4-306.2

Anne

Luc 2:36 Il y avait aussi Anne la prophétesse, fille de Phanuel, de la tribu d’Ascer; elle était fort avancée en âge, et elle avait vécu avec son mari, sept ans, depuis sa virginité. 37 Elle était veuve, âgée d’environ quatre-vingt-quatre ans, et elle ne sortait point du temple, servant Dieu nuit et jour en jeûnes et en prières. 38 Étant survenue à cette heure, elle louait aussi le Seigneur, et elle parlait de Jésus à tous ceux de Jérusalem qui attendaient la délivrance d’Israël. 

La prophétesse Anne, elle aussi, vint confirmer le témoignage que Siméon avait rendu à Christ. Tandis que Siméon parlait, le visage d’Anne resplendissait d’une gloire divine, et elle exprima la gratitude de son cœur pour avoir pu contempler Christ le Seigneur. JC 39.1

Comprendre les paroles de Paul

Beaucoup ont supposé, au vu des paroles de Paul dans 1 Corinthiens et dans 1 Timothée, que les femmes ne devraient jamais enseigner devant l’assemblée dans l’église. Lisons le premier passage :

1 Corinthiens 14:34 Que vos femmes se taisent dans les Églises, parce qu’il ne leur est pas permis d’y parler; et qu’elles soient soumises, comme la loi le dit aussi. 35 Si elles veulent s’instruire sur quelque chose, qu’elles interrogent leurs maris à la maison; car il n’est pas bienséant aux femmes de parler dans l’Église. 

De quoi parlait l’apôtre Paul ici ? S’agissait-il d’une règle invariable sur l’interdiction faite à la femme de parler ou d’enseigner dans l’Église ? Ou était-ce une exhortation faite en réponse à un comportement manifesté par certaines femmes dans l’Église ? Lisons le second passage :

1 Timothée 2:11 Que la femme écoute l’instruction en silence, en toute soumission; 12 Car je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre de l’autorité sur son mari; mais elle doit demeurer dans le silence. 

La question n’est pas d’interdire invariablement à la femme d’enseigner dans l’Église, car nous avons déjà vu qu’il a existé de nombreuses femmes prophétesses dans le passé, dont Dieu a béni l’œuvre et qu’Il a Lui-même rendu aptes à cette fonction. Il s’agit plutôt d’une réaction inspirée de Paul à une disposition de certaines femmes, notamment parmi les convertis Gentils, à « prendre l’autorité sur [leur] mari », et qui plus est à le faire en plein milieu de l’église et notamment pendant la prédication. L’apôtre Paul adressait une forte réprimande aux femmes qui avaient pris cette habitude et manifesté cette attitude. Une telle chose, disait-il, ne devrait pas se faire dans l’Église de Dieu. Il disait qu’« il n’est pas bienséant aux femmes de parler » d’une manière qui usurpe l’autorité de leurs maris ou l’autorité des hommes qui occupent des fonctions dans l’Église. Si la femme enseigne, elle devrait le faire avec le commun accord de tous, non pas par usurpation, ni en interrompant la prédication ou l’enseignement.

Pourquoi ? Afin que « toutes choses se fassent avec bienséance et ordre. » (1 Cor. 14:40.) Ce n’est pas bienséant lorsque la femme, ou même un homme, discute ou débat de la parole de Dieu pendant même que la parole de Dieu est présentée. Cela ne glorifie pas Dieu. C’est ce sur quoi l’apôtre Paul cherchait à éduquer les Corinthiens, et Dieu désire également nous éduquer sur cela. Les sœurs ont leurs rôles à jouer dans l’Église de Dieu et elles devraient s’en acquitter selon leurs dons particuliers, tout en cherchant à préserver leur humilité, leur douceur, leur piété et l’ordre divin dans l’Église.


Nous avons besoin d’acquérir une meilleure conception de la répartition des tâches et d’enseigner à tous la manière dont chacun doit porter comme il convient sa part de responsabilité. […] que l’on tienne des classes de Bible. Que celui qui parle soit bien sûr de faire pénétrer la vérité dans les esprits. Si elles sont vraiment converties, des femmes intelligentes peuvent jouer un rôle dans ce travail qui consiste à diriger des classes de Bible. Il existe un vaste champ d’activité tant pour les femmes que pour les hommes.  Év 426.5

Sœur R. et Sœur W. accomplissent un travail tout aussi efficace que les prédicateurs; et au cours de certaines réunions, lorsque les prédicateurs étaient absents, Sœur W. a pris la Bible et s’est adressée aux auditeurs.  Év 426.1

Quand une œuvre importante et de portée décisive doit être faite, Dieu choisit des hommes et des femmes pour l’accomplir, et l’on y perdra si les talents des uns et des autres ne sont pas utilisés pour qu’ils se complètent mutuellement.  Év 422.2

Il est des femmes particulièrement qualifiées pour donner des études bibliques, et elles réussissent fort bien à présenter avec simplicité la Parole de Dieu. Quand il s’agit d’entrer en contact avec les mères et leurs filles, elles sont la source de grandes bénédictions. C’est là une tâche sacrée, et celles qui s’y engagent devraient y être encouragées.  Év 422.4

À bien des points de vue, une femme peut instruire d’autres femmes d’une manière qui n’est pas à la portée d’un homme. La cause subirait une grande perte si elle devait se priver du précieux concours des femmes. À réitérées fois, le Seigneur m’a montré que les sœurs qui enseignent sont tout aussi utiles que les hommes pour faire le travail auquel il les a destinées.  Év 443.3

Autrefois, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, cet homme sage et débonnaire, ainsi que Josué avec ses nombreuses capacités furent enrôlés dans le service divin. La musique de Marie, le courage et la piété de Débora, l’affection filiale de Ruth, l’obéissance et la loyauté de Samuel, la fidélité austère d’Élie, l’influence apaisante d’Élisée — tout fut employé. Ainsi, de nos jours, il faut que tous ceux qui jouissent de la bénédiction de Dieu répondent à Son appel par un service effectif. Chaque don doit être utilisé pour l’avancement de Son royaume et la gloire de Son nom.  PJ 260.3

Des paroles finales du Frère E. J. Waggoner :

Nous ne devons en aucun cas supposer que l’enseignement de l’apôtre Paul en la matière est obsolète. Il y a certainement quelque chose à en tirer pour nous ; et cet enseignement signifie certainement la même chose, et s’applique tout autant aujourd’hui que lorsqu’il a été écrit. Une femme n’a pas plus le droit d’usurper l’autorité d’un homme aujourd’hui qu’il y a mille neuf cents ans, ni de faire quoi que ce soit de honteux. Mais lorsque l’Esprit de Dieu ouvre la bouche d’une femme et parle à travers elle, et qu’elle est elle-même soumise à l’Esprit, nous pouvons être certains qu’il n’y aura rien de malséant, mais que tout se fera « avec bienséance et ordre ».  28 novembre 1901, PTUK 756.16

Publié le 18/06/2024, dans -Articles. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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