Le plaisir dans un monde bombardé
Le plaisir dans un monde bombardé
Parfois, quand je regarde les jeunes d’aujourd’hui, je me demande pourquoi ils sont si impassibles, pourquoi on dirai que la prochaine chose qu’ils vont faire c’est se mettre une corde autour du cou et se pendre ? Pourquoi, en somme, ont-ils perdu le goût à la vie ? Et je réalise que la réponse à cette question permet également d’avoir certains éléments de réponse pour savoir pourquoi nous sommes parfois insensibles, blasés et indifférents, en tant que chrétiens, aux choses de Dieu.
L’une des réponses serait de dire que c’est à cause de l’iniquité qui s’est multipliée, conformément aux paroles de Jésus dans Matthieu 24:12 :
« Et parce que l’iniquité sera multipliée, [l’amour] de plusieurs se refroidira. »
Jésus parlait de l’amour chrétien : de l’amour des chrétiens les uns pour les autres, et de l’amour du chrétien pour Dieu. Et c’est également vrai de l’amour ne serait-ce que pour la vie en soi. Cet amour là même semble se faner et s’évanouir. La bonne nouvelle, c’est que je ne chercherai pas à philosopher sur la question ; car de cette manière-là, on y serait encore dans deux cents ans. Mais j’aimerai, tout en prenant en compte les vérités bibliques, mettre en avant certains phénomènes physiques des derniers jours qui jouent un rôle très important dans le développement du caractère des jeunes, comme aussi des personnes plus âgées.
Les jeunes sont pratiquement systématiquement blasés, et nous sommes aussi parfois impassibles, en grande partie à cause de notre attachement maladif et souvent impulsif aux nouvelles technologies et au fonctionnement des réseaux sociaux en général. Je n’irai pas dans tous les détails physiologiques, car ce n’est pas mon domaine, mais je mentionnerai toutefois que notre corps humain fonctionne à de nombreux égards grâce à la libération de dopamine dans notre système nerveux. Elle est parfois appelée «l’hormone du bonheur» ou «la molécule du plaisir», car c’est par elle que nous ressentons de nombreuses joies et de nombreux plaisirs humains.
Dans notre utilisation des smartphones/tablettes et/ou des réseaux sociaux, ces technologies et ces plateformes étant conçues pour monopoliser notre présence et notre attention (car, en raison des publicités, qui dit présence dit argent), elles suscitent des mécanismes mentaux par lesquels nous trouvons certains plaisirs à lire un message, recevoir un commentaire, recevoir un «pouce», un coeur, un «j’aime», une notification, etc., etc. Toutes ces notifications et cet afflux constant de nouvelles informations suscitent en nous la libération de DOPAMINE.
Nous avons été conçus par notre bienveillant Créateur avec la capacité et le don d’apprécier l’apprentissage, la réception de nouvelles informations, de manifestations d’amitié, de marques d’égards de la part de nos semblables, d’amour fraternel, etc, etc.. Seulement, dans les nouvelles technologies et dans les réseaux sociaux tels qu’ils fonctionnent et tels qu’ils sont utilisés, cette capacité innée et donnée de Dieu à prendre et à connaître du plaisir dans tout cela, est désormais dénaturée et utilisée contre nous-mêmes par l’ennemi des âmes.
Ces nouvelles technologies sont conçues pour solliciter et retenir notre attention. Mais le fait est que notre corps n’a jamais été conçu pour libérer sans cesse de la dopamine. C’est un mécanisme de «récompense» qui est naturellement conçu pour être limité afin de pouvoir être apprécié. Seulement, les réseaux sociaux sollicitent sans cesse ce mécanisme. Et quand votre corps n’a plus de dopamine à donner, que ressentez-vous ? Blasés. Lassés. Vides d’inspiration. Rien à donner. Votre seul recours serait de continuer dans le cercle vicieux, mais vous êtes épuisés, votre corps est épuisé et n’a plus rien à donner. C’est pour cela que les jeunes ont ce visage-là : Blasé, rien à donner, rien à trouver, lassé de la vie, envie de mourir peut-être. Et la seule solution semble souvent être de revenir à l’outil qui a créé le problème et à épuiser encore une fois notre corps et notre esprit, ce qui contribue davantage à rendre toutes les activités humbles et simples de la vie INSIPIDES. N’est-ce pas vrai ? Voilà l’une des choses qui a pourri notre génération et qui menace également de nous pourrir, si nous ne sommes pas sur nos gardes, en tant que croyants.
S’il y a une chose que j’ai apprise, c’est que nous avons besoin d’apprendre, ou tout du moins de réapprendre, à APPRÉCIER L’ENNUI. Nous nous ennuyons, et donc souvent nous repartons vers ce qui étouffera notre ennui ou notre lassitude ou notre solitude ou notre tristesse et notre chagrin. Mais cela ne règle aucun problème. Cela ne fait que remettre le problème à plus tard. Régler le problème aujourd’hui, c’est mourir à notre désir de divertissement.
L’apôtre Paul disait : « Je meurs chaque jour… » 1 Cor. 15:31.
Nous souhaitons parfois, souvent, être divertis. Divertis de notre malaise, divertis de notre tristesse, divertis de notre lot dans la vie, divertis de toutes sortes de choses. Mais plutôt que de chercher à être divertis des choses qui ne nous donnent pas satisfaction sur notre vie et la part qui nous est échue de Dieu, nous devrions choisir à nous satisfaire dans nos «faiblesses» :
« Je me glorifierai donc plus volontiers dans mes infirmités, afin que la force de Christ habite en moi. C’est pourquoi je me complais dans les infirmités, dans les opprobres, dans les misères, dans les persécutions, dans les angoisses pour le Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » 2 Cor. 12:9-10.
Quelle personne sensée dirait une telle chose ? « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » ? Le dites-vous ? Non, plutôt, le pensez-vous ? Souvent nous pensons autre chose que ce que nous disons. Nous acceptons verbalement notre sort, mais intérieurement, nous cherchons à en être divertis. Nous aimerions oublier. Mais l’apôtre Paul, fort de sa longue expérience avec Christ, disait qu’il avait appris à apprécier les choses qui sont naturellement intolérables pour nous.
Le Seigneur m’a appris par mon expérience (et il me reste encore beaucoup à apprendre là-dessus) que j’étais le plus heureux et le plus satisfait lorsque je cherchai à me satisfaire de mon sort et à apprendre à apprécier l’ennui en Sa présence, plutôt que lorsque j’avais part à tous les divertissements possibles et imaginables qui semblent souvent propres à résoudre tous nos profonds inconforts personnels, mais qui en réalité n’en résolvent aucun et en créent de nouveaux.
Je me souviens quand j’étais plus jeune, je regardai avec une véritable anticipation la venue de ces technologies qui, aujourd’hui, sont devenues choses communes. Je pensai vraiment que le monde serait profondément avantagé par toutes ces avancées. La vérité c’est que, plus la connaissance a augmenté, plus l’iniquité s’est multipliée et plus le diable s’est manifesté. Tout cela nous aide à comprendre comment un monde si profondément béni de Dieu a pu complètement disparaitre de la face de la terre à travers le déluge universel. Pourquoi ?
« Et l’Éternel vit que la malice de l’homme était grande sur la terre, et que toute l’imagination des pensées de son cœur n’était que mauvaise en tout temps. » Genèse 6:5
TOUTE L’IMAGINATION DES PENSÉES DE SON COEUR. Est-ce possible pour nous aujourd’hui qu’une telle chose se reproduise ? Quelle serait l’une des façons par lesquelles l’ennemi pourrait accomplir cela ? Précisément ce que nous avons vu : l’utilisation intensive, maladive et répétitive des nouvelles technologies et des réseaux sociaux, en lien étroit avec l’iniquité accrue qui existe dans le monde et par laquelle l’homme ne se soucie plus de Dieu, ou du moins pas autant que de ses plaisirs.
Le caractère des hommes de cette dernière génération était annoncé prophétiquement par l’apôtre Paul :
« Or, sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront épris d’eux-mêmes, aimant l’argent, vains, orgueilleux, médisants, rebelles à pères et à mères, ingrats, impies, sans affection naturelle, implacables, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant [les plaisirs] plutôt que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais en ayant renié la force. Éloigne-toi aussi de ces gens-là. » 2 Timothée 3:1-5.
Cette description se retrouve dans les jeunes d’aujourd’hui. Mais elle a une application bien plus étroite aux chrétiens des derniers jours : Aimant les plaisirs plutôt, ou plus, que Dieu. C’est-à-dire que nous aimons Dieu, mais que nous aimons les plaisirs plus encore. C’est contre une telle disposition et un tel développement du caractère que le Saint-Esprit nous a mis en garde. Les affections naturelles se meurent dans les générations d’aujourd’hui. Tous ces traits de caractère énumérés ici sont une description on ne peut plus fidèle de ce à quoi nous sommes confrontés. Et nous devons apprendre à fuir un tel caractère en nous-mêmes ; car ce n’est autre que le caractère de Satan.
L’autre option :
Quelle autre option nous est offerte ? Nous lisons au sujet de Jésus qu’après avoir renvoyé les multitudes présentes lors de la multiplication des pains :
« …il monta sur la montagne, à part, pour prier ; et le soir étant venu, il était là seul. » Matthieu 14:23.
Jésus avait pour habitude de se retirer dans des lieux isolés pour prier seul. Aujourd’hui, nous ne sommes peut-être pas entourés comme Il l’était, mais nous ne sommes pas moins assaillis de tentations en tous genre. Pour cette raison, si ce n’est pour aucune autre, nous devrions imiter l’exemple de Jésus et chercher, non seulement un refuge, mais une satisfaction et un PLAISIR, dans la prière. C’est la seule réelle alternative à la quantité sans cesse grandissante de contenus destinés à nous éloigner et, au final, à nous séparer de Dieu. Apprendre à apprécier la valeur de l’ennui au sein duquel nous pouvons trouver la présence restauratrice de Dieu — voilà l’un de nos grands besoins.
« Le Rédempteur du monde passait beaucoup de temps en prière. Il aimait la solitude des montagnes, où il pouvait communier seul avec son Père. Nous lisons : « Et après qu’il l’eut renvoyé, il monta sur la montagne, à part, pour prier ; et le soir étant venu, il était là seul. » « Le matin, comme il faisait encore fort obscur, s’étant levé, il sortit et s’en alla dans un lieu écarté ; et il y priait. » « En ce temps-là, Jésus alla sur la montagne pour prier; et il passa toute la nuit à prier Dieu. » Si Jésus fit preuve d’une telle ferveur, combien plus avons-nous besoin de lutter avec Dieu et de lui dire : « Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. » » (The Youth Instructor, 15 févr. 1900, par. 4.)
« En tous ceux qui sont à l’école de Dieu doit se manifester une vie qui ne soit pas en harmonie avec le monde, avec ses coutumes et ses pratiques ; chacun doit, dans sa propre expérience, arriver à savoir quelle est la volonté de Dieu. Chacun doit l’entendre parler à son propre cœur. Lorsque nous avons fait taire toutes les autres voix et que nous attendons dans le calme devant Lui, le silence de notre âme nous permettra d’entendre plus distinctement la voix de Dieu. “Cessez, dit-il, et sachez que Je suis Dieu.” Psaume 46:11. C’est là seulement que l’on peut trouver le vrai repos. Et c’est ici la préparation efficace pour tous ceux qui travaillent pour Dieu. Au milieu de la foule en tumulte, et malgré la tension d’une activité intense, l’âme, ainsi rafraîchie, se trouvera entourée d’une atmosphère de lumière et de paix. Un parfum se dégagera, manifestant une puissance divine, capable de toucher les cœurs. » (Jésus-Christ, p. 356.)
« Le mépris croissant pour la loi de Dieu s’accompagne d’une aversion grandissante pour la religion, d’une augmentation de l’orgueil, de l’amour des plaisirs, de la désobéissance aux parents et de la complaisance ; partout, les esprits réfléchis se demandent anxieusement : « Que peut-on faire pour corriger ces maux alarmants ? » La réponse se trouve dans l’exhortation de Paul à Timothée : « Prêche la parole ». La Bible contient les seuls principes d’action solides. Elle est la transcription de la volonté de Dieu, l’expression de la sagesse divine. Elle ouvre à l’intelligence de l’homme les grands problèmes de la vie et se révèlera un guide infaillible pour tous ceux qui suivent ses préceptes, leur évitant de gaspiller leur vie dans des efforts mal dirigés. » (Conquérants pacifiques, p. 451.)
Finalement, la Parole de Dieu, reçue et vécue, conjointement à une vie de prière dans laquelle nous acceptons d’être faibles afin de devenir réellement forts, est l’outil que nous devrions substituer aux contenus modernes vides, afin de nourrir notre âme et de réarmer notre capacité à apprécier les plaisirs simples, innocents et parsemés de la vie.
Puissions-nous apprendre par la pratique à implémenter ces leçons pour les derniers jours et à aimer Dieu, de manière délibérée, plus que tout autre chose. C’est ma prière.
Publié le 04/02/2024, dans -Articles, et tagué affection naturelle, blasé, dopamine, ennui, hormone du plaisir, lassitude, plaisirs, réseaux sociaux, satisfaction, smartphones, tablettes. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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