1888 : Apprendre des erreurs du passé
Publié par Le traducteur
1888 : Apprendre des erreurs du passé
Il existe un dicton qui dit que « ceux qui n’apprennent pas de l’histoire sont condamnés à la répéter. » Comment pouvons-nous apprendre de l’histoire du peuple de Dieu, afin de ne pas répéter les erreurs du passé ? En la contemplant à travers le regard de Dieu :
« “La loi a été notre conducteur pour nous mener à Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi.” Galates 3:24. Dans ce passage le Saint-Esprit par le moyen de l’apôtre parle surtout de la loi morale. C’est elle qui nous révèle le péché et nous fait éprouver le besoin de recourir au Christ pour obtenir le pardon et la paix en pratiquant la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ.
Le refus d’abandonner des idées préconçues et d’accepter cette vérité explique en grande partie l’opposition qu’a rencontrée à Minneapolis le message du Seigneur présenté par les frères [E. J.] Waggoner et [A. T.] Jones. En suscitant cette opposition Satan a réussi dans une grande mesure à priver notre peuple de la puissance extraordinaire du Saint-Esprit que Dieu désirait ardemment lui communiquer. L’ennemi a empêché d’obtenir cette efficience qui aurait pu caractériser la proclamation de la vérité au monde, ce qui aurait renouvelé l’expérience faite par les apôtres après la Pentecôte. On a résisté à la lumière qui doit illuminer le monde entier de sa gloire, et ce sont quelques-uns de nos propres frères qui ont contribué pour une grande part à priver le monde de cette lumière. » (Messages choisis, vol. 1, pp. 275, 276.)
La question des deux lois n’étaient pas le cœur du sujet de 1888, mais elle devint la pomme de discorde que l’ennemi utilisa pour détourner les esprits du sujet qui aurait dû accaparer l’attention du peuple de Dieu. Quel était ce sujet ?
« Le Seigneur dans Sa grande miséricorde a envoyé un précieux message à Son peuple par les anciens [E. J.] Waggoner et [A. T.] Jones. Ce message avait pour but d’exalter, devant le monde, le Sauveur, sacrifié pour les péchés du monde entier. Il présentait la justification par la foi dans la Rançon; il invitait les gens à recevoir la justice de Christ, qui est rendue manifeste par l’obéissance à tous les commandements de Dieu.
Beaucoup avaient perdu de vue Jésus. Ils avaient besoin que l’on dirige leur regard vers Sa divine personne, Ses mérites et Son amour immuable de la famille humaine. Tout pouvoir a été remis entre Ses mains, afin qu’Il puisse faire de riches dons aux hommes, accordant le don inestimable de Sa propre justice à l’être humain impuissant. Tel est le message que Dieu a commandé de donner au monde. C’est le message du troisième ange, qui doit être proclamé d’une voix forte, et accompagné d’une large mesure de l’effusion de Son Esprit. » (Évènements des derniers jours, p. 151.)
Plusieurs décennies de concentration sur la loi, la loi, la loi, avaient contribué à leur faire perdre de vue Jésus tel qu’Il est vraiment. Dieu avait pour dessein de leur révéler le sens et l’impact profond des vérités pratiques et intimes de l’évangile, et Il ferait cela par le moyen d’instruments de Son choix. Seulement les instruments étaient imparfaits et relativement jeunes, et ceux qui avaient été tant d’années dans l’œuvre, dont les cheveux avaient blanchis sous le message des trois anges, s’endurcirent contre la lumière envoyée par Dieu en la personne de Ses messagers. Ils s’opposèrent à ce qui mettait en péril leurs idées préconçues. Et par ces différends et ces discordes, Satan réussit à étouffer la lumière que Dieu confiait à Son peuple pour bénéficier le monde entier. La lumière qui devait éclairer le monde de la gloire de Dieu fut en grande partie rejetée.
Comment pouvons-nous apprendre de ces erreurs du passé ? Contemplons les principes sur la base desquels Dieu appelait Son peuple à se réformer et qu’Il nous recommande encore aujourd’hui au même titre :
« Satan rassemble ses forces pour s’opposer à l’avancée de l’œuvre. Il veut jeter l’opprobre sur l’œuvre de Dieu en dressant les frères les uns contre les autres et en introduisant des éléments de suspicion et de mauvais soupçons. Je suis chargé de dire à notre peuple : « Ne méditez pas le mal les uns contre les autres. Ne nourrissez pas l’incrédulité dans vos cœurs. Ne nourrissez pas de soupçons à l’égard de vos frères et sœurs ». C’est l’un des moyens les plus efficaces que Satan utilise pour aliéner le cœur de ceux qui devraient être au service de Dieu. Passez beaucoup de temps à prier sincèrement pour vous-mêmes. Parlez et agissez comme si vous étiez en présence de Dieu. » (The Upward Look, p. 114.)
Si nous sommes véritablement engagés dans l’œuvre de Dieu en ces derniers jours, comment le diable s’opposera-t-il à nos efforts ? Parmi de nombreux autres artifices, l’un de ses plus cruels est celui-ci : il cherchera à « jeter l’opprobre sur l’œuvre de Dieu en dressant les frères les uns contre les autres ». En quoi cela peut-il retarder l’œuvre ? Parce que les anges fuient une telle atmosphère ; ils ne peuvent coopérer avec un tel esprit :
« Si vos cœurs ne sont pas entièrement abandonnés à Dieu, si vous ne soumettez pas votre volonté à la Sienne, vous ferez des projets et des plans sans être guidés par Celui qui est puissant en conseil. Certains ont manifesté un esprit pharisien de préjugés et de critiques. Dès que vous vous livrez à cet esprit, les saints anges vous abandonnent, car ils ne peuvent sanctionner le péché. » (General Conference Daily Bulletin, 13 avril 1891, par. 2.)
Le passage suivant met en lumière l’activité de cœur qui poussa les dirigeants adventistes à faire, de nombreuses années plus tard, des choses aussi incroyables que les décisions prises en Europe et tout particulièrement en Allemagne au début de la Première Guerre mondiale. Voici où commence l’esprit qui divise les frères et agrandit les brèches des différends qui pourraient autrement être résolus par un esprit de prière et une disposition à humilier nos cœurs :
« Les périls des derniers jours sont sur nous. Satan prend le contrôle de tout esprit qui ne se place pas résolument sous le contrôle de l’Esprit de Dieu. Certains ont nourri de la haine contre les hommes à qui Dieu a donné la charge de porter un message spécial au monde. Ils ont commencé ce travail satanique à Minneapolis ; et puis, lorsqu’ils ont vu et ressenti la manifestation du Saint-Esprit témoignant que le message était de Dieu, ils l’ont haï encore davantage, parce qu’il rendait témoignage contre eux. Ils n’étaient pas prêts à humilier leurs cœurs pour se repentir, donner gloire à Dieu et donner raison à la vérité. Ils ont persisté dans leur esprit, étant remplis d’envie, de jalousie et de mauvais soupçons, comme l’avaient été les Juifs. Ils ont ouvert leurs cœurs à l’ennemi de Dieu et de l’homme. Et pourtant, ces hommes-là ont occupé des postes de confiance et ont façonné l’œuvre, autant qu’ils le pouvaient, à leur propre image. » (Testimonies to Ministers and Gospel Workers, p. 79.)
Telles sont les mises en garde solennelles que Dieu nous a fait par l’Esprit de prophétie. Qu’est-ce qui rendit le cas de ces personnes désespéré ? Dieu manquait-Il de miséricorde ? Non, mais eux ne voulaient de la miséricorde de Dieu de la manière dont Il voulait la leur donner. Nous ne pouvons recevoir la grâce de Dieu qu’au prix de notre orgueil et de notre suffisance ; c’est en humiliant nos cœurs que nous accédons aux grandes et incalculables richesses de l’amour de Dieu. Notre inclination au pied de la croix et devant l’exemple humiliant de Jésus, nous ouvre les écluses de la grâce incompréhensible d’un Dieu qui, quoique juste, trouva le moyen, de rester juste tout en pardonnant et justifiant celui qui met sa foi en Jésus-Christ (Rom. 3:26).
Quelle leçon pouvons-nous apprendre de l’exemple de ces hommes ? « Ils n’étaient pas prêts à humilier leurs cœurs pour se repentir, donner gloire à Dieu et donner raison à la vérité. » Mais au contraire, « ils ont persistés dans leur esprit, étant remplis d’envie, de jalousie et de mauvais soupçons, comme l’avaient été les Juifs. »
Si nos voies nous sont révélées comme imparfaites, si Dieu met en lumière nos erreurs, dans une mesure ou dans une autre, et ce par le moyen d’autres instruments, nous ne devrions pas endurcir nos cœurs, nous embastionner contre les flèches de l’Esprit Saint. C’est notre disposition naturelle ; le cou roide des Juifs est la dureté de cœur de l’être humain qui se ferme contre ce qui l’offense. Nous ne devrions pas nous offenser contre Dieu.
Lorsque Jésus avait présenté le genre de sacrifice personnel et de relation étroite que Ses disciples étaient appelés à entretenir avec Lui, ils commencèrent à se dire entre eux : « Cette parole est dure, qui peut l’écouter ? » Et Jésus, réalisant le sentiment qui les animait, leur répondit : « Ceci vous scandalise-t-il ? » (Jean 6:60, 61).
Cela te scandalise-t-il ? Ou bien, comme l’apôtre Paul disait : « Suis-je donc devenu votre ennemi, en vous disant la vérité ? » (Gal. 4:16). Si la vérité va à l’encontre de nos idées préconçues, c’est infiniment mieux pour nous d’humilier nos cœurs que de persister dans l’esprit de ces hommes-là, « étant remplis d’envie, de jalousie et de mauvais soupçons ». N’avons-nous pas fait l’expérience d’un ciel devenu comme un toit de bronze au-dessus de nos têtes lorsque nous nourrissons un tel esprit ? Mais la bénédiction de l’Éternel, elle, n’est accompagnée d’aucune peine, et Il la réserve au cœur humble et brisé, à ceux et celles qui veulent bien confesser leurs fautes et chercher la réconciliation avec Dieu et avec leur prochain (Prov. 10:22 ; És. 57:15).
Ne permettons pas, frères et sœurs, que nos cœurs deviennent durs comme la pierre, insensibles et imperméables aux appels, aux exhortations et, par conséquent, aux consolations de l’Esprit de Dieu. Si nous avons nourris de la haine, du mépris, de l’envie, de la jalousie et/ou des mauvais soupçons contre nos frères, obéissons aujourd’hui à cette parole afin de retrouver la paix de Dieu et de réconcilier parfaitement nos cœurs avec nos frères et sœurs dans la vérité :
« Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève quand il en sera temps. » 1 Pierre 5:6
Apprenons aussi de l’exemple de cet homme, Uriah Smith, qui après plusieurs années à résister à la lumière et à nourrir des préjugés contre le message et les messagers du Seigneur, finit par faire cette confession à Soeur White :
« Dimanche, l’ancien Smith est venu me voir et nous avons eu une longue conversation ; j’ai été encouragé de voir qu’il ne s’est pas opposé à moi, et je ne lui ai rien caché de la façon dont je considérais sa position et des difficultés qu’il m’avait causées dans mon travail. Il en a été profondément peiné. Le mardi, il m’appela à nouveau et me demanda d’assister à une réunion qui devait être réservée à un petit nombre de personnes. Cette réunion s’est tenue le mercredi. Frère Smith lut l’article que je lui avais écrit, et il avoua franchement au professeur Bell, qui était présent, la manière dont il l’avait traité. Il a ensuite commencé par Minneapolis et a fait sa confession. Il était tombé sur le Rocher et avait été brisé. Je ne saurais vous décrire ma joie. Frère Rupert a ensuite fait une confession complète, et ce fut une réunion très solennelle. Je savais que le Seigneur était au milieu de nous. Lorsque nous nous sommes séparés, Frère Smith m’a pris la main et m’a dit : « Sœur White, voulez-vous me pardonner pour tous les ennuis et la détresse que je vous ai causés ? Je vous assure que c’est la dernière fois, si le Seigneur me pardonne. Je ne répéterai pas l’histoire de ces trois dernières années ». Bénis le Seigneur, ô mon âme ! Bénis Son saint nom ! Mon retour de Washington, D. C., à Battle Creek a été fait par le Seigneur, et dès que je suis arrivé chez moi, l’affliction a quitté mon cœur et n’est pas revenue depuis… -Ms 3, 1891, pp. 2, 3. » (Manuscript Releases, vol. 3, p. 419.)
« Quand je me suis tu, mes os se sont consumés, et je gémissais tout le jour. Car, jour et nuit, ta main s’appesantissait sur moi ; ma vigueur se changeait en une sécheresse d’été. Je t’ai fait connaître mon péché, et je ne t’ai point caché mon iniquité. J’ai dit : Je confesserai mes transgressions à l’Éternel ; et tu as ôté la peine de mon péché. » Ps. 32:3-5
Alors pourrons-nous dire : Oui, « heureux celui dont la transgression est pardonnée, et dont le péché est couvert. » (Ps. 32:1, 1.) Car ce sera notre bonheur personnel et notre joie, d’avoir entièrement abandonné notre cœur à ce Dieu-là.
Publié le 26/09/2023, dans -Articles, et tagué 1888, Adventiste, église adventiste, critiques, envie, haine, jalouse, justice de Christ, justice par la foi, message, messagers, perdre de vue Jésus, préjugés, Sauveur. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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