Études sur les sept Églises : 2. Smyrne

Études sur les sept Églises : 2. Smyrne

Nous reprenons donc notre étude où nous l’avions laissée. Nous avions vu la dernière fois le message à l’Église d’Éphèse, et cette fois-ci nous nous penchons sur celui à l’Église de Smyrne. Le voici :

Apoc. 2:8 Écris aussi à l’ange de l’Église de SMYRNE: Voici ce que dit le Premier et le Dernier, qui a été mort, et qui a repris la vie: 9 Je connais tes œuvres, et ta tribulation, et ta pauvreté, (quoique tu sois riche,) et les calomnies de ceux qui se disent Juifs, et ne le sont point, mais qui sont une synagogue de Satan. 10 Ne crains rien des choses que tu auras à souffrir; voici, le diable va jeter en prison quelques-uns de vous, afin que vous soyez éprouvés; et vous aurez une affliction de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie. 11 Que celui qui a des oreilles, écoute ce que l’Esprit dit aux Églises: Celui qui vaincra, ne recevra aucun dommage de la seconde mort.

Dans cette Église, on ne discerne aucun reproche fait par le Témoin fidèle à Son Église dans cette période. Il semble toutefois que cette Église ait dû faire face aux « calomnies » de ceux qui se disaient « Juifs », c’est-à-dire « chrétiens », mais qui ne l’étaient pas vraiment de cœur.

Le Seigneur prophétise au sujet de cette Église qu’elle traversera un temps de persécution, au verset 10, mais que leur fidélité leur assurera de n’avoir à craindre aucun dommage de ceux qui peuvent faire mourir le corps, mais qui ne peuvent atteindre l’âme.

Peu est écrit dans ce bref passage, mais lorsque nous explorons les réalités historiques auxquelles il fait référence, il y a beaucoup à dire et à apprendre. Pour cela, comme à notre bonne habitude, j’aimerai attirer notre attention vers les paroles d’Uriah Smith, dans son commentaire sur l’Apocalypse :

« On remarquera que le Seigneur se présente à chaque Église en mentionnant certaines de ses caractéristiques qui le rendent particulièrement apte à leur rendre le témoignage qu’il leur adresse. A l’Eglise de Smyrne, sur le point de passer par l’épreuve ardente de la persécution, il se révèle comme quelqu’un qui était mort, mais qui a repris la vie. S’ils étaient appelés à sceller leur témoignage par leur sang, ils devaient se souvenir que les yeux de Celui qui avait partagé le même sort, mais qui avait triomphé de la mort et qui était capable de les faire remonter du tombeau d’un martyr, étaient fixés sur eux. » (Uriah Smith, Daniel and The Revelation (édition 1897), p. 379.4.)

Jésus s’adresse à Son Église et à Ses enfants toujours en présentant ce qu’Il a de commun avec elle et avec eux. À nous qui sommes en proie à la tentation, Il se présente comme Celui qui a été tenté comme nous en toutes choses, mais qui n’a pas commis le péché (Hébr. 4:15-16). À ceux qui sont pauvres, Il se présente comme ayant Lui-même été pauvre, et comme s’étant rendu pauvre, afin que nous soyons rendus riches :

2 Cor. 8:9 Car vous connaissez la charité de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, étant riche, s’est fait pauvre pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez rendus riches.

Il dit à l’Église de Smyrne, tant littérale d’alors que (et surtout) prophétique :

« Je connais tes œuvres, et ta tribulation, et ta pauvreté, (quoique tu sois riche,) »

Jésus met en avant qu’il est possible d’être pauvre, et malgré tout d’être réellement riche. Nous lisons ici en quoi Dieu Lui-même exprime que Sa richesse consiste :

Éph. 2:4-5 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde à cause de la grande charité dont il nous a aimés, lorsque nous étions morts dans nos fautes, nous a rendus à la vie ensemble en Christ, (c’est par grâce que vous êtes sauvés;)

La richesse de Dieu, à Ses yeux, ce ne sont pas Ses conforts, c’est Sa miséricorde. Lorsque nous recevons et bénéficions de l’abondante miséricorde de Dieu à notre égard, nous qui sommes pécheurs et indignes de Ses faveurs, nous devenons riches. Le don de Dieu en Jésus-Christ, rend le croyant profondément riche — riche des richesses de Dieu. L’apôtre exhorte les chrétiens ainsi :

1 Tim. 6:17-19 Recommande aux riches du présent siècle de n’être point orgueilleux; de ne point mettre leur confiance dans l’incertitude des richesses, mais dans le Dieu vivant, qui nous donne toutes choses abondamment pour en jouir; de faire le bien, d’être riches en bonnes œuvres, prompts à donner, faisant part de leurs biens; s’amassant ainsi pour l’avenir un trésor placé sur un bon fonds, afin d’obtenir la vie éternelle.

Les vraies richesses pour le chrétien, ce sont celles qui sont sa détermination à amasser dans le ciel un trésor par Sa consécration à l’œuvre de Dieu ici sur la terre et par les bonnes œuvres de Jésus-Christ en Lui.

Avant de poursuivre, nous posons la question : Quelle est l’époque qui s’applique à cette Église ?

« Selon l’application qui précède, la date de l’Église de Smyrne serait de l’an 100 à l’an 323. » (Uriah Smith, Ibid, p. 383.2.)

L’Église de Smyrne est donc la période de l’Église de Dieu qui vint suivre directement celle de l’Église apostolique. Voilà la suite du commentaire :

« Pauvreté et richesses. — « Je connais ta pauvreté, » leur dit Christ, « quoique tu sois riche. » Ce paradoxe peut sembler étrange à première vue. Mais qui sont les vrais riches dans ce monde ? – Ceux qui sont « riches dans la foi » et « héritiers du royaume » [Jacques 2:5]. La richesse de ce monde, que les hommes recherchent avec tant d’ardeur et qu’ils troquent si souvent contre le bonheur présent et la vie éternelle à venir, est une « monnaie qui n’a pas cours dans le ciel ». Un certain écrivain a fait remarquer à juste titre : « Il y a beaucoup de riches pauvres et beaucoup de pauvres riches ».

« Qui se disent juifs, et ne le sont point. — Il est évident que le terme « Juif » n’est pas utilisé ici dans un sens littéral. Il désigne un caractère approuvé par la norme évangélique. Le langage de Paul le montre clairement. Il dit (Rom. 2:28, 29) : « Car celui-là n’est pas Juif qui ne l’est qu’en dehors, et la circoncision n’est pas extérieure en la chair; mais celui-là est Juif [dans le vrai sens chrétien] qui l’est au-dedans, et la circoncision est celle du cœur, selon l’esprit, et non selon la lettre; et la louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu. » Il dit encore (chapitre 9:6, 7) : « Car tous ceux qui descendent d’Israël, ne sont pas Israël; et pour être la postérité d’Abraham, ils ne sont pas tous ses enfants ». Dans Gal. 3:28, 29, Paul nous dit encore qu’en Christ il n’y a pas de distinctions externes telles que Juif ou Grec ; mais si nous appartenons à Christ, alors nous sommes la semence d’Abraham (dans le vrai sens du terme), et héritiers selon la promesse. Dire, comme certains le font, que le terme Juif ne s’applique jamais aux chrétiens, c’est contredire toutes ces déclarations inspirées de Paul et le témoignage du Témoin fidèle et véritable à l’Église de Smyrne. Certains prétendaient hypocritement être Juifs dans ce sens chrétien, alors qu’ils ne possédaient rien du caractère requis. Ceux-là appartenaient à la synagogue de Satan. »  (Uriah Smith, Ibid, p. 380.1-2.)

Ces déclarations mettent en lumière le fait que dire être chrétien n’a de valeur que si nous « possédons le caractère requis » « par la norme évangélique ». Cette norme peut être brièvement présentée en ces termes :

2 Tim. 2:19 Toutefois, le solide fondement de Dieu demeure, ayant ce sceau: Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui; et: Quiconque invoque le nom de Christ, qu’il se détourne de l’iniquité.

Telle était la norme par laquelle les premiers chrétiens (ceux de l’Église d’Ephèse) pouvaient déterminer les faux apôtres et menteurs, ainsi que les Nicolaïtes, tant par leurs vies que par leurs doctrines. Car Jésus Lui-même a donné cette règle invariable et biblique :

Matt. 7:16-20 Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous en habits de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravissants. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Ainsi tout bon arbre porte de bons fruits; mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne porte point de bon fruit est coupé et jeté au feu. Vous les connaîtrez donc à leurs fruits.

Et si, face à cette question, nous trouvons que l’Esprit nous éprouve, car nous ne sommes peut-être pas en mesure de dire avec une parfaite certitude que nous appartenons vraiment à Christ, voilà l’appel que la Parole nous fait :

2 Tim. 2:20-22 Dans une grande maison il y a non seulement des vases d’or et d’argent, mais encore de bois et de terre; les uns pour un usage honorable, et les autres pour un usage vulgaire. Si donc quelqu’un se conserve pur de ces choses, il sera un vase d’honneur, sanctifié, utile à son maître, et préparé pour toute bonne œuvre. Fuis aussi les désirs de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité et la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur.

Si un homme, ou une femme, par la grâce promise de Dieu, se « conserve pur de ces choses », des passions de la chair, des vices du monde, de ses attraits et de ses tentations, alors c’est en cela qu’il déterminera lui-même par ses propres choix s’il est un vase d’or et d’argent, plutôt que de bois et de terre, utile à brûler ou à jeter.

Nous poursuivons sur la tribulation que l’Église de Smyrne devait traverser :

Apoc. 2:10 Ne crains rien des choses que tu auras à souffrir; voici, le diable va jeter en prison quelques-uns de vous, afin que vous soyez éprouvés; et vous aurez une affliction de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.

Dans la Bible Segond 1910, il est écrit : « Et vous aurez une tribulation de dix jours. »

« Dix jours de tribulation. — Comme ce message est prophétique, le temps qui y est mentionné doit également être considéré comme prophétique et correspondrait à dix ans. Or, il est remarquable que la dernière et la plus sanglante des dix persécutions n’a duré que dix ans, commençant sous Dioclétien, de l’an 303 à l’an 313. Il serait difficile d’appliquer ce langage si ces messages n’étaient pas prophétiques, car dans ce cas, il ne s’agirait que de dix jours littéraux, et il ne semblerait pas probable qu’une persécution de dix jours seulement, ou d’une seule église, devienne un sujet de prophétie, et nous ne trouvons aucune mention d’une persécution d’une durée aussi limitée. De plus, si l’on applique cette persécution à n’importe laquelle des persécutions importantes de cette période, comment pourrait-on parler du sort d’une seule église ? Toutes les églises ont souffert de ces persécutions, et où serait donc la pertinence d’en distinguer une, à l’exclusion des autres, comme étant la seule impliquée dans une telle calamité ? » (Uriah Smith, Ibid, p. 380.3.)

Ces précisions d’Uriah Smith peuvent sembler accessoires, mais elles sont le résultat de plusieurs décennies et peut-être même siècles d’enseignements erronés, qui ont eux-mêmes rendu nécessaires de telles précisions, afin de retracer sans l’ombre d’un doute le chemin de la vérité prophétique telle que l’Esprit l’avait toujours entendue. J’apprécie personnellement la perspicacité avec laquelle lui et James White, ainsi que les pionniers à leurs côtés, par l’illumination de l’Esprit de Dieu, purent fournir des explications aussi claires et précises au peuple de Dieu.

Jésus dit à cette Église : « Sois fidèle jusqu’à la mort ». Que peut-on comprendre et méditer sur ces paroles ?

« Fidèle jusqu’à la mort. – […] On ne peut cependant en tirer aucun argument en faveur de l’état conscient des morts. Le point essentiel pour un tel argument fait encore défaut, car il n’est pas affirmé que la couronne de vie est conférée immédiatement après la mort. Nous devons donc nous tourner vers d’autres passages pour savoir quand la couronne de vie est donnée, et d’autres passages nous informent [en effet] de manière très complète. Paul déclare que cette couronne sera donnée au jour de l’avènement de Christ (2 Tim. 4:8), à la dernière trompette (1Cor. 15:51-54) ; lorsque le Seigneur lui-même descendra du ciel (1 Thess. 4:16,17) ; quand le souverain Pasteur apparaîtra, dit Pierre (1 Pierre 5:4) ; à la résurrection des justes, dit Christ (Luc 14:14) ; et quand il reviendra pour emmener son peuple dans les demeures préparées pour eux, afin qu’ils soient toujours avec lui. Jean 14:3.  » Sois fidèle jusqu’à la mort », et ayant été ainsi fidèle, quand viendra le temps où les saints de Dieu seront récompensés, tu recevras la couronne de vie.

« La récompense du vainqueur. — « Il ne recevra aucun dommage de la seconde mort. » Le langage utilisé ici par Christ n’est-il pas un bon commentaire de ce qu’il enseignait à ses disciples lorsqu’il disait : « Ne craignez point ceux qui ôtent la vie du corps, et qui ne peuvent faire mourir l’âme; mais craignez plutôt celui qui peut faire périr et l’âme et le corps dans la géhenne. »? Matt. 10:28. Les Smyrniotes pouvaient être mis à mort ici ; mais la vie future qui devait leur être donnée, l’homme ne pouvait pas la leur ôter, et Dieu ne le ferait pas ; C’est pourquoi ils ne devaient pas craindre ceux qui pouvaient tuer le corps, « ne rien craindre de ce qu’ils auraient à souffrir », car leur existence éternelle était assurée. »

« Smyrne signifie myrrhe, un nom qui convient bien à l’Église de Dieu lorsqu’elle traversait la fournaise ardente de la persécution et qu’elle s’avérait être pour lui « d’une agréable odeur ». Mais nous arrivons bientôt aux jours de Constantin, lorsque l’Eglise présente une nouvelle phase, portant un nom bien différent et un autre message applicable à son histoire. » (Uriah Smith, Ibid, pp. 380-383.)

Ici nous voyons que cette Église de Smyrne portait ce nom parce que son expérience, quoiqu’imparfaite à certains égards, ce que nous allons voir par la suite, n’avait rien fait digne des reproches du Chef de l’Église, mais qu’au contraire, elle était à Dieu comme « une agréable odeur » de Christ.

Juste un instant ici, qu’est-ce qui rendait leur vie, et qu’est-ce qui rend notre vie de bonne odeur ? Nous le lisons ici :

2 Cor. 2:14-17 Or, grâces soient rendues à Dieu qui nous fait toujours triompher en Christ, et qui répand par nous l’odeur de sa connaissance en tous lieux. Car nous sommes la bonne odeur de Christ devant Dieu, pour ceux qui sont sauvés et pour ceux qui périssent; à ceux-ci, une odeur mortelle, donnant la mort; et à ceux-là, une odeur vivifiante, donnant la vie. Et qui est suffisant pour ces choses? Car nous ne falsifions point la parole de Dieu, comme beaucoup le font; mais nous parlons avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, en Christ.

La bonne odeur de la connaissance de Christ dans le croyant, ressort quand il ne « falsifie point la parole de Dieu », soit par ses enseignements, soit par son exemple. Lorsque nous croyons une chose mais que nous en vivons une autre, nous « falsifions » la parole de Dieu. Mais si nous sommes constants dans notre marche avec Dieu, intègres devant Lui et devant notre prochain, alors « nous parlons avec sincérité, comme de la part de Dieu, devant Dieu, en Christ. » Telle est la vie et tel est le témoignage qui est représenté comme « une odeur vivifiante, donnant la vie ». L’Église de Smyrne était une manifestation et une incarnation de cela.

Ce passage exprime la réalité inévitable de tous ceux qui vivront une telle vie devant Dieu et devant les hommes :

2 Tim. 3:12 Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus Christ seront persécutés.

« Seront ». Il n’y aucune forme de doute ou d’ambiguïté sur la question. Car le diable haïssait Christ, et il haït encore à ce jour tous ceux qui choisissent de porter Son image et Sa ressemblance. Mais, en parallèle, nous avons aussi l’assurance que Celui qui apprend de Jésus, étant humble et doux comme Lui-même l’était et l’est, se verra protégé par Dieu et par les anges qui ont ce même esprit. Il appartient à la famille du ciel, et le ciel aura soin des Siens.

Ps. 76:11 (KJV) Certainement, la colère de l’homme te louera, et tu retiendras le reste de la colère.

Nous nous tournons maintenant vers certains détails mis en avant par le Frère Haskell. Il donne beaucoup de détails que je vais passer, par manque de temps, pour pouvoir nous concentrer sur les suivants ; il parle ici d’un défaut qu’avaient sans doute les chrétiens à cette époque, par quoi nous pouvons tirer des leçons pour nous-mêmes :

« Dans le monde romain, la religion de toutes les nations était respectée, mais les chrétiens n’étaient pas une nation, ils n’étaient qu’une secte d’une race méprisée. Lorsqu’ils persistaient à dénoncer la religion de toutes les classes d’hommes, lorsqu’ils tenaient des réunions secrètes et se séparaient entièrement des coutumes et des pratiques de leurs parents les plus proches et de leurs amis les plus intimes, ils devenaient l’objet de soupçons et souvent de persécutions de la part des autorités païennes. Souvent, ils s’attiraient eux-mêmes des persécutions, alors qu’il n’y avait pas dans l’esprit des dirigeants un esprit d’opposition. Pour illustrer cet esprit, l’histoire raconte les détails de l’exécution de Cyprien, évêque de Carthage. Lorsque sa sentence fut lue, un cri général s’éleva de la multitude des chrétiens qui écoutaient, déclarant : « Nous mourrons avec lui. »

« L’esprit avec lequel de nombreux chrétiens déclarés acceptèrent la mort, et même provoquèrent inutilement l’inimitié du gouvernement, avait probablement beaucoup à voir avec la promulgation, en 303, de l’édit de persécution, par l’empereur Dioclétien et son assistant, Galère. L’édit était universel par son esprit et fut appliqué avec plus ou moins d’acharnement pendant dix ans.

« De nombreux chrétiens subirent la mort. Le sacrifice d’un enfant de Dieu ouvre à nouveau la blessure faite dans le cœur du Père lorsque Christ fut immolé. La mort de Christ était un signe de la séparation d’avec le péché, de la part de celui qui acceptait le sacrifice. Comme la fumée de l’autel des parfums dans le service du sanctuaire, une vie donnée pour le Sauveur devient une odeur agréable aux yeux de Jéhovah. Smyrne signifie « myrrhe » ou « doux parfum« . Ce nom est appliqué à ceux qui ont volontairement offert leur vie pour leur foi. La miséricorde de Dieu se manifeste dans ce message de la manière la plus merveilleuse ; car bien que certains aient sans doute souffert inutilement et se soient attirés des persécutions, Dieu ne les condamne pas pour un zèle mal placé. C’est un message qui ne contient aucun reproche, et il semblerait que la tendresse de notre Père Lui fasse perdre de vue le fait que la mort ait été recherchée, parce qu’Il voit l’ardeur dans le cœur de celui qui offre sa vie. Il en va de même dans l’expérience de chaque individu. Les personnes trop zélées souffrent souvent alors qu’il n’y a pas lieu de souffrir, et pourtant Dieu lit les motifs du cœur et mesure la récompense en fonction de ce qu’Il y trouve. Il se peut que nos compagnons critiquent et condamnent, mais Dieu accepte tout sacrifice fait en Son nom ; et il dit à un tel disciple comme jadis au roi David : « Tu as bien fait que c’était dans ton cœur. » [1 Rois 8:18.] » (Stephen N. Haskell, The Story of the Seer of Patmos, pp. 51-52.)

La leçon que nous pouvons tirer de cela, est qu’il est important d’avoir un zèle bien placé, de sorte à ne pas s’attirer les persécutions des autorités inutilement. Toutefois, nous voyons que Dieu accepta leur sacrifice, et, comme on le voit maintenant dans la suite, le sang des martyrs pour Jésus fut comme une semence de l’évangile.

Je lis le passage suivant de l’Esprit de prophétie :

« L’histoire de la primitive Eglise témoigne de l’accomplissement des paroles du Sauveur et montre les puissances de la terre et de l’enfer liguées contre Jésus-Christ dans la personne de ses saints. Le paganisme, prévoyant que, si l’évangile triomphait, ses temples et ses autels seraient renversés, se disposa à détruire le christianisme. Les feux de la persécution s’allumèrent. Les chrétiens, dépouillés de leurs biens et chassés de leurs demeures, soutinrent “un grand combat au milieu des souffrances”. Ils furent appelés à endurer “les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison”. Une multitude d’entre eux scellèrent leur témoignage de leur sang. Nobles et esclaves, riches et pauvres, savants et ignorants furent égorgés sans miséricorde.

« Ces persécutions, dont l’ère s’ouvre sous Néron, vers le temps du martyre de Paul, se poursuivirent avec plus ou moins d’intensité pendant des siècles. Les chrétiens étaient rendus responsables des crimes les plus odieux et considérés comme étant la cause des grandes calamités, telles que les famines, les pestes et les tremblements de terre. Alors qu’ils étaient devenus les objets de la suspicion et de la haine publiques, de faux témoins, toujours prêts, pour un prix honteux, à dénoncer des innocents, s’élevèrent contre eux. Les disciples de Christ étaient condamnés comme rebelles à l’empire, comme ennemis de la religion, comme nuisibles à la société. Un grand nombre d’entre eux furent livrés aux bêtes féroces ou brûlés vifs dans les amphithéâtres. Quelques-uns étaient crucifiés; d’autres, couverts de peaux de bêtes féroces, étaient jetés dans l’arène et déchirés par des chiens. Ces supplices constituaient souvent l’attraction principale des fêtes publiques. Des foules immenses, rassemblées pour jouir de ces spectacles, saluaient l’agonie des chrétiens par des éclats de rire et des applaudissements.

« Dans tous les lieux où ils cherchaient refuge, les disciples de Christ étaient traqués comme des fauves. Obligés de se cacher dans des endroits désolés et solitaires, ils étaient “dénués de tout, persécutés, maltraités — eux dont le monde n’était pas digne — errants dans les déserts et sur les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre”. Les catacombes donnèrent asile à des milliers d’entre eux. Sous les collines des environs de Rome, de longues galeries avaient été creusées dans le roc. Ces tunnels, qui se croisaient en tous sens, s’étendaient sur des kilomètres en dehors de la ville. Dans ces retraites souterraines, les disciples du Seigneur enterraient leurs morts et allaient se réfugier quand ils étaient suspects et proscrits. Lorsque l’Auteur de la vie viendra réveiller ceux qui ont combattu le bon combat, maints martyrs sortiront de ces lugubres cavernes.

« À travers ces cruelles persécutions, les témoins de Jésus gardèrent la foi. Privés de tout confort, sevrés de la lumière du soleil dans les sombres mais hospitalières profondeurs de la terre, ils ne proféraient aucune plainte. Par des paroles de patience et d’espérance, ils s’encourageaient mutuellement à endurer les privations et la souffrance. La perte des biens de la terre ne pouvait les faire renoncer à leur foi. Les épreuves et les persécutions ne faisaient que les rapprocher de la récompense et du repos éternels.

« “Tourmentés”, comme autrefois les serviteurs de Dieu, ils “n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection”. Ils se rappelaient la parole du Maître les prévenant que la persécution endurée à cause de Son nom devait être pour eux un sujet de joie, parce que leur récompense serait grande dans les cieux; car c’est ainsi que les prophètes avaient été persécutés avant eux. Ils se réjouissaient à tel point d’être jugés dignes de souffrir pour la vérité que leurs chants de triomphe dominaient le crépitement des flammes, lorsqu’ils étaient sur le bûcher. Levant les yeux, ils voyaient par la foi Jésus et les saints anges qui les contemplaient avec amour et se réjouissaient de leur fermeté. Du ciel leur parvenaient ces paroles: “Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie.” » (La tragédie des siècles, pp. 40-41.)

On voit ici l’histoire de ces paroles et leur place dans l’expérience de ces hommes qui laissèrent leur foi les conduire à son résultat final : la perte de biens, la torture, le bûcher et l’amphithéâtre.

« Les efforts de Satan pour détruire l’Eglise par la violence étaient inutiles. Le grand conflit dans lequel les disciples de Christ sacrifiaient leur vie ne s’arrêtait pas avec la vie de ces fidèles témoins tombés à leur poste. Par leur défaite, ils étaient vainqueurs. Les serviteurs de Dieu mourraient, mais Son œuvre continuait à aller de l’avant. L’évangile continuait de se répandre et le nombre de ses adhérents allait en augmentant. Il pénétrait même dans les régions demeurées inaccessibles aux aigles romaines. Un chrétien disait aux chefs païens qui réclamaient la persécution: “Condamnez-nous, crucifiez-nous, torturez-nous, broyez-nous. … Votre injustice est la preuve de notre innocence… Mais vos cruautés les plus raffinées ne servent de rien: c’est un attrait de plus que vous ajoutez à notre religion. Nous croissons en nombre à mesure que vous nous moissonnez: le sang des chrétiens est une semence.”

« Des milliers de témoins étaient incarcérés et mis à mort, mais d’autres entraient dans les rangs et prenaient leur place. Quant à ceux qui succombaient pour leur foi, leur sort était scellé et ils étaient mis par Jésus-Christ au nombre des vainqueurs. Ils avaient combattu le bon combat. La couronne de justice leur était réservée pour le retour du Seigneur. La souffrance rapprochait les disciples les uns des autres et de leur Sauveur. L’exemple de leur vie et le témoignage de leur mort plaidaient si bien en faveur de la vérité, qu’au moment où l’on s’y attendait le moins, des sujets de Satan abandonnaient son service pour passer sous les étendards de Jésus-Christ. » (Ibid., p. 42.1-2.)

Les versets suivants expriment la réalité de cette Église sous la persécution.

Ps. 72:14 Il rachètera leur âme de l’oppression et de la violence, et leur sang sera précieux devant ses yeux.

Marc 13:12 Or, le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; et les enfants se lèveront contre leurs pères et leurs mères, et les feront mourir. 13 Et vous serez haïs de tous à cause de mon nom, mais celui qui persévérera jusqu’à la fin, sera sauvé.

J’aime bien également le passage suivant et combien il englobe à la fois leur expérience et potentiellement la nôtre en ces derniers jours et en vue de la perspective de la crise finale autour de la marque de la bête :

1 Pierre 3:12 Car les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leur prière; mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal. 13 Et qui est-ce qui vous fera du mal, si vous vous conformez au bien? 14 Mais quand même vous souffririez pour la justice, vous seriez heureux. Ne craignez donc point ce qu’ils veulent vous faire craindre, et ne soyez point troublés; 15 Mais sanctifiez dans vos cœurs le Seigneur Dieu. Et soyez toujours prêts à vous défendre, avec douceur et respect auprès de tous ceux qui vous demandent raison de l’espérance qui est en vous; 16 Ayant une bonne conscience, afin que ceux qui blâment votre bonne conduite en Christ, soient confondus dans ce qu’ils disent contre vous, comme si vous étiez des malfaiteurs.

Matt. 5:10 Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice; car le royaume des cieux est à eux. 11 Vous serez heureux lorsqu’à cause de moi on vous dira des injures, qu’on vous persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte de mal. 12 Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense sera grande dans les cieux; car on a ainsi persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

Puisse Dieu nous inspirer par leur témoignage à nous aussi nous inspirer de l’exemple de Christ, qui a vécu une vie telle qu’Il attira, sans la forcer, toute la persécution que les forces du mal pouvaient Lui envoyer.

Ces choses peuvent sembler lointaines aujourd’hui, mais si nous les prenons à cœur, le Saint-Esprit pourra alors nous les remettre en mémoire et nous permettre, le temps venu, d’être consolés dans les terribles afflictions du peuple de Dieu avant et pendant le temps de détresse de Jacob.

Que Dieu nourrisse notre foi en la valeur, aux yeux de Dieu, du sacrifice que nous faisons de nous-mêmes aujourd’hui sur le sentier du renoncement chrétien, à la lumière des grands sacrifices qu’eux firent du temps de l’Église de Smyrne.

Amen.

Publié le 22/10/2023, dans -Articles, et tagué , , , , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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