Études sur les sept Églises : 5. Sardes

Études sur les sept Églises : 5. Sardes

Notre dernière étude portait sur l’Église de Thyatire ; on y a vu l’expérience de l’Église de Dieu, ses errances et ses exploits, pendant cette période de la suprématie de la papauté durant le Moyen-Âge. Donc, conformément à notre compréhension des périodes prophétiques, et tout particulièrement de la période qui définissait le temps de suprématie de l’Église de Rome, cela nous avait amené jusqu’à l’an 1798.

Aujourd’hui, nous nous penchons sur le message de Jésus à l’Église prophétique de Sardes. Quoiqu’il y ait certainement eu des églises littérales de ce nom, cela est devenu pratiquement insignifiant pour nous qui vivons aujourd’hui. La réelle importance de ces messages aux sept Églises se trouve dans leur signification prophétique et dans les leçons qu’on peut en tirer pour nous qui vivons au temps de la fin. Voilà le message du Témoin fidèle à l’Église de Sardes :

Apoc. 3:1-6 Ecris aussi à l’ange de l’Église de SARDES: Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu, et les sept étoiles: Je connais tes œuvres; tu as la réputation d’être vivant; mais tu es mort. Sois vigilant, et affermis le reste qui s’en va mourir ; car je n’ai point trouvé tes œuvres parfaites devant Dieu. Souviens-toi donc de ce que tu as reçu et entendu, garde-le, et te repens. Que si tu ne veilles pas, je viendrai vers toi comme un larron, et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai vers toi. Tu as aussi à Sardes quelque peu de personnes qui n’ont point souillé leurs vêtements, et qui marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes. Celui qui vaincra, sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie ; et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Églises.

Si nous suivons ne serait-ce que la ligne de pensée logique qui nous a conduit tout le long de ces quatre précédentes Églises prophétiques pour nous amener jusqu’au temps de la fin, 1798, à la fin de l’Église de Thyatire, nous pouvons conclure, d’ores et déjà, qu’il s’agit du peuple de Dieu au temps de la fin. Or, quels étaient ceux qui, en 1798, pouvaient constituer aux yeux du Ciel, le peuple de Dieu sur la terre ? Ce ne pouvait être que les enfants de la Réforme : les protestants.

Nous avions déjà abordé la naissance de la Réforme en Europe au milieu du 16ème siècle, en opposition aux dogmes, aux traditions et aux superstitions du catholicisme. Le protestantisme a ensuite grandi à travers les siècles, et a notamment permis à raccourcir, en grande partie, la grande tribulation dont Jésus avait parlé dans son discours de Matthieu chap. 24. Nous y revenons brièvement ; Il y disait :

Matt. 24:21-22 Car alors il y aura une grande affliction ; telle qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu’à présent, et telle qu’il n’y en aura jamais. Que si ces jours-là n’avaient pas été abrégés, aucune chair n’eût échappé ; mais à cause des élus ils seront abrégés.

Cet abrègement de la grande affliction (ou tribulation) était aussi mentionné ici, dans Daniel chap. 11 :

Dan. 11:33-34 Et ceux du peuple qui seront intelligents en instruiront plusieurs ; mais il y en aura qui tomberont par l’épée et par la flamme, par la captivité et par le pillage, pendant un certain temps. Et lorsqu’ils seront renversés, ils seront un peu secourus ; et plusieurs se joindront à eux par hypocrisie.

La tribulation était décrite ici au verset 33, et ce qui donnerait à ce peuple-là un « petit secours » serait la Réforme. C’est à travers la Réforme que fût donné à ceux qui désiraient être fidèles à la vérité évangélique la possibilité d’être « un peu secourus » grâce au rempart que leur offrirent les pays qui acceptèrent les principes, et la libération, du protestantisme. Parmi ces pays, nous pouvons citer notamment Genève, l’Angleterre, et bien entendu et par-dessus tout, la terre qu’on appellerait bientôt les « États-Unis d’Amérique ».

Vraisemblablement, et ce dû en majorité à l’influence de Luther et des semences qu’il y jeta, la plus grande partie de l’Allemagne nordique, centrale et orientale constitua également l’une de ces terres qui servirent de refuge aux fidèles pendant le Moyen-Âge, leur donnant un abri contre la fureur du dragon à travers le bras de la papauté. Voilà, ces faits servent à donner la toile de fond et le contexte de ce que nous méditons ici.

Pour revenir au passage, nous avons sous les yeux l’Église de Sardes, les enfants et héritiers, pour ainsi dire, de la Réforme protestante. Cette Réforme était un legs de vie, destiné à donner la vie à celui qui le recevrait. C’était un message donnant la vie à celui qui y voyait véritablement le message de libération qu’il était censé communiquer. Le message de la Réforme était un message de la justification par la foi, non par les œuvres, comme l’enseignait l’Église de Rome. Un message, non pas de pèlerinages incessants et d’incertitude constante de son propre salut, mais de communion avec Dieu à travers le seul intercesseur qu’est Christ, et d’assurance d’une réconciliation parfaite avec Dieu à travers le Fils.

Mais ce peuple, quoiqu’il ait « la réputation d’être vivant », était « mort ». Le message n’avait plus pour eux son essence ; c’était devenu une forme morte. C’est pour cette raison que Jésus leur disait : « Sois vigilant, et affermis le reste qui s’en va mourir ; car je n’ai point trouvé tes œuvres parfaites devant Dieu. »

Autrement dit, nul ne peut être approuvé de Dieu, qui a reçu le bon message mais qui a permis à la monotonie de remplacer le renouvellement de l’esprit ; qui a accepté la vérité, mais dont la vie n’est pas ou plus caractérisée par la vigilance et la prière. Car aucune vérité, aussi sainte et élevée soit elle, ne suffira jamais à prendre la place de notre propre vigilance personnelle et de notre vie sincère de prière et d’étude personnelle des Écritures.

Puis le verset 3 met quelque chose d’intéressant en lumière :

Apoc. 3:3 Souviens-toi donc de ce que tu as reçu et entendu, garde-le, et te repens. Que si tu ne veilles pas, je viendrai vers toi comme un larron, et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai vers toi.

Jésus disait ici que si ce peuple vivait conformément à ce qu’il avait reçu, ils seraient à même de recevoir et de vivre aussi en harmonie avec une lumière supplémentaire. Le peuple protestant avait reçu une grande lumière, mais cela était devenu pour eux une source de médiocrité. Cela était tout particulièrement vrais des protestants aux États-Unis d’Amérique, car c’est là-bas que s’enracina le plus profondément la plante du protestantisme. En effet, quoiqu’il y eût une séparation entre l’Église et l’État en cette terre, elle demeurait intrinsèquement une terre d’asile pour les puritains, des protestants convaincus, venus là dès le 17ème siècle. Et Jésus disait désormais à cette Église de Sardes qu’Il viendrait, mais qu’il était possible qu’eux ne soient pas prêts pour cette venue.

Nous avons ici passé brièvement en revue la majorité des versets, maintenant, j’aimerai en montrer les « preuves », à travers les commentateurs Smith et Haskell, dont je me suis inspiré. Voilà ce que dit le Frère Uriah Smith dans le début de son commentaire sur ce message à Sardes :

« Si les dates des églises précédentes ont été correctement définies, la période couverte par l’église de Sardes doit commencer vers l’an 1798. Sardes signifie « prince ou chant de joie », ou « ce qui reste ». Nous avons donc devant nous, comme constituant cette église, les églises réformées, depuis la date susmentionnée jusqu’au grand mouvement qui marqua une autre ère dans l’histoire du peuple de Dieu. » (Uriah Smith, Daniel and The Revelation (édition 1897), p. 392.2)

Qui est donc Sardes ? « Les églises réformées ».

« Cette église devait entendre la proclamation de la doctrine du second avènement, comme nous l’apprend le verset 3 : « Si donc tu ne veilles pas, je viendrai sur toi comme un voleur. » Cela implique que la doctrine du second avènement serait proclamée et que le devoir de vigilance serait enjoint à l’Église. L’avènement dont il est question est inconditionnel ; la manière dont il les surprendra est conditionnelle. Le fait de ne pas veiller n’empêcherait pas la venue du Seigneur ; mais en veillant, ils pourraient éviter d’être surpris comme par un voleur. Ce n’est qu’à ceux qui sont dans cet état que le jour du Seigneur arrive à l’improviste. « Vous n’êtes pas dans les ténèbres, frères, dit Paul, pour que ce jour-là vous surprenne comme un voleur. » 1 Thess. 5:4. » (Uriah Smith, Ibid., p. 393.1)

Il attire ensuite l’attention vers le language employé au verset 4 :

« Ce langage semble impliquer une période de mondanité sans précédent dans l’Eglise. Mais même dans cet état de choses, il y a des gens dont les vêtements ne sont pas souillés, des gens qui se sont tenus à l’écart de cette influence contaminante. Jacques dit : « La religion pure et sans tache devant Dieu notre Père, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur tribulation, et de se conserver pur de la souillure du monde. » Jacques 1:27. » (Uriah Smith, Ibid., p. 393.2)

Donc, même au début des années 1800, quoiqu’on ait pu en penser, la parole de Dieu déclarait qu’il y en aurait peu parmi ceux faisant profession de protestantisme, qui serait nets de l’influence contaminante du monde. Si tel était le cas alors, à quoi pouvons-nous nous attendre aujourd’hui ?

Et, comme le fait remarquer le Frère Haskell, l’avertissement du Seigneur au verset 3, montre que c’était à eux que Dieu allait se manifester pour leur annoncer le message du premier ange et du second avènement.

Le fait que Jésus dise, au verset 5 : « Celui qui vaincra, sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie ; et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. » implique que bon nombre d’entre ceux qui faisaient, et qui font encore aujourd’hui profession de christianisme, verraient leurs noms rayés du livre de vie. Jésus ne les confesserait pas devant le Père.

Qu’a dit Jésus par rapport au fait d’être confessé devant le Père ?

Matt. 10:32-33 Quiconque donc me confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est aux cieux. Mais quiconque me reniera devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est aux cieux.

Voici une déclaration de l’Esprit de prophétie directement reliée au sens de confesser ou de renier Jésus :

« Personne ne peut confesser Christ, à moins que Christ n’habite en lui. On ne peut donner ce que l’on n’a pas reçu. Les disciples pouvaient disserter avec éloquence sur des doctrines, ils pouvaient même répéter les paroles de Christ ; mais à moins qu’ils ne possèdent la douceur et l’amour de Christ, ils ne le confesseraient pas vraiment. Être animé d’un esprit contraire au sien, c’est le renier, quelque religion que l’on professe. On peut renier Christ par des médisances, des discours insensés, des paroles mensongères ou peu aimables. On peut le renier en fuyant les responsabilités, en recherchant des plaisirs malsains. On peut le renier en se conformant au monde, en manquant de courtoisie, en s’attachant à ses propres opinions, en cherchant à se justifier, en entretenant le doute, en suscitant des querelles, en demeurant dans les ténèbres. Par toutes ces choses on montre qu’on n’a pas Christ en soi. Or, “quiconque me reniera devant les hommes, dit-il, je le renierai, moi aussi, devant mon Père qui est dans les cieux”. » (Jésus-Christ, pp. 348, 349)

Voilà ce qui est compris dans la signification de renier Christ. Donc on voit ici que le Seigneur profite de cette condition de Son peuple à cette époque pour montrer ce qui constitue la religion qui est approuvée par Dieu et qui seule peut rendre un peuple préparé pour Sa venue.

Les protestants de cette époque, comme beaucoup de la nôtre, avaient une forme de la piété, mais il leur manquait sa force. Et Jésus désirait qu’ils soient prêts pour qu’ils ne rejettent pas le message qui leur serait déclaré par la suite, notamment à travers William Miller. Car, comme c’est écrit autre part, celui qui est fidèle en peu de choses, se montrera aussi fidèle en beaucoup. Et inversement, celui qui est infidèle en peu de choses, se montrera également infidèle dans les choses plus importantes. Il leur disait donc : « Sois vigilant, et affermis le reste qui s’en va mourir ; car je n’ai point trouvé tes œuvres parfaites devant Dieu. »

Autrement dit, Il disait : « Ce que tu as, marche selon cela, parce que sinon, lorsque Je te donnerai plus, tu le fouleras également aux pieds. » Et c’est exactement ce que nous voyons dans l’histoire des Églises réformées aux États-Unis par la suite dans leur réaction au message du second avènement.

Puissions-nous apprendre des erreurs de Sardes et, comme nous l’avons lu, nous efforcer, non seulement de recevoir la vérité, mais aussi de faire preuve de courtoisie, de ne pas parler de manière désobligeante, de ne pas fuir les responsabilités, en partant à la recherche de plaisirs malsains et coupables, de ne pas nous conformer au monde, de ne pas nous attacher de manière bornée et irraisonnable à nos propres opinions, en cherchant à nous justifier nous-mêmes, en entretenant le doute sur la parole de Dieu ou la parole de nos frères, en suscitant ou nourrissant un esprit de querelles, en demeurant intérieurement dans les ténèbres par notre réticence à vivre dans la lumière en passant par la porte étroite de l’humilité et de l’abandon de notre orgueil et notre grand amour propre. C’est ma prière, et que Dieu nous aide dans cela.

Amen.

Publié le 19/12/2023, dans sept églises, et tagué , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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