Une pierre et un Rocher

Une pierre et un Rocher

« Et moi, je te dis aussi que tu es Pierre, et que sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. Matthieu 16:18

Le mot Pierre signifie un caillou, une pierre roulante. Pierre n’était donc pas le rocher sur lequel l’Eglise a été fondée. Les portes de l’enfer ont prévalu contre lui lorsqu’il renia son Seigneur avec serment et avec imprécations. L’Eglise a été fondée sur Quelqu’un contre qui les portes de l’enfer ne pouvaient prévaloir. … L’Eglise est fondée sur Christ ; elle doit donc Lui obéir comme à son chef.

Si Jésus avait conféré à l’un des disciples une autorité particulière sur les autres, on ne les aurait pas vus si souvent se disputer pour savoir lequel était le plus grand. Ils se seraient soumis à la volonté du Maître et ils auraient respecté l’élu de Son choix.

Bien loin de placer l’un des disciples à la tête des autres, Christ leur a dit: “Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi, … et ne vous faites point appeler maître, car un seul est votre Maître, le Christ.” Matthieu 23:8, 10.

“Christ est le chef de tout homme.” Dieu, qui a tout mis sous les pieds du Sauveur, l’a donné “pour chef suprême de l’Eglise”. 1 Corinthiens 11:3; Éphésiens 1:22.

En présence de Dieu et des esprits célestes, en présence aussi de l’armée invisible de l’enfer, Christ a fondé Son Eglise sur le Rocher vivant. Ce Rocher c’est Lui-même, — Son corps rompu et meurtri pour nous. Bâtie sur ce fondement, l’Église défie les puissances de l’enfer. […]

Le Rocher de la foi, c’est la présence vivante de Christ dans l’Église. Sur Lui le plus faible peut s’appuyer, tandis que ceux qui se croient les plus forts se trouveront être les plus faibles à moins de faire de Christ leur efficacité. … Le Seigneur “est le Rocher, Son œuvre est parfaite.” “Heureux tous ceux qui se confient en Lui”. Deutéronome 32:4; Psaume 2:12. » (The Faith I Live By, p. 310.)


Quelques leçons à tirer :

1. Christ n’a pas fondé Son Église sur l’apôtre Pierre. Dans Ses paroles adressé à Son disciple, suite à sa confession personnelle de foi, Jésus lui dit : « Je te dis aussi que tu es Pierre (𝘗𝘦𝘵𝘳𝘰𝘴), et que sur cette pierre (𝘗𝘦𝘵𝘳𝘢) je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. » Matt. 16:18. Jésus utilisait le prénom de Pierre, 𝘗𝘦𝘵𝘳𝘰𝘴, en Grec, pour signifier un petit caillou, quelque chose qu’on ne pourrait jamais utiliser pour jeter le fondement d’un édifice; et Il le compara à 𝘗𝘦𝘵𝘳𝘢, un gros, un énorme Rocher, impossible à déplacer. Pierre pouvait être déplacé, ébranlé, et il le fut, quand il renia son Seigneur. Mais Jésus ne pouvait être déplacé, et Il ne fut pas ébranlé ; même devant les foules assoiffées de Son sang, Il était calme comme le récif ancien qui, de jour en jour et d’années en années, reçoit les vagues incessantes de la mer et qui malgré tout demeure absolument inchangé. Christ ne bougea pas, Christ ne bouge pas ; les hommes n’ébranlèrent pas Jésus, le péché n’ébranla pas Sa fidélité. Christ est solide ; Il est le solide fondement de Son Église.

La leçon que nous tirons de cela, c’est que nul homme n’est suffisant pour que l’on puisse bâtir sur lui l’Église de Dieu, la vie, le culte, la direction et la sanctification de l’Église. Jésus nous a donné en Pierre et en son expérience une illustration de ce qui arrivera inévitablement à l’homme qui est sûr de lui-même et qui se juge inébranlable. Les portes de l’enfer prévaudront contre lui. Aucun homme ne peut porter sur ses épaules le poids et les responsabilités qui ont été confiées et qui ne peuvent incomber qu’à Christ. Car nous lisons de Jésus qu’Il est le « chef suprême de l’Église ». Il n’accepte aucun autre chef. Dans l’Église de Christ, il n’y a qu’un seul chef, et, comme Jésus l’a dit, « pour vous, vous êtes tous frères. » (Matt. 23:8.)

2. Jésus n’a conféré à aucun de Ses disciples une autorité particulière sur les autres. — Le fonctionnement de l’Église apostolique comprenait bien des anciens et des diacres, et l’ancien pouvait, et peut, en harmonie avec la décision commune de l’Église, occuper la position d’évêque, soit de pasteur (voir 1 Tim. 3:1-2), mais l’appel évangélique à de tels hommes est le suivant :

« Je prie les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis ancien avec eux, témoin des souffrances de Christ, et participant de la gloire qui doit être manifestée : Paissez le troupeau de Dieu qui est au milieu de vous, veillant sur lui, non par contrainte, mais volontairement ; non pour un gain honteux, mais par affection; non comme ayant la domination sur les héritages du Seigneur, mais en étant les modèles du troupeau. » 1 Pierre 5:1-3.

L’ancien à qui a été donnée la charge du troupeau, est appelé à paître le troupeau, par affection, et non par domination ; c’est-à-dire qu’il ne devrait pas agir comme s’il avait reçu « la domination sur les héritages du Seigneur ». Aucun homme, quelle que soit son expérience ou sa connaissance ou sa réputation, ne se voit confier la domination sur le peuple de Dieu. L’objectif de Christ en confiant aux sous-bergers la surveillance de Son troupeau, c’est qu’ils puissent être nourris spirituellement et qu’ils puissent recevoir en la personne du serviteur de Dieu un exemple, un « modèle ». Non pas un modèle d’égoïsme, d’autoritarisme et de suffisance, mais d’humilité, de sagesse, de patience, de longanimité, de douceur, d’une fermeté alliée à la tendresse. Le serviteur se voit confier la responsabilité, non pas simplement d’enseigner, mais d’orner la doctrine de Christ par un caractère semblable à Celui de Jésus. Le serviteur qui réalise réellement la solennité de ces appels ressentira en son propre coeur l’angoisse exprimée par l’apôtre Paul à la pensée de cette vocation élevée : « Et qui est suffisant pour ces choses ?[!] » (2 Cor. 2:16.)

3. « Sur [Christ] le plus faible peut s’appuyer, tandis que ceux qui se croient les plus forts se trouveront être les plus faibles à moins de faire de Christ leur efficacité. » Nous devons chercher en Christ notre efficacité et ne pas nous reposer sur des méthodes toutes faites et la répétition de formes sèches. Nous devrions présenter nos supplications à Dieu pour qu’Il nous fasse don de Son Esprit et que notre religion devienne une religion du coeur et de l’âme, pas simplement de l’intellect et des formalités. Faire de Christ notre efficacité, c’est, tout d’abord réaliser que notre manière naturelle d’opérer et de rendre un culte à Dieu est inefficace, et c’est, ensuite, veiller dans la prière, tout en faisant notre mieux pour nous conformer aux instructions que Dieu nous a données afin que nous soyons profondément efficaces en Lui, comme des branches étroitement attachées au Cep, qui est Christ, tirant en abondance la sève spirituelle de la vie qui provient seulement de Christ.

4. L’homme est comme une petite pierre, un petit caillou : se confier en l’homme, dans les paroles, l’autorité et la direction d’un homme, indépendamment de et au-dessus des paroles, de l’autorité et de la direction de Dieu, c’est vouloir bâtir sa maison sur des petites pierres. Quand la tempête arrive, il n’y a rien pour retenir la maison ; pas d’assise, pas de fondement. Les courants impétueux et impitoyables des derniers jours emporteront la structure ainsi construite.

5. Heureux est l’homme qui se confie en Lui. Nous aurons un réel, profond, indescriptible bonheur en nous confiant en Christ, en le prenant pour le solide fondement de notre vie, en Lui confessant les plus terribles fautes, en Lui confiant nos plus profonds désirs, en Lui faisant part de nos plus petits plaisirs, en Lui abandonnant les moindres petits penchants au mal ainsi que les plus grands, et en communiant avec Lui de jour en jour dans l’attente sincère de notre rédemption éternelle. Oui, heureux est l’homme qui se confie réellement ainsi en Christ. Le bonheur d’un tel homme est incomparable à tous les plaisirs que le monde saurait offrir. Un tel homme connait la joie du Saint-Esprit ; il a le gage du bonheur de la vie future. Sa vie est ancrée et attachée au Rocher.

« Du bout de la terre, je crierai à toi, quand le cœur me manque ; conduis-moi sur le rocher qui est plus haut que moi. » Ps. 61:3 (KJV)

Publié le 31/10/2023, dans -Articles, et tagué , , , , , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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